Voilà un bon moment que je suis le parcours d' EPHEL DUATH. C'est par le plus grand des hasards que je les avais découvert à l'époque de Painter's Palette en 2003. Ce groupe italien complètement hors normes a navigué entre plusieurs styles : Leurs débuts ont été marqués par l'influence d' EMPEROR et de LIMBONIC ART, avec des chansons très Black Mélodique, puis leur musique est devenu de plus en plus bizarre, étrange, tordue. Le Black a laissé la place à des influences Metal plus variées, du Hardcore et surtout une grosse dose de Jazz. Le résultat, autant sur Painter's Palette que sur Pain Necessary To Know en 2005 était époustouflant, bien qu'il donne rapidement mal à la tête. Ou en est-on en 2009 ?
Sans surprise, EPHEL DUATH continue de plus belle à pratiquer un Metal des plus expérimental. Le jazz est toujours présent, mais on note également des influences un peu plus Rock, avec un son de guitare plus effacé, des rythmiques plus directes et moins rapides que dans le Metal. La musique est très complexe, souvent lente mais complètement inattendue. Seuls quelques rythmes ou riffs un peu plus évidents nous permettre de nous raccrocher à l'étrange univers qui se déploie dans nos oreilles. Ce qui est certains, est que cet album est emprunt de mélancolie, de tristesse. Les mélodies sont basses, étouffantes, et nous enserre rapidement. Les ambiances sont très particulières, malsaines à leur façon, pourtant sans débauche de sang, démons ou quoi que ce soit de maléfique. La musique est calme, posée, tranquille presque, et raconte la vie telle qu'un chien pourrait la voir. Etrange!!
« Gift » le morceau d'ouverture, se permet même d'emprunter des sonorités Country. J'aime aussi bien « Breed » avec son refrain qui serait presque entraînant (mais pas trop non plus, sinon ce n'est plus expérimental). Ce qui me déplait certainement le plus dans cet album est le chant, que je trouve horripilant à souhait. Entre mauvais grunts Hardcore et phrasés médiocres, ce n'est vraiment pas le point sur lequel s'attarder. Heureusement le chant reste discret et rare, ce qui m'a laissé le plaisir d'apprécier l'album. Parlons-en en effet. Impossible d'écouter EPHEL DUATH en faisant autre chose. Le métro, lire un livre, tout sera source de perturbation à la création de sensations et ressentiments. La grande qualité (ou pire défaut), c'est que l'écoute de Through My Dog's Eyes vous oblige à vous poser. Sans cela, vous n'entendrez qu'une suite de sons dissonants qui ont l'air de s'insulter joyeusement.
C'est encore une perle très bizarre que nous livre les italiens. Ou vont-ils chercher encore des idées neuves, de quoi repousser les limites musicales ? Certes, le résultat est souvent difficilement digeste, mais mérite d'être écouté.