De PAGANIZE nous ne disposions que de peu d’éléments. On sait néanmoins qu’au départ on a affaire à un projet parallèle du chanteur Geir Helge Fredheim du groupe Norvégien WINTERSTRAIN et du batteur mondialement connu Trym (EMPEROR, ZYKLON). Pris au jeu, les deux musiciens originaires de Notodden se sont laissés embarqués dans cette aventure avec leurs collègues pour finalement parachever la réalisation de leur premier essai Evolution Hour chez Candlelight Records, le tout après seulement deux démos enregistrés respectivement en 2003 et 2005. De Norvège, on ne retient en général que la chasse à la baleine et ses combos obscurs de Black Metal, et bien, PAGANIZE se propose de tordre le cou à ces clichés en présentant un Heavy Metal aux influences enraciné dans le Heavy des années 70 et surtout des années 80, là où les mélodies et les guitares jumelées sont au centre des attentions rythmiques. Une heure d’ Heavy traditionnel nous propulsant plus de vingt ans en arrière.
La trame rythmique est là : un condensé de riffs hyper mélodiques, des envolées de guitares et des duels de soli comme pouvaient le faire la paire Smith/Murray de IRON MAIDEN. Les autres musiciens valent également l’écoute puisqu’en dehors de la présence de Trym qui est un gage de martèlement précis et puissant, notons également que le bassiste faisait partie d’un groupe de reprises de la Vierge de Fer, MOONCHILD, ceci expliquant cela. Mais surtout, on retrouve un frontman digne de ce nom en la personne de Geir Helge Fredheim qui s’envole aussi bien dans les aigus haut perchés à la manière d’un Bruce Dickinson ou d’un Ronnie J. Dio, avec des modulations vocales à la fois limpides et cristallines. On décèlera aussi des influences vocales de John Cyrus de AGENT STEEL.
Si les compositions ont l’air de sortir d’un fond de tiroir d’une compile Heavy des années 80, la production moderne typique de notre temps nous rappelle que nous sommes bien au XXIème siècle et font de ce premier album de PAGANIZE une réussite, tout simplement. Tout cela dévoile que le quintet est doté d’un bagage technique assez conséquent au dessus du lot et est en mesure d’offrir aux auditeurs une interprétation de haute volée. L’interprétation n’étant pas tout, Geir, Trym et les autres savent surtout pondre des mélodies énergiques et incisives.
Les titres fleurons de l’album pourraient ainsi être la piste d’ouverture « The Hour » qui étale d’emblée le savoir-faire des musiciens. Sans répit, les Norvégiens distillent des morceaux groovy, au mélodies facilement reconnaissables, permettant ainsi de retenir chacun des morceaux sans avoir un quelconque sentiment de redondance. Les autres morceaux marquants sont Dark et ses mélodies efficaces alors qu’un titre comme Mary’s King Close achèvera un premier album qualitatif, cohérent et homogène où l’on sent un véritable projet d’ensemble.
Si quelques titres tels que « Blind Eyes » ou « Divinity In Vain » traînent en longueur, on ne leur en tiendra pas trop rigueur car pour un premier opus, l’alchimie est bel et bien présente. Il faudra juste que PAGANIZE se débarrasse de la trop grande emprise de l’ombre de MAIDEN sur ses compositions et ses arrangements et l’on pourra dès lors dire que le groupe a réussi son pari. On attend donc déjà la suite…