Voici le rendez-vous immanquable pour tous les amateurs de Metal progressif en ce 12 février 2010 : VANDEN PLAS, la référence au niveau européen depuis des années se produit dans la petite salle du Divan du Monde, à quelques encablures de l'Elysée Montmartre qui avait fait le plein il y a 4 ans pour la dernière sortie des allemands sur une scène parisienne. Ils ne sont que 400 ce soir mais la jauge est presque pleine, la petite fosse en arc de cercle n'offrant pas une capacité à la hauteur de l'affiche du soir. Qu'importe l'ambiance est là et la température monte progressivement, entretenue l'espace d'un moment par les niçois de SPHERIC UNIVERSE EXPERIMENT.

Evoluant dans un style similaire à la tête d'affiche du soir, nos Frenchies arrivent plein d'assurance et le sourire aux lèvres. Un petit groupe d'aficionados mis à part, la salle peine à entrer dans leur prog décousu et compliqué, parfois brouillon et bien souvent illisible. Sans réel fil rouge, leurs compositions s'avèrent peu à peu indigestes, malgré une aisance technique qu'on ne peut leur renier. Leur chanteur possède une belle amplitude, mais manque cruellement de charisme. Pire, ça devient vite la récré sur scène, et l'amateurisme prend finalement de dessus face à une assistance très calme et mesurée dans ses applaudissements. S.U.E, dont le quatrième album est en cours d'enregistrement, n'a pas convaincu, mais a eu le mérite de faire accroitre dans les rangs la hâte et l'impatience...

Lorsque les lumières s'éteignent sur une scène assez sobre, backdrop simple et deux éléments de décor aux couleurs du dernier album de VANDEN PLAS, « The Seraphic Clockwork », on est rassuré d'entendre que la foule gardait ses forces pour plus tard. L'ovation dure le temps de l'intro, et le quintet embraye déjà sur « I Can See », un peu confus, la faute à un son déséquilibré et à un Andy Kunzt qui peine à se faire à la sensibilité de son micro. L'enchaînement avec « Into The Sun », auquel on est habitué depuis des années, déclenche les premiers frissons et permet de régler ces détails gênants. D'emblée très à l'aise face au public et dans l'espace, le groupe entame un show carré et précis, bien pensé et exécuté, et mené avec intelligence. La setlist est équilibrée, elle alterne simplement les incontournables d'une discographie exceptionnelle en terme qualité et les nouveaux titres, parmi lesquels « Hole In The Sky » dont le clip a vu la lumière quelques jours plus tôt. « Rush Of Silence » sonne moins bien que sur l'album, moins subtil notamment, idem pour « Frequency », « Quicksilver » en revanche se révèle plus fidèle. La réaction des spectateurs est néanmoins unanime, et le Divan vibre de satisfaction. Les classiques reçoivent un accueil sonore, citons « Far Off Grace » ou « Souls Survive » sur lesquels l'emblématique chanteur allemand impressionne encore, sa voix un poil éraillée par les années faisant réellement merveille. « Cold Wind » est quant à lui un temps fort et un coup de coeur personnel sur ce set. Ce mécanisme bien huilé s'appuie sur une base rythmique de haute volée, très sobre à l'image d'un Andreas Lill discret mais efficace, et de Thorsten Reichter, au look inégalable et au talent monstre. Les atmosphères uniques doivent beaucoup à l'inspiration de Gunter Wernö, lequel décline une palette de sons inspirée de ses quatre claviers. La virtosité viendra de Stefan Lill, qui a pris un coup de vieux mais n'a rien perdu de son feeling unique. Une impression d'unité et de cohérence émane de cette prestation de haut vol.

La salle, surchauffée mais reconnaissante, acclame Andy à chacune de ses allocutions en français, et regrette de voir déjà se profiler l'unique et traditionnel rappel, « Rainmaker », qui ponctue brillamment un show d'une heure et demi simplement brillant et généreux, en talent et en émotions. Ça valait le coup d'attendre !