PENDRAGON (uk) - Concerto Maximo (2009)
Label : Metal Mind Productions
Sortie du DVD : 30 mars 2009
Pays : Angleterre
Genre : Rock progressif
PENDRAGON s'est toujours révélé être un groupe particulièrement avisé quant à la gestion de sa carrière, le choix de ses partenaires, labels ou distributeurs. Sous son propre label depuis des années (Toff Records), le groupe doit néanmoins chérir le deal conclu avec les polonais de Metal Mind, qui lui garantit quasiment un dvd par an depuis 2005... And Now Everybody To The Stage, Past And Presence et A Rush Of Adrenaline (Nick Barrett et Clive Nolan en duo acoustique), sont ainsi sortis ces dernières années, et venus fleurir la discographie des anglais. Ce Concerto Maximo est décliné en trois versions : un coffret digipack avec le dvd et les 2 cd, le dvd en version boitier ordinaire, et un digipack 2 cd limité à 2000 exemplaires.
Véritable spécialiste de ce genre de production, l'empreinte Metal Mind est incontestablement garante d'un travail de qualité, propre et soigné. Comme souvent, ce concert du 13 octobre dernier est filmé au Théâtre Slaski de Katowice, décor somptueux, classique, cerclé de balcons ornés de dorures... Un vrai bel écrin, dans lequel les anglais commencent à se sentir à l'aise. On doit en outre dépasser les 10 caméras, postées çà et là sur scène, en hauteur, sur des grues... On ne ratera rien de la performance du quartet ! Tourné sur la tournée Pure de 2008, l'accent n'est pourtant pas mis sur cet album en particulier, puisque seuls trois titres en seront joués. Le thème choisi est plutôt l'anniversaire du groupe, qui fête ses 30 ans. En intro, une vidéo retraçant rapidement leur carrière depuis The Jewel jusqu'à leur dernier effort, est projetée sur l'écran faisait office de backdrop.
Le show commence sans attendre par « The Walls Of Babylon », idéale mise en bouche à un concert qui s'annonce plutôt copieux. La nouveauté, aussi visuellement marquante que musicalement intéressante, c'est l'ajout de Scott Highan derrière les fûts, un batteur manifestement bien plus influencé par le hard que par le prog, même s'il maîtrise les rythmes et breaks propres à ce style. Il y ajoute en tous cas une puissance bienvenue, qui manquait cruellement au jeu de John Crabtree par exemple, sur « And Now Everybody To The Stage ». Ses mouvements amples, et son jeu démonstratif le rend immanquable sur les images. Après un « A Man Of Nomadic Traits » absolument remarquable, « The Wishing Well » est décliné dans sa quasi-intégralité (on nous fait grâce de « For You Journey », plutôt soporifique). D'abord émouvant à souhaits (« So By Sowest »), ce titre issu de Believe se fait entraînant au possible (« We Talked »), avec une belle prestation de Highan à la double pédale, avant le final formidable, « Two Roads », et ce passage unique auquel Nolan donne un son reggae jouissif. Comme toujours, aussi bien avec PENDRAGON qu'ARENA, Clive Nolan est extrêmement précieux, par son jeu de claviers et les ambiances bien senties qu'il distille, et par ses chœurs justes bien placés.
« Eraserhead », issu de Pure, est taillé pour la scène, il est dérangeant par ses atmosphères, et les vocaux ambigus de Nick, puis rassurant avec un refrain typique de PENDRAGON. On fait ensuite un grand saut en arrière avec « Total Recall », issu de « Kowtow », le deuxième album, qui prend aujourd'hui dépoussiéré sur scène une dimension inattendue. Où qu'il soit situé dans la setlist, « Nostradamus » fait toujours mouche ! En l'occurrence, ainsi placé, il réveille l'auditoire, et permet à Nick de présenter le groupe. Le seul membre fondateur restant est un vrai monstre, son jeu de guitare semble se bonifier avec le temps, et le groove dégagé fait légitimement penser aux plus grands. Il s'approche peu à peu de mythes tels Gilmour ou Latimer, du moins techniquement. Sa voix n'a pas l'amplitude ni le coffre des spécialistes. Mais elle véhicule autant d'émotion, grâce à un sens inné de la mélodie, un vrai feeling et un charisme indéniable. Tant de qualités qui magnifient la suite du concert, « The Learning Curve » mais surtout « Breaking The Spell » et son solo somptueux. On a plaisir à réentendre « Sister Bluebird » (de « Falling Dreams And Angels »), depuis longtemps snobé en live. Notons que c'est ici, après 75 minutes déjà, que s'achève le CD 1...
Si le son suffit quelques fois au fan, tant les images n'ont rien d'original ou enthousiasmant, il est toutefois largement conseillé d'investir dans le dvd. Le film est vraiment de qualité, les images sont d'une pureté qui mettra en valeur l'avancée technologique qu'est le dvd, et votre installation sono, que ce soit en stéréo ou 5.1. De plus, et dans un soucis de gain de temps et de contenance du cd, les speeches de Nick ont été supprimés... mais figurent bien sûr sur le dvd. Si le jeu de scène est toujours un peu statique, l'élégance des musiciens, la beauté des lights et du décor, et la présence d'un public attentif, connaisseur et fidèle, font de ce concert un très beau live. Et la suite va nous donner raison, « The Shadow » (« The Masquerade Overture ») est un autre bon moment, issu d'un album dont on a plus l'habitude d'entendre « Paintbox » ou « As Good As Gold ». Pure revient à l'honneur avec « The Freakshow », morceau assez court, plutôt dispensable, mais dont on comprend la présence sur un long set, quelques semaines seulement après la sortie de l'album. « It's Only Me » mérite d'avantage sa place, avec notamment quelques passages prenants et émouvants. Inévitables, « The Voyager », et « Masters Of Illusion », se rappellent aux bons souvenirs des fans. Ils font partie de ces classiques, assez nombreux chez PENDRAGON, élevés au rang d'hymnes par le public, et qui chaque fois font merveille lors des concerts du groupe. Encore une fois, une interprétation sans faille, boostée par une grosse rythmique, Highan bien sûr, mais aussi Peter Gee, discret mais diablement précis, comme à son habitude. Celui qui figure au line-up depuis 29 ans n'a rien perdu de son envie, qui fait plaisir à voir assurément.
En guise de rappels, nous avons droit à « King Of The Castle », qu'on préfèrera peut être dans sa version acoustique, question de goût, puis « And We'll Go Hunting Deer », classique parmi les classiques, qui complète le passage en revue de la discographie de PENDRAGON en beauté. Enfin « Queen Of Hearts » est joué en entier, la trilogie de « The World », aussi éclectique que réussie, avec pour finir le refrain entêtant de « The Last Waltz », co-écrit par Peter Gee. Après plus de 2h30 d'une longue promenade au gré des exploits d'un des derniers précurseurs du rock progressif, on peut légitimement se dire rassasié. Rien en trop, juste une large part d'essentiel. Voilà encore un bien beau live à ajouter à votre collection, un vrai petit bijou, irréprochable techniquement, parfait au niveau du son, à l'image très pure, et enrichi de quelques bonus pour la forme. Notons une pochette particulièrement réussie, sur le thème de Pure, un livret illustré de bien belles photos, et ce pour un prix raisonnable.
Pourquoi se priver ?
Ajouté : Mercredi 08 Avril 2009 Chroniqueur : JB Score : Lien en relation: Pendragon Website Hits: 46007
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