A.C.O.D (FRA) - First Earth Poison (2011)
Label : Axiis Music
Sortie du Scud : 5 décembre 2011
Pays : France
Genre : Thrash / Heavy Metal
Type : Album
Playtime : 9 Titres - 48 Mins
C’est la saison des règlements de compte à Marseille ! Et ça tombe plutôt bien, puisque c’est exactement l’endroit d’où est originaire le groupe A.C.O.D. Acronyme d’on-ne-sait-quoi et anagramme de C.A.D.O (même si cet album n’en est pas un), les Sudistes sont sur le retour, deux ans après une première autoproduction intitulée Point Zero. Comme dans la région, il est de bon ton d’effacer ses dettes à grandes rafales de kalachnikov, on va essayer de procéder un peu différemment pour l’analyse de cette œuvre, en usant d’un bon procédé appelé la "constructivité". Evoluant dans un registre pas encore très bien défini qui mélange grossièrement et alternativement Thrash, Heavy voire même Black et Death Metal mélodique, A.C.O.D a bien tenté de faire passer discrètement le milk-shake en effectuant une sortie apriori sereine et sûre de ses forces. Un peu en vain, il faut l’avouer…
Cette façon d’avancer le torse bombé et d’un pas décidé pourrait fort ressembler à de la prétention, mais c’est au contraire une qualité qui me plait beaucoup, tant cette galette dégouline de conviction. Les Marseillais ont assurément mis du cœur à l’ouvrage et peaufiné leurs compositions au maximum. Les arrangements sont intelligents et les reliures sont travaillées, à tel point que jamais on ne doute vraiment de la logique de cet opus. Sur la forme, c’est un peu plus compliqué. A.C.O.D est prisonnier d’un style fourre-tout qui ferait presque l’apologie de la polygamie, tant les mariages sont nombreux et parfois forcés. On est d’emblée pris à la gorge par ce regroupement d’influences, évidement efficace dans sa globalité, mais surtout très aléatoire et brouillon dans sa mise en application. Les Provençaux ont fait le choix d’utiliser une voix claire chantée type Heavy sans pour autant s’appuyer sur des solos dithyrambiques pour légitimer sa présence. Du coup, son intérêt ne saute pas aux yeux, surtout quand elle tombe comme un cheveu dans la soupe en plein milieu d’une accélération thrashisante (« Ship Of Eternity »). Elle accompagne une deuxième voix, tantôt gueulée façon Thrash teuton, tantôt écorchée façon Black primitif. Même si cette dernière a plus de facilités pour coller à l’ambiance des compositions, on reste quand même dubitatif, puisque jamais A.C.O.D ne prend vraiment partie, ni pour le Thrash, ni pour le Black. Le cul entre dix chaises, cet album souffre également d’un gros problème de production, particulièrement flagrant sur les patterns de batterie qui sonnent quand même sacrément en retrait, en plus d’un relief assez amateur. C’est d’autant plus regrettable que derrière ses futs, Didier propose une partition relativement équilibrée qui donne beaucoup de tonus à une section rythmique qui guide les guitares mélodiques, alors que ça devrait être l’inverse. Passé le premier titre (« Crush The Mighty ») et son passage un peu Groovy qui attire l’oreille, on s’enferme dans une monotonie dont ni l’alternance vocale, ni les multiples variations stylistiques n’arrivent à nous extirper. C’est quand même un comble. First Earth Poison s’achève comme on pouvait se l’imaginer, avec un petit passage acoustique de guitare sur « Lost Illusions ». L’occasion pour moi de rajouter que cet essai n’est pas seulement linéaire, il est aussi extrêmement prévisible. Et ça c’est un peu ballot parce qu’avec deux chanteurs aux registres sensiblement différents et un relatif bon niveau technique, A.C.O.D se doit de nous surprendre à de plus nombreuses reprises !
Je crains qu’hélas, les approximations qui garnissent ce deuxième full-lenght auront raison de la patience de certains. A qui veut bien l’entendre, ces Marseillais sont de loin sincères dans leur démarche mais donnent vraiment l’impression de ne pas savoir dans quelle direction ils avancent. Et comme leur pas reste décidé et leur torse fièrement bombé, on aimerait bien leur conseiller de définir plus clairement leur fil conducteur avant de recommencer. Pour le moment, ce ne sont que des balles à blanc.
Ajouté : Mercredi 23 Mai 2012 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: A.C.O.D Website Hits: 8936
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