Formé à Stockholm en Suède en juillet 2000, LINGUA a fait de nombreux concerts et sorti six démo-CD avant que Monster Rebel ne les découvre et leur donne l’opportunité d’enregistrer ce The Smell Of A Life That Could Have Been.
La musique dégagée est une énergie, une vibration qui force l'esprit à une réaction émotive. Les mélodies sont magnifiques (« Out Our Face »), les riffs prenants avec quelques break bien venus, donnant un effet planant, aérant le son gras des guitares. Quelle est la véritable source d'inspiration pour ces quatre hommes scandinaves tant les mélodies sont recherchées, chaleureuses et mélancolique à la fois ?
LINGUA reste un électron libre, ne collant pas vraiment avec le reste d’une scène suédoise avec laquelle il n’a pas trop d’affinité musicale. Une des grandes influences de ces suédois peut être TOOL, pour le coté visuel, et pour un certain genre de riff dans les couplets. Le son est limpide, étincelant et profond. Les lignes de guitare sont sinueuses sur lesquelles s'accrochent et s'enroulent des riffs terriblement lourds mais d'une parfaite netteté. On assiste à un roulement presque tribal, à une rythmique incessante avec une voix qui oscille, qui s'attarde et qui surplombe cette imparable mécanique.
Justement, un véritable travail a été accompli au niveau des lignes de chant. Thomas a une voix magnifique et il sait s’en servir. Par moments doublée, les effets et harmoniques sont somptueuses. De plus, il possède plusieurs cordes à son arc, car il peut même être agressif quand le morceau le demande (« Contrôle Yourself »). La batterie apporte une inventivité et une présence rare qui en fait un instrument premier plan. La basse parfaitement mixée n’est pas en reste et contribue grandement à l’ampleur de cet album.
The Smell Of A Life That Could Have Been tournera des semaines entières sans qu’aucun sentiment de lassitude ne se fasse ressentir, sans que jamais l'envie de zapper un morceau, ou sur un autre disque ne vienne vous effleurer l'esprit. Seul « Constant State Of Puttra » peut sembler en dessous des autres morceaux, mais c’est vraiment anecdotique. Des titres comme « You Wonder Why You Still Wonder Why » ou « May Crayons Guide The Sheep » sont des véritables single en puissance, leur mélodies imparables trottent dans la tête pendant des heures après les avoir écoutées : elles donnent une pèche d’enfer ! Pour un premier essai, on peut le qualifier de coup de maître !