AMORPHIS (fi) - Circle (2013)
Label : Nuclear Blast Records
Sortie du Scud : 19 avril 2013
Pays : Finlande
Genre : Rock / Metal mélodique
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 46 Mins
Et au final, qui peut se vanter d'une telle longévité ? D'une telle régularité dans la performance ? Si vous prenez la discussion en cours de route, on parlait juste d'AMORPHIS, de sa carrière, de sa grosse dizaine d'albums studio, de son Death progressif orienté Rock mélodique devenu Rock mélodique orienté Death progressif, de cette manie usante de n'avoir jamais été vraiment mauvais tout en ayant toujours été franchement brillant. C'est pour ça qu'AMORPHIS est un nom. Oui, surement que The Beginning Of Times était trop engagé au moment de sa sortie, ce qui n'explique pas vraiment la sérénité de ce Circle. Oui, surement que Skyforger avait mis la barre trop haut en 2009, mais n'était-ce pas également le cas de Silent Waters, d'Eclipse ou d'un certain... Tuonela ? Tout ça commence sérieusement à remonter et il n'y aurait pas plus gros cliché que d'affirmer que l'AMORPHIS de 2013 n'a plus aucun point commun avec celui qui a écrit le Tales From The Thousand Lakes en 1994. Mais cette affirmation, je vais la répéter car elle est essentielle à la compréhension de ce onzième full-lenght.
Il faut savoir que le dernier changement d'importance au cœur du groupe remonte à huit ans, quand Tomi Joutsen s'est assis dans le siège de chanteur, laissé vacant par Pasi Koskinen. Depuis, sa voix est devenue une marque de fabrique, un signe distinctif pour la formation qu'on n'imagine pas exceller en son absence. Tout ça vise à souligner l'extrême connaissance de l'autre qu'ont ces musiciens. Rien ne saurait être plus sincère que la complicité qui règne sur Circle et qui suinte des pores de "Shades Of Grey", une ouverture monumentale qui évoque la poésie masochiste du "Dark As A Moonless Night" de KEEP OF KALESSIN dans les couplets et rien d'autre que du pur AMORPHIS sur un refrain au moins aussi mémorable que celui de "Silver Bride". Dans l'utilisation lancinante des guitares, dans ces arrangements explosifs, dans ces mélodies théâtrales et grandiloquentes, on retrouve immédiatement la griffe des Finlandais qui régalent de leurs compositions stellaires, planantes, féériques mais jamais soulagées du poids de la mélancolie. Et alors que "Mission" s'imposait déjà en récital Gothic / Rock de classe internationale, "The Wanderer" lui emboite le pas dans cet esprit "single" simpliste mais efficace. Avec son riff tranchant, ses pianos discrets, sa cadence épique et les envolées vocales de Tomi, elle fait presque oublier les efforts musicaux qui garnissent généreusement "Into The Abyss", "Hopeless Day", l'écrasante "Enchanted By The Moon" ou une "Nightbird's Song" violente et orchestrale. Doué pour se contorsionner, pour se liquéfier afin d'infiltrer n'importe quelle brèche, pour donner à l'auditeur ce qu'il attend d'un grand album d'AMORPHIS et pour le ravir encore et toujours de cette inspiration folklo-sympho-progressive divine, le groupe est finalement incapable d'une seule prouesse ; décevoir. Circle, tout en étant dans la continuité d'un Skyforger, rappelle quelle régalade c'est d'avoir à traiter avec eux et qu'album après album, leur autorité dans le milieu devient de plus en plus incontestable, puisque soutenue par des disques qui mettent tout le monde d'accord. Entre poésie et fantaisie, c'est d'autant plus rare de voir un concept aussi singulier faire l'unanimité aussi proprement.
Pour autant, n'en déplaise, Circle est loin d'être une œuvre surprenante, pour peu qu'on connaisse l'univers brumeux et magique d'AMORPHIS. On ne leur réclamait d'ailleurs aucune friandise, tant la simplicité qu'ils affichent depuis leur virage Rock nostalgique est un gage de sécurité. Oui, définitivement, les Scandinaves pourraient jouer encore vingt ans qu'ils sauraient toujours écrire ces hymnes métalliques qui reviennent à intervalles réguliers pour combler de félicité le public Metal. Et pour répondre aux deux questions posées au début de cette chronique, à l'issue de ce Circle, je ne vois qu'un seul nom.
Ajouté : Samedi 16 Novembre 2013 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Amorphis Website Hits: 6804
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