CORROSION OF CONFORMITY (usa) - Corrosion Of Conformity (2012)
Label : Candlelight Records
Sortie du Scud : 28 février 2012
Pays : Etats-Unis
Genre : Stoner Core
Type : Album
Playtime : 13 Titres - 50 Mins
Sans tenter de battre le record astronomique d’Axl Rose, on peut dire que certains groupes prennent leur temps entre deux albums.
Tenez, les CORROSION OF CONFORMITY, sept ans ! Rien depuis 2005 et le plutôt sympa In the Arms of God. Bon, en même temps, les gus n’ont jamais été très prolifiques. Huit albums en vingt huit ans de carrière, on est plus proche d’un BOSTON que de Frank Zappa. Et en parlant de carrière, il est utile de préciser que la leur n’a jamais été un exemple de constance.
De l’Anarcho Speed Core des débuts jusqu’au Rock bien gras des 90’s, les COC ont tout tenté, avec de fameux problèmes de stabilité.
Problème que l’on retrouve une fois de plus sur cet album éponyme. Exit le leader Pepper Keenan, welcome back to the drummer Reed Mullin, absent des fûts depuis 2001, et on retrouve au final la formation qui avait accouché d’Animosity en 1985.
Pour les musiciens, le décor est planté. Mais si le trio se retrouve comme aux premiers jours, on ne peut pas dire que la musique ait suivi le timeline. Le contraire eut été étonnant, mais au moment même de vous parler de Corrosion Of Conformity, je ne sais pas trop où le situer sur l’échiquier Metal contemporain. D’où mon embarras descriptif. Les habitués de COC seront sans doute les moins surpris. Quant aux néophytes, je préfère leur laisser leur libre arbitre. Car ce disque n’est ni du Stoner, ni du Sludge, pas vraiment du Hardcore, et le raccourci le plus simple et le plus pratique serait d’affirmer qu’il est simplement du Metal. Point.
Mais attention, pas du Metal de base, non. Les musiciens de COC sont trop intelligents et roublards pour se contenter du minimum syndical.
Corrosion Of Conformity, ce sont d’abord des ambiances, associatives et contradictoires. Ecoutez pour vous en convaincre les deux premiers titres, « Psychic Vampire » et « River Of Stone ». Il faudra bien sur en premier lieu vous accoutumer à la voix très particulière de Mike Dean. Un peu geignarde, pas vraiment agressive, le style du bassiste est à cent lieues de celui de notre cher et manquant Pepper, et cela a de quoi déstabiliser. Et pourtant, celui-ci colle à merveille aux compositions alambiquées. Ces deux titres, placés en éclaireurs sont bien sur très troublants, car jouant en permanence à cache-cache avec nos nerfs. Des riffs trafiqués, un rythme instable, et au moment où l’on s’y attend le moins, COC nous balance en coup de boutoir un « Leeches » atomique et bien Core qui va ramoner bien des esgourdes en concert.
Mais le fil sur lequel nous marchons tout au long de cet album étant tout sauf sur, et pour bien montrer que le trio n’est pas là pour nous garantir un petit confort douillet, on enchaîne direct sur un court instrumental très paisible, qui nous désoriente un peu plus.
Hum les gars, vous le faites exprès j’espère ??
« Your Tomorrow » ressemble à du BLACK SABBATH, période derniers jours d’Ozzy. Ca tombe bien, car la voix de Mike se rapproche de notre croqueurs de chauves souris préféré. Très lourd, puis syncopé, c’est atypique, mais séduisant.
« The Doom » est un joli trompe l’œil et contient la charge la plus véloce de nos américains. Avec une fois de plus de longs passages qui rappellent un peu DOWN, et des progressions qui nous ramènent de temps à autres au COC des 90’s.
Ajoutons à ça un « The Moneychangers » qui ressemble à un Best-of du groupe depuis ses débuts, un riff surpuissant à l’occasion de « Weaving Spiders Come Not Here », un « Rat City » bien teigneux, et le tableau est presque exhaustif.
En lisant cette chronique, vous vous direz peut être que je ne vous aide pas beaucoup. C’est vrai, mais ça n’est pas ma faute, c’est celle du groupe. Avec ce dernier album éponyme, ils ont vraiment cherché à brouiller les cartes, et y sont parfaitement parvenu. Un peu MASTODON dans cette recherche permanente de déstabilisation, un peu QOFTSA dans les tonalités de guitares et les influences bien Rock, Corrosion Of Conformity est un album décidemment à part. Pas de « Albatross », « Vote With A Bullet » ou « Clean My Wounds » auxquels se raccrocher, il faut vraiment faire un effort d’écoute pour s’approprier cette œuvre.
En tout cas, beaucoup de morceaux captivants vous attendent, et CORROSION n’a pas manqué son retour.
A savoir maintenant si vous allez adhérer à leurs choix.
Ajouté : Lundi 23 Avril 2012 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Corrosion Of Conformity Website Hits: 9670
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