Sixième album pour ces artistes venus d’ailleurs à la personnalité unique et décalée à la recherche de la différence et de l’anti-normalité. Voici donc un extrait de la bio du groupe fournie par le Label. Et pour une fois, on peut difficilement dire le contraire.
Il est rare de nos jours de devoir se préparer autant mentalement que physiquement avant de pousser la porte d’entrée d’un album. Pourtant si il y a bien quelque chose de constant chez les frères LOEZ et leurs acolytes, c’est qu’une écoute d’une de leur progéniture ne se fait jamais simplement. Il faut accepter de se plonger dans l’inconnu, de se perdre dans le labyrinthe synaptique de leurs contrées alambiquées.
Et cette dernière production n’échappe en aucun cas aux règles fixées.
Une fois le loquet ouvert, il suffit de pousser sur l’interrupteur sonore et on est immédiatement pris par des phrases répétées sous différentes voix à quasi l’infini. Un petit beat pousse derrière dans un mouvement identique à celui d’un cœur qui bat trop rapidement sur une respiration haletante. Et rien ni fait, s.U.p nous attire vers le fond. Sur la deuxième piste les mêmes phrases se répètent mais sur toile de guitares saturées et décalées. La basse est plus que présente et remplace avantageusement le beat d’intro tant elle est jouée de manière cybergénique. La production est surprenante puisqu’à la fois très profonde et donc happante, mais également étouffante dans sa densité et sa clarté toute symbolique.
La présence de chant growlé est majoritaire, mais est relayée par de magnifiques plages de chants clairs harmonisés à deux voix. Et lorsque dans son paroxysme s.U.p mélange avec complexité les deux types de phonème, c’est avec une certaine délectation jubilatoire que l’on en boit chaque lampée, chaque goutte, chaque rosée. Et en alternance les tessitures prennent le pli de se faire mécaniques ou aériennes.
Ce combo nous prouve encore une fois que point besoin de jouer sur la vitesse pour être brutal, froid, guttural, bestial, imaginatif, créatif et je manque de superlatif.
Cet Lp est pour moi le chaînon manquant entre s.U.p et SUPURATION. Le meilleur des deux mondes réunis en quelques 51 minutes. Chaque détail semble avoir été pensé, réalisé au service non pas d’une musique, mais d’un tout, d’une atmosphère, d’un caractère.<br< Mais quels Artistes !
On ne sort jamais indemne de ce genre d’écoute, mais qu’il est bon de s’abandonner.
Je leur espère simplement un titre prémonitoire !