WASTEFALL (gr) - Self Exile (2006)
Label : Replica Records / Nocturne
Sortie du Scud : 13 novembre 2006
Pays : Grèce
Genre : Heavy Metal Progressif
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 51 Mins
De la Grèce, je retiens trois choses avant tout. De très bons plats, une finale de coupe d’Europe et Nikos Aliagas. Allez, rajoutez NIGHTFALL, Nana Mouskouri, et George Michael. Ouais. Pas vraiment Metal tout ça.
Alors changeons notre fusil d’épaule et admettons que ces clichés ne sont que trop réducteurs. Envisageons la possibilité qu’un groupe surgisse et mette tout le monde d’accord. Des preuves ? J’en ai. Self Exile de WASTEFALL.
Après moult changements de personnels et deux albums studio (Fallen Stars And Rising Scars en 2003 et Soulrain 21 en 2004), WASTEFALL signe sur un nouveau label, s’offre un nouveau management, et se fait produire par Tommy Hansen (HELLOWEEN, PRETTY MAIDS, je vous en remet 500 grammes ?). Et le résultat est là, et bien là. Il est très difficile de définir la musique pratiquée par WASTEFALL. Heavy ? Progressif ? Thrash ?
Bah, à quoi bon le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Ecouter cet album, c’est comme regarder un film de Peter Jackson ou de Steven Spielberg. On ne sait pas exactement ce qui se passe, mais on pénètre des univers parallèles qui, pendant une heure ou deux, vous font oublier la cruelle réalité du monde qui nous entoure.
J’ai éprouvé ce sentiment en écoutant Self Exile. Je me suis immergé dans cette musique venue de nulle part, ne ressemblant à aucune autre, et sans effort, j’ai intégré le concept qui consiste à bloquer ses sens sur une dimension alternative.
Faisons clair. Les musiciens sont au dessus de tout soupçon, avec une section rythmique ultra solide, ne manquant jamais d’idées, des guitares tour à tour puissantes, claires, vicieuses ou chaleureuses. Un chanteur qui chante pour une fois, utilisant toute une palette d’émotions. Des instruments additionnels qui ne sont pas la par hasard ou pour faire joli. WASTEFALL sait alterner brutalité et mélodie, parfois mélangeant les deux avec une science du dosage que leur envierait Paul Bocuse. On pense parfois à du MESHUGGAH qui insufflerait un doux vent de subtilité dans son chaos. Ou une union contre nature entre TOOL et THE CORRS. Mais non. Pas besoin d’influences. C’est ça et c’est tout. « Willow Man » donne le la. Contretemps à foison, mélodie imparable, conviction. « The Muzzle Affection » sonne néo, mais tellement plus. « Dance Of Descent » et son intro folk nous mène dans un pays que l’on ne nomme pas, ou son bassiste egrènne les notes sans jamais s’essouffler ou être fatiguant. « Another Empty Haven » est tout sauf vide. Le riff d’intro colle aux baffles comme un lézard sur une vitre en été. « Sleepwalk » décrit mieux que n’importe quelle séance sous hypnose les errements nocturnes d’un somnambule. « Eternal Yearning Entities », et on comprend que le Thrash est avant tout une affaire de maîtrise instrumentale ne rejetant pas une accalmie doucereuse. Et j’en passe.
Ecoutez moi. Je ne recherche pas l’originalité à tout prix. Celle-ci, lorsqu’elle est l’unique but, mène souvent à une impasse. Mais la je fond. J’adore ce groupe. Alors qu’on s’extasie bien souvent sur des groupes qui n’ont plus rien à dire depuis longtemps, le moment est peut être venu de célébrer ceux qui ont vraiment envie de faire avancer les choses. WASTEFALL par exemple. Mais dépêchez vous. Le temps que vous réalisiez votre erreur, ils seront déjà partis…
Ajouté : Lundi 27 Novembre 2006 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Wastefall Website Hits: 14601
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