Doro Pesch est née le 3 Juin 1964. Elle a 44 ans. Si l’on surnomme Rob Halford le « Metal God » sans aucune contestation possible, qualifier Doro Pesch de « Metal Queen » n’a rien d’usurpé. Elle s’est d’abord imposée dans les années 80 comme LA chanteuse de Heavy Metal par excellence, au sein de WARLOCK et dans un milieu typiquement masculin. Puis, en solo, elle a ouvert une brèche pour toutes les autres frontwomen qui ont suivi.
Et histoire de célébrer ses 25 ans de carrière, la Miss Pesch a récemment convié ses copines chanteuses à venir s’époumoner (héhéhé …) sur « Celebrate », un nouveau single fédérateur aux allures d’hymne du Metal. On retrouve ainsi Angela Gossow (ARCH ENEMY), Floor Jansen (AFTER FOREVER), Sabina Classen (HOLY MOSES), Veronica Freeman (BENEDICTUM), Liv Kristine (LEAVES EYES) ou encore les filles de GIRLSCHOOL aux côtés de la Metal Queen.
« Celebrate », sa version standard cette fois, apparaît en troisième position de Fear No Evil, nouvel opus de la chanteuse allemande. Comme un symbole, il a été composé par Doro et Joey Balin, producteur et co-compositeur du mythique Triumph And Agony de WARLOCK (1987, ce qui ne nous rajeunit pas …). Surtout, il résume à lui tout seul l’état d’esprit qui règne sur Fear No Evil : des morceaux taillés pour la scène (avec un réel effort effectué sur les mélodies), carrément moins prévisibles que ceux de Fight, et plus Heavy que ceux de Warrior Soul dont la moitié n’étaient que des ballades.
Au rayon des titres les plus Heavy, en plus du marquant « Celebrate », citons « The Night Of The Warlock » et son ambiance très « frères du Metal » (ah les « oh oh ooooh »), et le groovy « Running With The Devil » sur lequel Doro joue sur l’écho de sa voix. On note d’ailleurs sur ce dernier une lourdeur frappante, assez similaire au « Warriors Of The World United » de MANOWAR.
Fear No Evil est d’ailleurs un album où la batterie de Johnny Dee, et notamment sa grosse caisse, a un impact prédominant. Si Dee cogne comme il en a l’habitude, je vous avoue être agréablement surpris (au point d’en avoir des doutes) par le guitariste Joe Taylor, qui se révèle ici très inspiré, d’où le contraste avec sa prestation (assez catastrophique) sur le DVD anniversaire de Doro. Est-ce vraiment lui qui joue sur tous ces titres ? A vérifier …
Il faut aussi relever l’excellente intervention de Tarja Turunen, ex-chanteuse de NIGHTWISH, sur la ballade « Walking With The Angels ». Immédiatement identifiable, la diva s’éloigne pourtant quelque peu de son registre de prédilection et créé une osmose assez magique avec la voix sensuelle de Doro. Il faut dire que le thème de « Walking With The Angels » est plutôt réussi, Joey Balin étant encore une fois à la baguette … (Fear No Evil regorge de toutes façons de clins d’œil à Triumph And Agony, y compris sa pochette !).
« Walking With The Angels » s’annonce comme la deuxième des trois ballades de l’album. Consciente que les slows langoureux finissent par lasser même ses fans, Doro nous offre « Herzblut » (single sympa mais on reste loin de « Für Immer » quand même) et un « It Kills Me » un peu plus poignant.
Et quand Fear No Evil accélère le tempo, c’est pour le pire (« Caught In The Battle », vraiment bof bof et déjà mille fois entendu) ou le meilleur (« On The Run », vraiment mieux !). Mais dans l’ensemble, on préfère entendre Doro exceller sur le mid-tempo « I Lay My Head Upon My Sword », un titre sur lequel n’auraient pas craché ses compatriotes de SCORPIONS …
Si le Mal s’apparente vraiment à une belle guerrière teutonne blonde, aussi déchaînée qu’une nénette de 20 ans, même après 25 ans de carrière, et à l’enthousiasme aussi communicatif, il n’y a vraiment pas de raison de le craindre ! Fear No Evil, dans le plus pur esprit WARLOCK, est assurément le meilleur opus de Doro depuis Calling The Wild.
Respect !

Ps : à noter que « Herzblut » est disponible en single avec des interprétations en Espagnol, en Français (« A Fond Le Cœur »), et en Portugais.