MORTIFILIA (cz) - Embrace (2008)
Label : Mondongo Cannibale Records
Sortie du Scud : Août 2008
Pays : République Tchèque
Genre : Death Metal Mélodique
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 35 Mins
"C’est quoi cette pochette horrible ? Sûrement un nouveau groupe underground, avec une production horrible, qui vaut pas trois clous…" fut ma première réaction lorsque j’ai eu le nouvel album de MORTIFILIA entre les mains. C’est certain qu’avec un tel artwork, difficile de ne pas rafler la tête du podium dans la catégorie des illustrations les plus moches de l’année. Ce sera au moins cela de pris. Mine de rien, ce groupe tchèque en est déjà à sa dixième année d’existence et signe avec Embrace son second album, suite à plusieurs longues démos antérieures, et surtout à Redemption, sorti en 2002, qui leur permit de se faire remarquer puisque le groupe exécute un Death Metal Mélodique à la Suédoise, un genre qui ne court pas les rues dans leur pays, habituellement orienté vers le Black et le Grind.
Toutefois, quand on parle de MORTIFILIA, il y a un quiproquo à éviter. Les Tchèques ne nous servent pas un Death Mélo typé moderne, à la MORS PRINCIPIUM EST, SOILWORK, ou encore IN FLAMES nouvelle école, avec claviers, chant clair édulcoré sur les refrains et tout le toutim. Non, le groupe préfère revenir à la création du genre, s’inspirer des souches fondatrices telles que DISMEMBER, ENTOMBED et AT THE GATES, et consommer leurs racines sans modération.
Pourtant, un des défauts majeurs de cet album, et constatable rapidement, est qu’il ne propose pas de passages réellement mémorables. Les morceaux ont beau être bien exécutés, un ou deux seulement (« You Are My Death » par exemple) parviennent à se démarquer grâce à quelques secondes de nuances dans la mélodie, mais dans l’ensemble, il se dégage, sur Embrace, une monotonie vraiment dérangeante. Et cela est, en particulier, dû à des compositions bien trop courtes, avoisinant généralement les trois minutes, qui n’ont, par conséquent, pas le temps d’être développées pour le mieux et se montrent ainsi très répétitives, malgré quelques efforts comme les riffs clairs d’intro sur « Like A Beast ». D’ailleurs, on remarque que les deux morceaux dépassant les quatre minutes, « …And Mother Said » et « Storm, Slaying, Misery, Fear » (quel nom kitsch !), sont plus réfléchis et se composent de changements de rythmes, solos corrects et riffs variés.
Pour ce qui est du reste, on suit donc un schéma commun, ponctué de quelques breaks. Pave Vrba, à la batterie, parvient à tirer son épingle du jeu, alternant blast beats, accélérations (sur un tempo déjà rapide), et un jeu de caisse claire énergique. Les guitaristes délivrent d’honnêtes riffs mélodiques qui ne manquent pas d’une certaine technique et, à leur opposé, la basse reste peu audible et fait de la figuration. Il faut dire que la production aurait mérité d’être un peu plus claire car, avec son côté brut, elle sonne plutôt comme celles de cette ancienne époque, jouant davantage sur l’agressivité des compositions. Sans doute est-ce volontaire, au vu de leurs influences. Le chanteur, quant à lui, se contente d’un chant growlé dans la plus pure tradition, même si le sien est plus clair et compréhensible. En outre, à l’image du dernier titre, « Behind The Glassdoor », quelques morceaux voient leurs refrains dotés d’un doublage vocal, assuré bien évidemment par le bassiste ; ce qui permet également d’apporter de la diversité dans cet océan d’homogénéité.
A contrario de la place que lui octroie d’office sa pochette, Embrace n’a aucune chance de finir dans le top des meilleurs albums de l’année. MORTIFILIA signe, certes, une bonne prestation qui ravive les anciennes valeurs du genre, mais qui, par conséquent, n’est destinée qu’aux plus fervents adorateurs de ce style et ne transpirera qu’une uniformité lassante et inintéressante aux oreilles des amateurs occasionnels.
Ajouté : Jeudi 22 Juillet 2010 Chroniqueur : CyberIF. Score : Lien en relation: Mortifilia Website Hits: 9210
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