Troisième album pour ce groupe originaire de Forchheim (dans le Sud de l’Allemagne) après Memories (2000) et Legends Of Safar (2005), My Inner Demon va sûrement permettre à SILVERLANE de passer la vitesse supérieure. D’entrée, le speedé « Wings Of Eternity » annonce la couleur. Les chœurs grandioses soutenant le chanteur Ecki Singer, les lignes vocales qu’on retient du premier coup, tout y est et le niveau ne baisse (presque) pas d’un iota jusqu’à la fin du disque.
A lui tout seul, My Inner Demon condense ce qui s’est fait de mieux en 15 ans sur les terres du Speed, du Power et du Heavy Metal mélodique en général. Fans de STRATOVARIUS, KAMELOT, et surtout des premiers EDGUY, My Inner Demon vous attend les bras ouverts. Evidemment les défauts associés au genre ne sont pas évités ici, comme la redondance des thèmes abordés (la pleine lune, les trucs qui volent ou qui ont des ailes, etc.) ou la présence de deux ballades pas franchement mémorables (« Slowly » et « Tears Of Pain ») et pourtant indissociables d’un album de Power enchanteur. De même, The Inner Demon utilise les recettes maintes et maintes fois exploitées, comme ces chansons aux airs de « déjà entendues », mais il faut bien constater qu’il passe comme une lettre à la poste.
A l’image de ses évidentes influences, SILVERLANE tient un très bon chanteur en la personne d’Ecki, qui aime se positionner entre les registres de Roy Khan (KAMELOT) et Tobias Sammet (EDGUY). Ce petit gars n’en fait jamais de trop, et peut compter sur le soutien de ses talentueux musiciens. La batterie de Simon Michael pulse comme un métronome organique et jamais artificiel. Le guitariste soliste Uli Holzermer délivre des soli humbles et efficaces (impeccable sur l’excellent « Miracle »). Le clavier de Dodo Schmitt permet d’accentuer les nuances et d’orchestrer le style de SILVERLANE dans sa globalité. Cela donne un « Kingdom Of Sand », épique, oriental, aux forts relents Heavy, qui ne décolle pas au moment du refrain comme on l’espérait, mais qui vaut surtout pour son ambiance particulière.
La longue pièce « My Inner Demon » de plus de 7 minutes en atteste, SILVERLANE aime glisser vers des contextes plus progressifs, avec toujours des chœurs très travaillés. A ces instants, l’affiliation avec KAMELOT se prononce fortement, mais aussi sur des titres plus directs comme « The Flight Of Icarus » ou « The Dark Storm ». Un morceau comme le modéré « The Taste Of Sin » évoque clairement le temps où EDGUY et Sammet savaient écrire de bonnes chansons (souvenez-vous Vain Glory Opera, Theater Of Salvation, et notamment le fameux « Land Of The Miracle » …. Snif je verse une larme …).
C’est pourquoi, comme je vous le disais au début de cette chronique, les fans déçus des New Era, Rocket Ride et autres Tinnitus Sanctus trouveront leur compte ici. My Inner Demon s’inscrit dans la pure lignée des très bons albums de Power mélodique.
Voilà une sortie inattendue, un groupe dont très peu soupçonnent l’existence dans nos contrées, et qui vient de frapper un grand coup. Les ténors sur la pente descendante n’ont qu’à bien se tenir !!