COVERAGE (FRA) - Chrysalides Funèbres (2004)
Label : Mono Emotional Records
Sortie du Scud : 22 novembre 2004
Pays : France
Genre : Metal / Post-Hardcore
Type : Album
Playtime : 8 Titres - 45 Mins
Emo Metal, pour les fans de BREACH, CULT OF LUNA, ISIS, NIHIL, NEUROSIS, GOJIRA.
Ce n'est pas exactement à l'aide de ces références que j'aurai essayé de vendre COVERAGE. Mais soit, j'étais peut être trop euphorique le jour où j'ai rencontré Scott Kelly et Steve Von Till pour remarquer leurs mèches tombantes et leur maquillage outrancier. A moins que ces garçons ne fassent pas dans l'Emo Metal ? Mais alors, Mono Emotional Records nous aurait donc menti ? Ici, on n'ose y croire, et on compte bien sur Chrysalides Funèbres pour nous apporter la vérité. Derrière ce titre un brin mortuaire se dissimule un album qui n'a pas si mal vieilli. Seule et unique sortie proposée par COVERAGE en quelques années de carrière (le groupe a depuis splitté pour monter HOLLOW CORP), elle tient toujours la comparaison dix ans après sa parution, malgré la concurrence farouche et les velléités de plus en plus excentriques de ceux qui se sont depuis lancé dans un pareil hybride de Post-Hardcore et de Metal. Alors, visionnaires, les COVERAGE ?
Il y a de ça. Manifestement très influencée par les débuts tourmentés de GOJIRA, la formation ne se contente pas d'une simple redite sous perfusion caféinée, tel le Post-Hardcore façon ristretto bon marché dont on se délecte dans les bureaux après un jambon-beurre-cornichon acheté au discount d'en bas. Non, COVERAGE, c'est plus poussé, plus torturé, plus sombre et finalement très en phase avec la noirceur du titre choisi. Eux faisaient très tôt ce que d'autres font péniblement aujourd'hui. Croisement psychédélique et poétique de Death Metal progressif et de Post-Hardcore écorché vif, leur musique est un sas hermétique dans lequel le lugubre et le stellaire font leurs petites affaires. Face à ce mimétisme intimidant, l'auditeur est contraint de plonger. Il ne plonge cependant pas seul, puisque Stéphane, de son chant vaporeux (parfois doublé d'un chant plus "Death") est le reflet de la décadence selon COVERAGE. Chrysalides Funèbres s'en retrouve magnifié, variant riffs déchirants et parties plus épiques ("Devotion"). On a cependant du mal à laisser cet album vagabonder dans les méandres du Post-Hardcore, car les structures sont globalement plus ouvertes et Metal que d'ordinaire. Il y aura bien l'introduction électrique de "Flowers Of Naked Sun" pour sous-entendre que le Jazz est un style porteur d'inspiration pour eux. Ou encore le déroulement détaché de "Suspendu". Mais il ne s'agit que d'épisodes, et dans sa globalité, cette œuvre touchera autant le fan enfumé de NEUROSIS que celui plus terre-à-terre de GOJIRA. Le tumulte laisse place au romantisme et inversement. On ne sait jamais sur quel pied danser, et c'est finalement un miracle que d'avoir un morceau comme "Oracle", qui se scinde en trois volumes ("Oracle I", "Oracle II" et "Oracle III") pour coudre un fil conducteur sur les ourlets de Chrysalides Funèbres. Sans quoi, ce disque afficherait moins de sureté et de cohérence, même si ce n'est pas le paramètre principalement exploité par COVERAGE.
Le cœur bien accroché et l'estomac dans les talons. Voilà l'état physique dans lequel vous devez vous trouver si vous voulez vous imbiber de cette œuvre. Loin d'être easy-listening et paradoxalement abordable, Chrysalides Funèbres est un album de transition très intéressant entre l'être et le paraître. Dommage qu'il soit si seul dans la discographie épurée de COVERAGE, car les boulimiques de littérature se contentent rarement d'un livre aux pages finales arrachées.
Ajouté : Vendredi 20 Mars 2015 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Coverage Website Hits: 5266
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