HEART ATTACK (FRA) - Stop Pretending (2013)
Label : Apathia Records
Sortie du Scud : 17 juin 2013
Pays : France
Genre : Thrash Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 46 Mins
Voilà maintenant 6 ans que ce quatuor Cannois s’échine à faire griller tout ce que la côte d’Azur compte de sonotones sans rien d’autre à son actif qu’un EP sorti il y a 4 dans une relative indifférence. Il était grand temps pour le groupe de passer à la vitesse supérieure avec un album apte à étendre et renforcer son répertoire. C’est désormais chose faite avec Stop Pretending, un album conçu dans un seul but : faire parler la poudre. Et ce n’est pas la (bonne ?) sœur guerrière adornant sa couverture qui dira le contraire !
Au menu, du Thrash, du Thrash et encore du Thrash. Il ne fait aucun doute que le groupe connaît ses classiques, PANTERA et MACHINE HEAD en tête, et s’est fort bien approprié leur langage. Mais loin d’entretenir une banale nostalgie de leurs années collège, les cannois n’ont pas oublié de grandir avec leur génération. Et sans aucun sample ni artifice de production ou presque, ils parviennent à teinter leur Thrash d’une touche de modernité qui transparaît discrètement via la compacité des compos, la surpuissance de la batterie et des growls et un sens de la mélodie qui donnent à l’ensemble un côté direct et accrocheur trop rare sur ce créneau et qui n’est pas sans rappeler DAGOBA. Aussi, on ne s’étonnera pas de voir Shawter, vocaliste du voisin phocéen faire une apparition sur « Sweet Hunting », le morceau que le groupe a choisi pour promouvoir l’album. Et de fait, ce titre alliant de manière assez habile brutalité et mélodie sonne comme une démo de DAGOBA. Rien de péjoratif dans ce constat : n’ayant pas accès aux mêmes facilités de production que leurs glorieux ainés, les Cannois ont délibérément laissé de côté les arrangements symphoniques, boucles Electro et autres circonvolutions pour se concentrer sur l’essentiel, jouant chaque note de l’album sans fard ni remplissage, avec l’efficacité pour seul mot d’ordre. Une démarche honnête et courageuse, qui met en exergue les qualités aussi bien que les défauts des musiciens et de leurs compos. On découvre alors avec admiration un soliste de premier plan en la personne de Christophe Cesari dont chaque solo fait preuve d’une justesse mélodique simplement bluffante combinée à une maîtrise technique irréprochable, sans jamais tomber dans l’astiquage de manche frénétique et interminable. Tout aussi remarquable est la prestation de Christophe Icard, véritable pieuvre qui n’a nul besoin de trigger sa batterie pour faire trembler les murs, soit dit en passant pour les nombreux admirateurs de Francky Costanza… On sera moins élogieux envers les performances vocales de Kevin Geyer, réjouissant dans les growls mais trop approximatif et linéaire en voix claire. Sans doute conscient des progrès lui restant à accomplir dans ce domaine, il ne l’aborde qu’occasionnellement et c’est très bien comme ça. Ce pragmatisme bienvenu se retrouve comme on l’a vu au niveau de la production, compacte et puissante à défaut d’être sophistiquée et dans la structure des morceaux qui évitent de s’aventurer trop loin sur les terres du vieux Thrash à Papa pour conserver un impact et une concision hérités du Neo Metal. Il en résulte un album particulièrement solide, sans le moindre temps mort et facile à apprivoiser, qui ne révolutionne rien mais procure un intense plaisir à chaque écoute.
Jouant sur ses indéniables qualités plutôt que de chercher à masquer ses faiblesses derrière des effets de styles et autres concepts fumeux, HEART ATTACK est tout ce que DAGOBA aurait dû être (ou rester) : un authentique groupe de Metal, sans autre prétention que d’envoyer du bois par stères entiers, et qu’on devine aussi à l’aise sur scène qu’en studio. Espérons qu’ils n’attendront pas 4 ans de plus pour donner un successeur à ce premier album hautement recommandable.
Ajouté : Dimanche 15 Septembre 2013 Chroniqueur : Cyco_Nico Score : Lien en relation: Heart Attack Website Hits: 7798
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