Mais quelle est la profondeur des tiroirs d’Al Jourgensen ? Pour un groupe mort, MINISTRY sort pourtant au moins une nouvelle production tous les six mois, ce qui fait penser que le grand gourou de l’Indus en garde encore et toujours sous le coude pour les fans orphelins qui ne rechignent pas à la dépense. Autant certaines des productions audio qui sont sortis dernièrement pouvaient être discutables, autant ce témoignage DVD de la dernière tournée du groupe me paraît presque indispensable pour tout fan que si respecte.
On a donc le droit à deux DVD. Le premier contient les prises live. Le second, des interviews des membres du groupe. En Vivo, nom du premier DVD, est donc un mix de différents concerts. Mais on va se payer une bonne partie du set quand même. Histoire de donner le ton, ça commence par « Let’s Go ». Autant dire que la foule est tout de suite déchainée et que les pits et les pogos naissent assez facilement dans cette foule venue rendre un dernier hommage à ce groupe entré dans la légende. Les morceaux speed vont ainsi s’enchainer pour le grand bonheur de la foule. On peut cependant regretter que l’accent soit mis surtout sur les dernières productions du groupe. Certes, c’est toujours bon de tous faire un doigt à l’autre abruti de texan, mais MINISTRY a fait de très bonnes choses dans ses jeunes années, et on l’oublie un peu trop dans ce dernier moment de vie. La fin du DVD remettra un peu les pendules à l’heure, mais mélanger les époques aurait été pas mal aussi. Sinon, le groupe avait décidé de jouer derrière des grilles. Est-ce qu’ils avaient peur de se prendre des canettes dans la gueule ? Non, c’est juste pour le fun. Bon, après se les être fait déchiqueter dans des concerts où les fans ont voulu jouer avec, ils ont laissé tomber l’idée. Mais ces barrières n’empêchaient pas le groupe d’être à l’unisson avec le public. Ok, Alien est une vraie larve qui ne bouge pas et qui laisse les autres bouger sur la scène (Tommy Victor semble vraiment chez lui sur cette scène avec ce groupe). Mais c’est quand même un putain de show. Vous aurez donc le droit à des morceaux comme « Senor Peligro », avec ses accents Thrash prononcés (le fait que le gars Victor soit impliqué dans la composition n’y est sûrement pas pour rien), « Life Is Good », mais aussi à des anciens titres comme l’incontournable « NWO » (ah, putain ce qu’il est bon ce morceau !), le plus calme « So What » ou bien le très martial « Thieves ». Bon, quelques questions se posent quand même au visionnage. Qui a chouré les pompes d’Aaron Rossi (batterie) ? Est-ce qu’il y a une bouche derrière la barbe de Tony Campos (basse) ? Autant de questions cruciales sans réponses. Fuchi Requiem, le deuxième DVD, est d’une facture assez classique. En effet, on a des interventions des membres par rapport à des questions… bref, une interview quoi ! Tout ça est entrecoupé d’autres scènes de live. Pas d’une originalité folle. Un peu dommage, même si le partie a été pris de ne pas forcément parler de choses ultra essentielles, comme ce fameux lâché de ballon en fin de concert. Bref, pas indispensable cette fois, mais pas inintéressant non plus. Le seul problème est que rien n’est sous titré. Alors, même si on peut comprendre la majeure partie des membres du groupe, il faut bien savoir que Tommy Victor a un accent terrifiant couplé à un machage de mots de niveau international. Peut-être qu’en le passant au ralenti…
Au final, ce DVD est une bonne chose et fera regretter de ne pas être allé voir ces géants en concert, même si on ne peut jamais dire qu’ils ne reviendront pas. L’avenir nous le dira.