On pouvait craindre que l’association de deux des meilleurs chanteurs de Metal actuels au sein d’un même album les entraîne dans un duel insupportable ; il n’en est rien, cet album est une réussite presque totale. Russell Allen (SYMPHONY X) et Jorn Lande (MASTERPLAN) forment un duo complémentaire dans lequel chacun apporte ses qualités et complète l’autre. Ils ont également su prendre leurs distances avec leur formation respective. On les en savait capables : Jorne Lande ayant multiplié les projets d’inspirations diverses ces dernières années (ARK, BRAZEN ABBOT et 3 albums solo), et Russell Allen venant de livrer un album solo très différent de son style habituel. Ici, il s’agit d’un Hard Rock mélodique très accessible mais qui n’oublie pas de nous balancer une bonne dose de riffs.
D’ailleurs, un troisième larron s’est invité dans ce duo ; il s’agit de Magnus Karlsson (LAST TRIBE) qui aurait mérité de voir son nom figurer sur la pochette tant ses apports sont essentiels et contribuent largement à la réussite de l’ensemble. Car le duo de chanteurs a opté pour une densité de mélodies qui risquaient de rendre cet album assez indigeste pour tout fan de Metal. Les “iha iho” de “Truth Of Our Time” étant susceptibles filer des boutons de fièvre à plus d’un métalleux ! Il était donc important de contrebalancer le tout avec une guitare nerveuse.
Il suffit d’écouter “Hunter’s Night” pour trouver une parfaite illustration de cet équilibre finement trouvé : d’un côté des riffs sans complexe, de l’autre une mélodie très riche et... deux refrains ! Le second étant d’ailleurs un poil trop mélodique. On penche tout de même du côté Heavy, le temps de l’intro (que n’aurait pas reniée Zakk Wylde) de “Come Alive” qui bénéficie par contre d’un refrain très commercial.
Après de nombreuses écoutes, c’est “My Own Way Home” qui me semble le plus intéressant, avec une montée en puissance et, pour une fois, un refrain plus dynamique que l’intro. Ce titre permet d’apprécier à sa juste valeur le travail très soigné de la production.
Sur “Another Battle”, Lande adopte une ligne de chant qui évoque WHITESNAKE, ce qui ne va pas l’aider à se distinguer de David Coverdale. On sait que le duo est attaché au Metal de la fin des 80’s, aussi il n’est pas étonnant qu’un morceau comme “Silent Rage” soit directement tiré de cette période et que l’ensemble de l’album en soit teinté.
L’album contient deux ballades, pas indispensables, mais qui devraient satisfaire les amateurs du genre.
Sur les solos, Magnus Karlsson est un peu démonstratif mais son ostentation ne nuit pas à l’ensemble. On ne peut lui en vouloir de souhaiter attirer l’attention tant - je le répète - son rôle est essentiel. Outre la guitare, il assure aussi la basse, le clavier, et il est en charge de la production conjointement avec son compère, Anders Theander.
The Battle est un excellent album qui comblera sans problème les amoureux de Hard Rock mélodique.