LIVE AT WACKEN 2008 (de) - 19 Years In History (2009)
Label : Wacken Records
Sortie du DVD : 31 juillet 2009
Pays : Allemagne
Genre : Metal
Plus vite, plus dur, plus fort ! Telle est la devise officielle du plus grand festival Metal au monde, j’ai nommé le Wacken Open Air ! Et pour cette édition 2008, c’est près de 75.000 festivaliers (soit 2.500 de plus que lors de la précédente édition), venus des quatre coins de la planète, qui se sont une nouvelle fois rassemblés autour d’une musique et d’une bière. Théâtre de nombreux shows fabuleux, de moments de communions intenses, ce petit village situé au nord d’Hambourg a également été le lieu privilégié par certains groupes pour leur reformation (je pense à IMMORTAL). Preuve en est que le fest à une place définitivement particulière dans les cœurs des métalleux du monde entier. Et qui dit show exceptionnel se doit de rajouter : DVD exceptionnel ! C’est le cas. Car c’est désormais avec impatience que les métalleux attendent la sortie tardive chaque année du disque qui retracera avec grande exactitude et précision les meilleurs moments du festival. Et il y’en a ! Les rêves promis par le slogan du Wacken se verront donc réalisés. D’année en année, il prendra de l’ampleur. Les groupes sonneront plus fort, les hymnes Metal seront scandés par des milliers de voix qui ne feront qu’un seul homme, la passion sera grandissante… d’année en année. Un rythme de croisière exponentiel. Une légende. WACKEN ! Mais avant toute chose, il me faut proférer à nouveau le même avertissement que pour la review du DVD de la cuvée 2007 : l’ambiance des spectacles qui sera retranscrite ici ainsi que la description des atmosphères et des prestations seront celles que relate le DVD et ne seront pas obligatoirement représentatives ni similaires à celles qui régnaient sur place les 31 juillet, 1er et 2 août 2008. Les quelques lignes qui vont suivre seront celles de la chronique de la galette et non du festival à proprement parler. Si vous avez assisté à cette édition, ne perdez pas ça de vue.
DVD 1
Nous voilà donc embarqués pour trois jours de folie furieuse, de Metal en tout genre et de tous horizons. Le premier volet de cette dilogie s’ouvre avec un petit documentaire de cinq minutes où l’on peut suivre les premiers préparatifs du champ qui sera foulé par la masse de métalleux se déplaçant chaque année. Ces derniers débutent en janvier. Calculez donc huit mois de préparations intensives et plusieurs centaines de litre d’huile de coude pour un résultat tout bonnement monumental. Le premier show est signé GIRLSCHOOL, ce groupe anglais 100% féminin tout aussi burné qu’un MANOWAR émasculé. Leur Heavy envoie lourd même si ces dames paraissent un peu gauches. S’ensuivra une sympathique interview où elles n’auront de cesse de déclarer leur flamme au grand Jack Daniels. Dans son style Rock/Metal effervescent, MUSTASCH est également une belle découverte scénique. Les suédois semblent beaucoup communier avec leur public, et ce fait me parait important. Le « Rising Son » de STURM & DRANG est ma première déception. Cette toute jeune formation n’a pas attiré les foules, et on peut comprendre pourquoi au vu de leur performance mollassonne. C’est sur le navire des corsaires d’ALESTORM qu’on passera le premier grand moment. Jouer avec une épée en plastique en guise de médiator ou consacrer toute son énergie à la piraterie musicale, il fallait être bien atteint pour. L’utilisation des claviers par Christopher Bowes pour créer d’authentiques ambiances façon Tortuga Island est remarquable. Mais dans le genre taré, AIRBOURNE est pas mal non plus. Les descendants d’AC/DC offrent un show énergiquement exagéré. Après avoir couru sur le mur de baffles, Joel O’Keeffe a escaladé à mains nues et sans sécurité apparente l’échelle des projecteurs pour effectuer un solo à plusieurs mètres au-dessus du sol. Si la spontanéité du bonhomme fait sourire, la prise de risque reste conséquente. Un accident est si vite arrivé… Son interview après le live est néanmoins des plus censées et passionnées. On ne dirait pas comme ça mais Joel semble finalement avoir toute sa tête. Au contraire de LEAVES EYES et sa frontwoman, toujours aussi nunuche mais foutrement talentueuse. Le prix du plus grand moment de solitude est attribué à… MAMBO KURT. Honnêtement, j’ai assez mal compris la raison de la présence de ce beauf forain à un festival de cette envergure. Sa reprise « Electro du dimanche » du « The Number Of The Beast » de MAIDEN n’a aucun intérêt. Heureusement, c’est Bruce Dickinson himself et ses collèges qui viennent sécher nos larmes (de rire) avec un « Two Minutes To Midnight » encore plus mythique en live. Ces mecs sont des dieux, ils seront enterrés au Panthéon du Metal. Y’a-t’il autre chose à ajouter ? La tête d’affiche a bien tenu son rang. Tout comme PRIMORDIAL d’ailleurs, dans un tout autre registre. L’occasion pour quiconque de se prosterner devant la puissance vocale d’Alan et du génie musical de ses compères. Pas de rires, juste une procession solennelle devant une foule de fidèles attentifs. Les thrasheux de MORTAL SIN ou les très techniques CYNIC ont tous deux effectué un show de haute-volée même si je persiste à dire que ces derniers sont plus à l’aise en studio. Puis en bon fan de Deathcore, inutile de dire que j’ai fortement apprécié l’enchaînement JOB FOR A COWBOY / UNEARTH ! Les premiers ont répété leur « Entombment Of A Machine » devant un auditoire en surchauffe, pogotant à tout rompre pendant que les seconds ont interprété « The Great Dividers » sous la pluie. Quant à HEADHUNTER et leur « Born In The Woods », ils ont été anecdotiques malgré la présence agréable de Schmier (DESTRUCTION). Mais pas de panique, THE ROTTED (ex-GOREROTTED) viendra réveiller tout ça avec son Death alambiqué avant que Khan et KAMELOT ne viennent jouer « Rule The World » dans une atmosphère réchauffée par les nombreux effets pyrotechniques. Leur interview n’est pas des plus intéressantes car l’intervieweur n’est pas des plus inspiré. Ses questions ne tournent pratiquement qu’autour du Wacken et le jeu de promotion du fest est évident. Mais en avait-il encore besoin après tout ce temps ? Le premier creux de ce DVD intervient dès DESTRUCTOR, qui précède SOILWORK, AUTUMN et SABATON. Ces quatre là n’étaient pas des plus dynamiques, même si mention mieux pour SABATON et son True Metal de la mort ponctué d’une entrevue délirante avec Peter Tägtgren. Inutile de revenir sur les passages de SONATA ARCTICA, OPETH, THE HAUNTED ou MASSACRE : classique mais efficace. Parmi les invisibles, nous serons assez faiblement servis (et c’est tant mieux). STAM1NA, PSYCHOPUNCH, VAN CANTO s’illustreront dans cette triste catégorie. Les blackeux de NIFELHEIM seront une petite friandise dans une affiche assez traditionnelle, puisque seuls représentants du courant Black cette année avec GOD SEED et WATAIN. C’est pourtant toujours un grand spectacle qu’une représentation Black et les suédois avec tout l’attirail caractéristique le prouvent encore une fois. Cette première galette se terminera sous des hospices très folkloriques avec coup sur coup CORVUS CORAX, SALTATIO MORTIS et AVANTASIA. Autant dire que le Folk/Medieval/Sympho Metal était délibérément mis à l’honneur.
DVD 2
La deuxième partie du DVD s’ouvre dans la joie et la bonne humeur avec une interview de Gaahl et King de GOD SEED (ex-GORGOROTH). Très honnêtement (et c’est un avis qui n’engage que moi), en plus d’être de piètres musiciens, ces mecs (et Gaahl en particulier) sont d’une antipathie sortie tout droit d’Hollywood qui les rendent juste grotesques. J’éprouve vraiment de la pitié pour ces mecs qui semblent avoir peur de ruiner leur réputation en esquissant un sourire ou qui prétendent être indifférents à jouer devant 75.000 têtes. Il serait bon de dégonfler le melon messieurs. Et ce qui m’embête encore plus, c’est que ces mêmes mecs sont de vrais showmans. Car si les compositions ne sont pas à mon goût, la mise en scène avec vierges nues crucifiées et têtes de moutons empalées sur pieds de micro est du plus bel effet. Les flammes qui jaillissent de partout seront sensées vous rappeler l’enfer tandis que le sang et les abats rependus sur les planches vous évoqueront votre charcuterie préférée. Nous reviendrons à un climat un peu plus respirable avec les gentils CREMATORY, leur imposant vocaliste et un « Tears Of Time » entraînant. Puis avec moins d’une minute au compteur, ce sont les grindeux poètes d’EXCREMENTORY GRINDFUCKERS qui remportent la palme de la prestation la plus inutile de ce DVD. Avec ou sans, c’est pareil tant ces messieurs sont translucides. Le troisième et dernier jour du Wacken Open Air commence avec les vainqueurs de la Metal Battle à savoir les israéliens de THE FADING qui n’ont vraisemblablement pas usurpé leur trophée. Fort délectable également, la proposition motivée de 3 INCHES OF BLOOD, de MACHINE HEAD et d’EVOCATION qui se passent le relais dans de bonnes conditions. Un petit reportage sur les fans présents à l’évènement fera office de coupure même si rien d’intéressant n’est à souligner sauf que ce live 2008 du Wacken est bien moins riche en documentaires autour du festival que celui de 2007. C’est une grande carence d’autant que les quelques interviews sont, comme dit auparavant, très pauvres en enseignements. HOLY MOSES et sa gueuleuse Sabina Classen encore bien fraîche pour son âge réintroduisent le fil conducteur dans le chas de l’aiguille avant un nouveau passage à vide constitué de trous d’air nommés MERCENARY, BEFORE THE DAWN et ENEMY OF THE SUN. Mais voilà qu’au moment où on frôle le crash, le pilote effectue un revirement inespéré avec une succession dantesque d’EXODUS, OBITUARY, POWERWOLF, WARBRINGER et AS I LAY DYING. Dommage car la série aurait même pu se prolonger avec KRYPTERIA, CARCASS et KILLSWITCH ENGAGE si les faibles TORTURE SQUAD ne s’en étaient pas mêlés. Aussi le savez vous, mais le Metal c’est l’ouverture d’esprit. Voilà la seule raison valable qui justifierait la présence de GIRUGAMESH, combo japonais de Visual Kei. Je ne critiquerais pas le genre car il en faut pour tous les goûts mais l’appréciation du Metal oriental et extrême-oriental est un don que je n’ai pas encore reçu. Contrairement à celui du Metal expérimental dont DREAM OF AN OPIUM EATER est un des plus prometteurs projets. Avec Ivar Bjornson (ENSLAVED) à sa barre, ce projet instrumental compose pour des bandes-originales de… films d’horreurs ! Puis l’entrevue avec ce clown d’Erik de WATAIN et Sabina Classen restera comme un autre moment fort du DVD. Sans commentaires comme il le dit si bien. Idem pour le live de « Sworn To The Dark » très banal et ennuyeux. On arrive doucement à la fin de cette orgie de Metal mais le laps de temps est encore suffisant à KREATOR pour s’illustrer avec la classe qu’on leur connaît. Les grands noms du Thrash avaient été mis à l’honneur cette année. Puis c’est avec grande joie que je retrouve NIGHTWISH pour deux titres, le fabuleux « Nemo » et « Poet And The Pendulum ». Mais force est de constater que la belle Anette a beaucoup de mal à faire oublier Tarja, encore omniprésente dans l’esprit de tous. Ses vocalises sur le second titre sont pour moi, un artifice. Les allemands d’AXXIS seront les avant-derniers à passer à la casserole et rappellent qu’ils sont encore une figure forte du Heavy/Power en Allemagne. Et autant j’avais été contrarié par le choix de SUBWAY TO SALLY pour clôturer le DVD de la précédente édition, autant pour le coup, une interview et deux des meilleurs titres du répertoire des monstrueux LORDI (dans tous les sens du terme) est un choix que j’applaudis des deux mains. Soyons honnête, personne ne s’était rendu compte du potentiel des finlandais avant leur victoire à l’Eurovision 2006, mais si les monstres ne font pas un des plus magistral Hard Rock de cette dernière décennie, qu’on me pende ! Le groove immense de « They Only Come Out At Night » ferait taper du pied n’importe quel unijambiste. La présence exceptionnelle d’Udo Dirkschneider (ACCEPT) aux côtés de Mr. Lordi offre un spectacle unique. Et c’est désormais le hit interplanétaire « Hard Rock Hallelujah » qui viendra conclure ces six heures de Metal de la plus belle de façon. D’autant qu’en plus d’un vrai show, les scandinaves font durer le plaisir.
C’est une nouvelle fois une réussite totale sur toute la ligne que ce récapitulatif du plus grand rassemblement de métalleux au monde. De l’émotion, des rires, des pleurs, de la vraie musique délivrée par des artistes intègres pour des fans passionnés, c’est un cercle, une famille dans laquelle il est très dur d’entrer. Mais être à l’intérieur est la plus belle des récompenses. Voyez-vous, je suis fils unique et ce soir, j’ai eu l’impression de communier avec 75.000 frères. Plus vite, plus dur, plus fort ! C’est ça, l’esprit Metal !
Ajouté : Lundi 30 Novembre 2009 Chroniqueur : Stef. Score : Lien en relation: Wacken Website Hits: 64143
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