KORTEX (FRA) - Still Alive (2012)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : Octobre 2012
Pays : France
Genre : Death Metal
Type : EP
Playtime : 4 Titres - 23 Mins
KORTEX nous avait fait forte impression en 2009 avec son premier EP intitulé Beyond The Mirror, boosté entre autres par un « Soft Boiled Brain » impressionnant. Depuis, le quatuor peaufine son Death Metal sans limite au gré de concerts multiples (dont un donné prochainement aux côtés des non moins talentueux DYLATH-LEEN) et prend son temps pour accoucher sur disque de ses nouvelles compositions. On sent derrière ces délais confortables une volonté de bien faire les choses et un perfectionnisme à peine dissimulé. Le guitariste Chee Salis ayant quitté la formation, c’est le dénommé Sami Hadhri qui a hérité du poste. Pour autant, KORTEX n’a rien perdu de son audace !
Déjà entrevu sur son précédent disque (souvenez-vous, les accords reggae de « Under Cover »), le culot dont sait faire preuve ce nouveau line-up est affiché dès l’entame du titre d’ouverture « Lifer ». Les premières notes groovy évoquent un AEROSMITH période « Sweet Emotion », puis les twin guitares s’emballent comme savaient le faire les gars de MAIDEN à la belle époque, et soudain, les choses sérieuses commencent : rassurez-vous, KORTEX n’a pas tourné le dos au Death Metal ! Les références au style atypique d’ARCH ENEMY et au DEATH de Chuck Schuldiner se révèlent nombreuses, de la voix de la frontwoman Aurélie Bridault (également en charge des guitares rythmiques) jusqu’à ces mélodies à la six-cordes à faire pâlir les frères Amott.
Après avoir pris cette bonne baffe, le très Heavy « Reaction » enfonce le clou, par l’intermédiaire d’abord de la basse de Bruno Cauli, bien mise en valeur par le mixage. Tout au long de l’EP, on peut adresser un grand bravo au boulot effectué au Spirou Studio – ce n’est pas une blague – qui donne une pêche non négligeable à Still Alive. Seule la caisse claire de Laurent Aucher sonne par instants beaucoup trop … claire. On aurait préféré un rendu plus massif pour alourdir le tout, mais c’est là faire la fine-bouche.
La multitude de sonorités diverses (écoutez les percus jouées par Guilhem Ségin) et de couleurs variées (quand la Miss Bridault s’autorise des incursions dans un registre vocal limpide) garantissent une volonté de ne pas se cloisonner dans du Death Metal pure souche. En tant que grands fans des OPETH et autres CORONER, les membres de KORTEX ambitionnent un Death plus progressif que stationnaire. En ce sens, la moindre rythmique qui paraît simple aboutit toujours sur une parenthèse délirante bien que parfaitement calculée. La démarche atteint son paroxysme avec le sombre (bien que toujours groovy) « Watch Out », alternance bazardeuse de moments oppressants et d’extraits plus aérés du poème « Obscure Agonie ». A la guitare solo, Sami s’en donne à cœur joie, même si le bonhomme a tendance à en faire régulièrement un peu trop : les prouesses satrianesques ne sont pas loin, anti-shredders s’abstenir … On lui préfère ce jeu bluesy tout en finesse sur le dernier titre, « Rump Fight ».
Et « Rump Fight », comment dire ? Voilà le titre qui tue. De même que « Soft Boiled Brain » massacrait tout pour un final d’anthologie sur Beyond The Mirror, « Rump Fight » dispose des mêmes atouts et constitue le morceau type idéal pour déchaîner l’assistance en plein concert. Riffs saccadés savoureux, refrains martelés par une Bridault en pleine forme (Angela Gossow n’a qu’à bien se tenir), KORTEX se transcende et achève Still Alive comme il faut.
Alors au risque de se répéter, car on l’a déjà dit il y a trois ans, on attend l’album.
Tout le monde n’adhèrera pas car KORTEX, de par sa personnalité affinée et marginale, appartient à la race de ces groupes anticonformistes. Et forcément, se démarque de la masse.
Alors maintenant, l’album. Et plus vite que ça, s’il vous plaît !
Ajouté : Lundi 29 Octobre 2012 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Kortex Website Hits: 11714
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