Avant de me lancer sur cette chro, j’ai relu celle que j’avais réalisée pour leur premier album, datant de 2005, non sans satisfaction, tant pour moi que pour le combo, car le groupe a su préserver ce qui s’était révélé marquant dès Contes Et Nouvelles Macabres. Commençons d’abord, chose peu banale en matière de Black Sympho, par le chant, car sa qualité mérite d’être souligné, à plus d’un titre. Le groupe opte à nouveau pour une chanteuse, Spleen, dont le phrasé reste très précis et d’autant plus appréciable que MALEVOLENTIA persiste dans la langue de Molière, un choix particulièrement louable alors qu’à l’occasion de leur deuxième album, les Belfortains auraient pu s’orienter vers l’anglais pour, disons, s’ouvrir à l’international. Enfin, ce qui ne gâche rien, le travail d’écriture est toujours aussi soigné. Côté symphonique, mais aussi au niveau des riffs, on pensera forcément aux références du genre, en particulier CRADLE OF FILTH et ANOREXIA NERVOSA (« A l’Est d’Eden »), mais le combo ne se cache pas derrière les orchestrations et ne mise pas tout – et on lui en sait gré – sur elles pour créer les ambiances. Leur musique sait par ailleurs rester directe (« Serment de la Corde ») et le chant, encore une fois, particulièrement incarné et possédé (« Martyrs », « Dagon »). Il semble également que le groupe a su se créer une identité visuelle car, sur la pochette d’Ex Oblivion, le vert spectral, que l’on trouvait déjà sur celle de Contes Et Nouvelles Macabres, demeure. Enfin, la présence d’un batteur apporte un réel plus et un réel feeling par rapport à la boîte qui rythmait l’opus précédent. A l’issue de l’écoute de ce Ex Oblivion, on pourra peut-être juste regretter qu’aucun titre ne se détache du lot, mais disons que c'est aussi le revers d’un album sans temps morts ni baisses de rythmes…