Ah mon Dieu. SAXON. Un nom qui incarne quasiment à lui seul la NWOBHM… Des albums impeccables, des hymnes à ne plus savoir qu’en faire, un jeu égal avec l’autre pointure de l’époque, IRON MAIDEN, et puis des LP plus discutables (mais pas plus mauvais pour autant, car même si il est stigmatisé depuis la mi 80’s, Innocence Is No Excuse reste un très bel effort…), la désaffection des kids, le trou noir, puis enfin, après une longue traversée du désert, la renaissance et la reconnaissance…
Un point mérite d’être souligné. SAXON ne soit son retour en grâce qu’à lui-même. Car même si le groupe a quelque peu modernisé sa musique, il ne l’a jamais fait au détriment de l’esprit, et est toujours resté fidèle à ses convictions. Un exemple pour beaucoup de groupes, qui n’ont pas hésité à tomber dans l’opportunisme à l’époque du Grunge par exemple, ou du Néo Metal.
Toutes ces modes, les Anglais n’en ont cure, et continuent à pratiquer un Heavy Metal de tradition, de qualité égale et supérieure. Et pour ceci, je vous tire mon chapeau messieurs.
Et ça n’est pas avec cet excellent Call To Arms que l‘on va enterrer le quintette, parce que ce LP est bon, très bon même ! Ce qui, je vous l’accorde est une constante depuis quelques années.
Deux ans après Into The Labyrinth, SAXON nous revient avec dans sa musette un lot de chansons parfaites emballées dans une pochette sublime (Adapté d’une affiche de la première guerre mondiale, avec l’enrôlement des anglais sur fond de Lord Kitchener), pour nous prouver une fois de plus sa très bonne santé musicale.
Alors on retrouve ici les recettes qui ont fait le succès du combo, ces pièces Heavy lourdes comme l’acier, ces envolées lyriques subtiles, et quelques fast numbers qui feront se lever bien des poings live.
« Surviving Against The Odds » est justement de ceux là, avec son riff implacable et son Biff déchaîné. Une vraie leçon de Metal teigneux portée par une rythmique solide et aérienne.
Le titre d’ouverture, « Hammer Of The Gods » fait aussi partie du lot, avec ses couplets vicieux et son refrain hargneux. Vous pouvez y ajouter tant qu’à faire le très énervé « Afterburner » qui n’a rien en commun avec le titre homonyme de nos barbus préférés, mais qui cavale féroce grâce à une batterie bien rosse.
Mais quand le tempo se fait plus dense, ça ne sent pas pour autant le rance, et le plombé « Back In 79 » est là pour le prouver. Tout comme « When Doomsday Comes (Hybrid Theory) », qui rappelle par moment ANGRA. Et comme le dit Biff, « Toute résistance est futile » !
Si vous avez l’âme groovy, « Ballad Of The Working Man » assouvira votre envie, quant à « Mists Of Avalon » et son climat brumeux basé sur les aventures de chevaliers preux, c’est une invitation à l’aventure épique, avec en plus, un solo grandiose et typique.
Pour les romantiques pas toc, la vraie ballade, « Call To Arms » saura se faire majestueuse, en version simple ou plus symphonique et pleureuse. Des arrangements précieux, une voix veloutée, voilà de quoi passer une très bonne soirée…
A contrario d’un IRON MAIDEN qui lui a tenu la dragée haute pendant des années, mais qui s’essouffle de plus en plus sur les rivages de la redite, SAXON n’en finit pas d’affirmer sa volonté de revenir au premier plan, et se rappelle au bon souvenir des aficionados de Strong Arm Of The Law, en prouvant qu’il est toujours capable, après plus de trente ans de carrière de proposer des LP de la trempe de Call To Arms.
La résistance contre l’invasion saxonne n’est donc pas pour demain, et je connais deux trois guerriers qui feraient bien de s’inspirer de ce modèle pour renforcer leurs armures…
Qu’on se le dise, SAXON est le Heavy Metal incarné, pas besoin de « true », accolé pour le prouver.