Tandis que nombre de groupes de Metal exaltent la violence et la guerre, MOB RULES s’interroge à travers Ethnolution A.D. sur l’évolution du monde et sur le dialogue entre les peuples et les cultures (oui, je sais, moi aussi ça m’émeut).
L’album s’ouvre d’emblée sur le titre éponyme, pour 25 minutes, découpées en 6 actes. Histoire de faire un pied de nez à celles et ceux qui, à l’époque de leur premier opus Savatage Land, les avaient un peu trop vite catalogué « ersatz de RHAPSODY », sans prendre la peine d’écouter leur musique ? Il est vrai que le style pratiqué par MOB RULES n’a pas grand-chose à voir avec celui de RHAPSODY et si on devait les comparer à un autre groupe, on lorgnerait plus volontiers du côté de SAVATAGE.
Ethnolution A.D. est sans conteste l’album le plus Prog du groupe. Il est loin le temps des « Blaze Of First Warning », « Outer Space » et autres « The Speed Of Life » et leur Heavy Speed à la HELLOWEEN.
Pour les orchestrations, MOB RULES a fait appel à Chris Wolff, qui avait travaillé avec RAGE sur Lingua Mortis et force est de constater que le résultat est à riche en émotions sur « Ashes To Ashes » ou encore « Better Morning ». On regrettera toutefois que le groupe n’ait pas investi dans un vrai orchestre (faute de moyens ?), car les claviers sur « Unholy War » sonnent très (trop ?) années 1980 : c’est bien simple, on pense à « The Final Countdown » de EUROPE. « With Sparrows » s’inscrit dans cette même veine Hard Rock FM.
Si l’essentiel des morceaux sont Prog, le combo propose également des morceaux plus rapides, comme « Fuel To The Fire » ou « River Of Pain », sur lesquels Matthias Mineur (guitares) démontre une nouvelle fois son sens de la mélodie et son professionnalisme : les compositions sont inspirées et laissent peu de place à l’improvisation.
La production est très propre, à l’image des membres de MOB RULES car, outre les guitares, il faut mentionner la voix de Klaus Dirsk, haut perchée mais toujours juste, sans aspérités (au point de déconcerter un peu sur les titres les plus rapides, pour ceux qui ne connaîtraient pas le groupe).
Avec ce cinquième album, MOB RULES s’inscrit, provisoirement sans doute – car MOB RULES a rarement fait dans la stagnation – dans un Power Prog de bonne facture dont l’aspect trop soigné devrait malgré tout faire fuir les adeptes d’headbanging et de mosh pit.