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SVART VOLD (it) - Spiritual Stronghold (2012)






Label : Buil2Kill Records
Sortie du Scud : 2 décembre 2011
Pays : Italie
Genre : Death / Thrash Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 50 Mins





Dans un pays où la scène extrême a du mal à se faire entendre, les membres de SVART VOLD luttent depuis 2007 pour pouvoir jouer leur musique. Armés de patience, ils signent avec Buil2Kill Records et enregistrent ce premier jet, Spiritual Stronghold. Avec une sortie fin 2011, derrière ses aspects quelques peu amateurs et communs pour ce qui est de l’artwork, cet album traite justement de luttes, des combats pour la liberté, pour l’accès à la culture, mais également dénonce les conflits inutiles, dont le but seul est l’enrichissement personnel.

C’est donc avec une instrumentation généralement efficace que le combo transpose ses textes. On retrouve, dans leur son, des influences de groupes qui ont fait les heures de gloire de la scène Thrash, mais avec une approche résolument Death. Comme le groupe du même nom qui vient en tête à l’écoute, mais également SODOM en ce qui concerne les rythmiques décapantes de ce disque. L’on peut néanmoins leur reprocher la rigidité qui se dégage du jeu, cet aspect rustique qui se fait davantage sentir sur certains shredds en manque d’harmonies, tels que sur « Dead Invain ». Autrement, les tempos écrasants et crashs intempestifs des cymbales profitent aux morceaux plus acerbes (« Invasion! »). Francesco insuffle, en effet, de bonnes cinétiques derrière sa batterie, embrayant double pédale et blast beats carnassiers pour donner le change aux riffs dynamiques et à la basse de Federico. Celle-ci plombe les structures, et appuie les mid-tempos pour mieux gérer la masse instrumentale compacte. La quatre cordes est rondelette et entraîne les pistes dans des schémas vrombissants mais également groovy, à l’exemple de « Fired Mark ». En plus de cela, les jeux robustes de Marco et Angelo écorchent, déchiquètent de leur grain acéré (« Hanging Revolutoin »), repassant aussi à un Death Mélodique plus classique.

Néanmoins, le morceau qui se démarque vraiment est « Stalingrad », titre démesuré pour le genre, titillant les dix minutes. Cette piste installe une atmosphère de guerre, poursuivie sur des percussions trépignantes et riffs redoutables de justesse, avec leads mélancoliques bruts. Le growl se mêle au hurlé et produit des lignes puissantes, touchantes. Combinés à cela, les solos techniques s’encastrent dans les structures, ainsi que de multiples sections d’arpèges, et un superbe pont rafraîchissant, rayonnant d’un air ibérique de par le jeu de la guitare acoustique. Cette composition représente presque l’ensemble de l’album qui propose, sur sa cinquantaine de minutes, une musique plutôt riche. Et, malgré des plages conséquentes, SVART VOLD parvient à ne pas se faire trop redondant, et varier ses approches.

Pour cela, l’acoustique est de mise, présente dès « 100 People », débutant l’opus sur un ton léger, avec des nappes ambiantes opératiques, tragiques, en support. Les ponts d’arpèges, avec claviers atmosphériques sentencieux et chœurs, se rencontrent donc souvent, mais ont tendance à être maladroitement lancés, cassant les avancées des pistes. L’on se console rapidement vu la beauté des arpèges, dont le ton morne transparaît dans la fragilité des accords distribués. Toutefois, tout n’es pas triste ; ainsi c’est un break acoustique ensoleillé, et dansant, qui s’incruste sur « Time For The Punishment ». Il faut dire que, du côté de la mélodie, les Transalpins affichent une bonne maîtrise. Les accords forment des airs entraînants qui permettent de conférer une puissance plus imposante aux sections rythmiques et les leads harmonisés marquent de leur empreinte (« My Void »), tandis que se montrent les solos adroits. Mais, bien que dévoilant une technique assurée, les deux compères ont parfois du mal à convaincre, à cause de la raideur de leurs jeux et d’un manque de spontanéité. Hormis ces maladresses, les démonstrations sont virtuoses et le principal de celles entreprises reflète une habilité qui semble innée.

Qualité que ne possède pas le vocaliste, Guido Pelizzari. Après avoir entamé la galette sous des conditions médiocres, avec un growl plat manquant de punch, il se ressaisit ensuite, de par un chant hurlé hargneux - tout de même assez basique. Mais s’ensuit alors un yo-yo, avec un chant vraiment plaisant une piste sur deux. Meilleures sur les portions davantage cadencées, ses capacités vocales varient d’un growl qui peut se montrer intense lorsque bien accompagné (« Raping The Triumph ») à des screams vigoureux, partagés avec Federico, et tirant parfois sur le Thrash. A l’instar de « The Final Crusade », cependant, les pistes de voix peuvent aussi paraître amateurs et pas toujours en concordance avec la dynamique d’ensemble. Pareillement, quelques overdubs clairs assez cheap sont placés, loin d’être indispensables puisque n’apportant aucune atmosphère. Notons, par contre, que les paroles naviguent entre italien, anglais et latin, nuançant brièvement la monotonie lorsqu’un des vocalistes reste trop en avant.

Loin des grosses productions, SVART VOLD délivre un premier album vivant et globalement inspiré. Respirant au travers des nombreuses sections acoustiques, les compositions affichent un potentiel de verve solide et plaisant, emmené par la rythmique organique et des leads bien sentis. L’on regrette un peu que les pistes vocales ne soient pas toujours à leur meilleur, mais cet opus démontre que les Italiens ne savent pas faire que Power ou du Sympho.



Ajouté :  Mercredi 07 Mars 2012
Chroniqueur :  CyberIF.
Score :
Lien en relation:  Svart Vold Website
Hits: 9010
  
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