Ils auraient pu s’appeler les XSECT-MEN ou bien encore J’ENCULE LES MOUCHES MAIS JE ME SOIGNE, mais ces vengeurs masqués là ont préféré s’appeler GRORR. Eh non, ce n’est pas le dernier groupe de super-héros à la mode (de Caen) mais un groupe de Death typé Indus dont le thème central sera les trucs que les Baygon niquent. Concrètement, ça change quoi ? A part au niveau des paroles, pas grand-chose. Si, ils se prennent peut-être moins au sérieux que d’autres groupes de musique extrême (si, quand on lit dans une bio « un pet s’éteint, un rot s’éveille », c’est qu’on se prend pas trop au sérieux).
Musicalement, GRORR lorgne vers différents horizons métalliques, en repassant toujours par la case Death. Cela donne une musique bien foutue, carrée et maîtrisée avec beaucoup d’idées et de feeling. Prenons « The Hive », par exemple. Ce morceau aligne des parties rythmiques vraiment intéressantes et des riffs bien foutus. Au niveau de la voix, c’est bien gueulard comme il se doit. Parce que quand Belzeb ne gueule pas sur ses antennes lumineuses (je vous rappelle qu’on parle d’insectes ici), on le comparerait volontiers à Robb Flynn, de MACHINE HEAD. Pas dégueu. « So Cold » est le morceau qui utilise le plus les machines pour appuyer une ambiance froide (qui lustucru avec un titre pareil ?), mais avec beaucoup de groove. Elles n’écrasent pas le reste de la musique mais la supporte bien. Est-ce que « Grorr Baby Grorr » serait un hommage à un groupe pas moins déjanté et tout de peinture fluo vêtu ?
GRORR c’est donc une musique tout ce qu’il y a de plus sérieux pour un fond qui l’est beaucoup moins. En tous cas, cette démo de seulement cinq titres donne envie d’en entendre plus de cette formation ambitieuse et aux idées nombreuses.