Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai découvert l’existence de ce mini cd de NOMED ! Harcelant notre cher webmaster pour m’emparer de l’objet, après avoir truffé une poupée vaudou à son effigie d’aiguilles de badges (de MANOWAR, pour l’anecdote), j’attendais l’écoute avec une impatience non dissimulée.
Ce Requiem n’est en fait que la remastérisation d’un mini CD sorti en 1993, époque ou le nom de NOMED ne signifiait plus grand-chose sur la scène Metal branchée française. Et pourtant…
Peu de groupes français maniaient la brutalité avec dextérité dans les années 80. Si l’on se penche sur les ténors du genre qu’étaient MASSACRA, LOUDBLAST, AGGRESSOR et consorts, force est de constater qu’à part piller le répertoire des cadors allemands ou américains, ils ne proposaient pas grand-chose de neuf… au contraire de NOMED.
Je les ai toujours aimés d’ailleurs. Pour leur amateurisme, leur humour, leur bricolage de derrière les fagots qui pourtant sonnait plus travaillé que bon nombre de formations aux plus gros moyens. « Cut Your Moustache Or Die ! » Qui pouvait oser ça, à part eux ? Savant mélange de NUCLEAR ASSAULT, MUCKY PUP, S.O.D. avec une poignée de SLAYER, ils agissaient comme du poil à gratter dans l’univers tellement égocentrique du Hard français.
Revenons je vous prie à Requiem. C’est sans doute la peur d’être déçu qui déclenche un tel enthousiasme chez moi, car j’ai retrouvé ici tous les ingrédients qui me séduisaient à l’époque. Ce son de batterie si mat, cette voix qui grogne comme un Saint Bernard à court d’hydromel, ces riffs touffus et précis, etc.
Certes, c’est d’un autre temps, mais justement, n’est ce pas là le but de la nostalgie parfois ? Nous remémorer cette adolescence perdue, ce parfum charmant de l’insouciance, ou les seuls tourments étaient la prolifération acnéique, les filles, les potes et le Metal ? Si bien sur, et NOMED en est le catalyseur. Merci à vous.
Mention spéciale à « The Mission », plus SLAYER que nature, « L’examen De Minuit », qui ferait craquer un diacre jeûnant depuis 39 jours, avec ses alternances de furie et de lourdeur, « Toute Entière » et ses passages mid tempo obsédants, ses harmonies à la tierce, et son phrasé de guitare chirurgical.
L’histoire du Metal français ne retiendra pas forcement les noms les plus importants. On écrira toujours sur SWEET LIPS, et pas sur TEARS, ou SILK GLOVES, sur SQUEALER, et pas sur BLACKWHITE, sur VULCAIN, et pas DUM DUM BULLET, sur LOUDBLAST, et pas sur NOMED…
Mais certains se souviennent, et seront toujours là pour porter la bonne parole…