HOUSEBOUND (FRA) - Winter Blow (2010)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 18 mai 2010
Pays : France
Genre : Hardcore
Type : Album
Playtime : 6 Titres - 26 Mins
Amers ceux qui croyaient en HOUSEBOUND. Acariâtres ceux qui avaient apprécié Winter Blow. Parce que HOUSEBOUND, ce sont des paroles et des promesses qui seront peut-être un jour tenues. C’est avec force et fracas que les Strasbourgeois annonçaient en 2010 la sortie d’un diptyque Winter Blow / Summer Swing avec six mois d’écart entre les deux pour faire durer le plaisir. Nous sommes désormais de plus en plus proches de 2013 et je crois que de Summer Swing, on n’a plus aucune chance d’en voir la couleur. Ce qui est d’autant plus regrettable, parce que le premier volet paru le 18 mai de 2010, était un condensé haut-en-couleurs de Metal et de Hardcore corrosif, explosif et ammoniacal. Offerte dans un très beau digipack au style complètement épuré, la galette n’était certes pas une révolution sexuelle pour l’époque, mais laissait augurer le meilleur pour un groupe dont la carrière a subitement tourné au vinaigre. HOUSEBOUND en est désormais réduit a quelques rares apparitions dans les bars strasbourgeois (comme le 12 octobre au Mudd Club avec GUILTY OF REASON).
Mais permettez-moi de parler de ce qui nous intéresse tous : le contenu de ce Winter Blow. Difficile de s’exprimer sur un tel disque, quand on sait désormais qu’il restera probablement à jamais amputé de son autre moitié. Ce qu’on peut en dire en tout cas, c’est que HOUSEBOUND a été nourri au bon grain. Le diptyque s’ouvre avec « Hawks & Doves », surement le meilleur titre jamais écrit par les Alsaciens. Ses guitares tranchantes, son chant criard et son atmosphère rugueuse vous bruleront les bronches. Vous sentirez le souffle carbonique de ce Hardcore finement découpé consumer vos poumons. C’est addictif. C’est mieux qu’une cigarette. Et ce n’est pas fini. Que ce soit avec « Speak Less, Say More » ou « Good To Go », HOUSEBOUND ne s’arrête jamais dans sa course effrénée vers la folie. Leur Hardcore, auquel on pourrait ajouter le préfixe « Post- » ou « Math- » selon les instants ne fait pas dans la dentelle. On retrouve la folie furieuse d’un groupe comme RUINER, avec ce côté Sludge et Stoner calculé qui défraie la chronique, en tout cas la mienne. Disposant d’un excellent vocaliste en la personne de Zed, le groupe n’hésite pourtant pas à varier les voix. Ainsi, ce sont des timbres brumeux et vibrants qui viendront se caler au cœur de « The Great Society » et de « Channel #5 » pour nous narrer certains pléonasmes. « You know I am bad to the bone » nous dit-elle. Sans déconner ? Comme si on n’avait pas encore remarqué le vice. Les intentions d’HOUSEBOUND sont si mauvaises qu’à côté, l’enfer a effectivement l’air d’être un endroit fréquentable. Et le paroxysme sera atteint avec « Dear Whoever ». Les voix éthérées se noient dans un sample sans fin, dans un mid-tempo hypnotique, dans des guitares chaotiques, dans une ambiance mielleuse complètement narcotique. Cette composition contraste avec toutes les autres et il semble évident que le groupe a voulu frapper fort pour finir en beauté. C’est d’autant plus réussi que son final rocambolesque nous sort de notre léthargie et nous propulse dans une transe incontrôlable. On a envie de reprendre cet ascenseur émotionnel, encore et encore, au point d’en oublier que l’opus démarrait tout aussi bien avec « Hawks & Doves ». La boucle est bouclée.
Ou presque. Ce diptyque est donc une merveilleuse créature, une beauté fatale à laquelle il manque un œil. Son charme pénétrant nous empêche de détourner le regard, mais la chair à vif qui s’échappe de son orbite nous terrorise. HOUSEBOUND avait eu une grande idée avec ce concept et il est évident qu’après avoir écouté et réécouté Winter Blow, l’envie d’une suite est insoutenable. Et d’autant plus frustrante qu’elle était pourtant programmée.
Ajouté : Mercredi 12 Septembre 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Housebound Website Hits: 7836
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