WILD WEST (FRA) - Stephan Dugué (Déc-2003)
Les Nantais de WILD WEST avaient créés la surprise en sortant "Second To None", un album impressionnant de maturité, et aux qualités artistiques évidentes. Pourtant, ils n'ont pas fait le choix de la facilité car, en pleine mode néo et /ou goth, leur hard-rock percutant et sincère pouvait avoir du mal à se faire remarquer. Heureusement pour eux et pour nos oreilles, ce combo a su imposer la qualité de son travail en dépit des tendances.
Pour en savoir davantage, nous avons contacté le sympathique bassiste, Stephan Dugué, qui représente le groupe.
Line-up : Erik Dominech (guitars, vocals), Laurent Vernier (guitars, vocals), André Fuciarelli (lead vocals), Mickael Bahuaud (drums), Stephan Dugué (bass)
Dicographie : One (Album - 1998), Second To None (Album - 2003)
Metal-Impact. La qualité de l'enregistrement de "Second to None" est étonnante, surtout pour un groupe français auto-produit, comment avez-vous fait ?
Stephan Dugué. Nous ne sonnons pas comme un groupe français pourtant nous avons travaillé avec des français, à Nantes, notre ville de naissance. C'est Jean-François Moreau qui s'est chargé de la direction artistique de cet album. Il avait déjà travaillé sur "One", notre premier album, et il a réussi à le faire sonner de façon très satisfaisante avec des moyens limités. Pour le deuxième album, nous nous sommes donné plus de temps et de moyens puisque nous avons passé deux mois et demi en studio. Jean-François n'est pas uniquement spécialiste de Metal, mais il s'est beaucoup inspiré du Black Album de METALLICA comme base de travail et pour nous donner un gros son.
MI. Quel regard portez-vous sur votre évolution ? Quels progrès pensez-vous avoir fait ?
Stephan. Nous avons vraiment gagné en maturité. Le premier album a été réalisé environ un an après que nous nous soyons "rencontrés" sur le plan artistique, c'est-à-dire que nous nous sommes formé en 1996 pour sortir "One" en 1997, et nous manquions de recul. D'autre part, certains d'entre nous jouaient dans d'autres groupes et nous n'avons pas pu faire beaucoup de concerts. C'est seulement à la sortie de ce premier album que nous avons commencé à tourner. Le fait de multiplier les dates de concerts nous a permis d'acquérir cette maturité. Et puis le deuxième album est le fruit de pratiquement trois ans de travail !
MI. Quel accueil a reçu cet album ?
Stephan. Au point de vue technique, l'accueil a été unanime ; nous avons eu de très bonnes critiques dans HARD ROCK MAGAZINE et ROCK HARD, ainsi que sur le net. Cet album a été considéré comme particulièrement bien fait. Alors après, tout est une question de goûts, mais sur la qualité du travail, les commentaires ont été très favorables.
MI. Quelles sont vos influences ?
Stephan. Elles sont multiples. Elles viennent d'influences sudistes américaines, de Hard Rock des années 80 tels que AC/DC, JUDAS PRIEST mais aussi VAN HALEN car Erik (Domenech), qui compose tous nos titres, est un grand fan d'Eddie Van Halen. Et donc lorsqu'on met Lynyrd Skynyrd, Molly Hatchet, Van Halen, AC/DC dans un sac et que l'on secoue, on obtient du WILD WEST [Rires]
MI. Votre intérêt pour le rock sudiste, chacun de vous l'avait dès le départ ?
Stephan. Nous avions tous un intérêt pour ce genre de musique mais il faut reconnaître que certains étaient davantage tournés vers le Heavy, d'autre vers quelque chose de très rock, d'autres encore aimaient le blues-rock. Mais nos goûts étaient proches, ainsi nous aimons tous la country. A partir de cela, nous avons été amenés à conjuguer nos influences et à faire en sorte que tout le monde s'y retrouve. Car nous avons tous apporté quelque chose dans la composition, même si nous n'avons qu'un seul compositeur.
MI. A ce propos, comment travaillez-vous l'écriture ?
Stephan. Erik est quelqu'un qui travaille énormément son instrument. Il travaille seul et dès qu'il a des riffs, il nous les fait écouter. Comme nous avons un rythme de répétitions assez soutenu et régulier - minimum une à deux cessions par semaine - nous travaillons sur ses riffs, nous apportons nos sentiments dessus. En tapant un bœuf, le travail devient plus collectif.
MI. De quoi s'inspire-t'il pour ces textes ?
Stephan. De beaucoup de choses, de moments particulièrement importants pour lui. Lorsque nous avons travaillé sur le premier album, nous étions un peu novices, Erik, lui, avait déjà écrit beaucoup de textes depuis de nombreuses années. Et dès que l'inspiration vient, il écrit. Erik a encore de la réserve, il a de quoi faire trois ou quatre nouveaux albums [Rires] !
MI. Le Hard-Rock que vous jouez n'a pas de recette - le Heavy Metal se juge aux riffs, le FM aux refrains, etc. - dans votre cas c'est plus subtil, alors comment savez-vous si un titre est bon ?
Stephan. Oui, c'est vrai, ce n'est pas facile. Parmi les titres que nous avons écrits, il y en avait certains dont nous n'étions pas très surs. Mais en les travaillant nous sommes arrivés à un résultat qui nous convenait. Comme je te l'ai dit, il a fallu trois ans pour préparer l'album ; cela nous a laissé le temps d'effacer les doutes. En outre, nous avons voulu associer André (Fuciarelli), qui a fait un gros travail de chant. Nous souhaitions avoir son avis pour nous aider à nous faire le notre. Ensemble, nous avons privilégié les mélodies, nous savions ce que nous voulions faire et ne pas faire.
MI. Comment se passe la tournée ?
Stephan. Nous avons la chance de participer à beaucoup de concerts. Nous avons ouvert pour KILLERS cet été dans l'Aveyron, nous avons aussi participé à un festival de bikers ! Tous ces concerts se sont extrêmement bien passés.
MI. Vous avez également jouez avec MISANTHROPE, comment vous ont accueilli leurs fans ?
Stephan. Très bien. Nous avons toujours essayé d'être très professionnels, nous avions beaucoup répété, donc je crois que le public a été sensible à la qualité de notre jeu. Ils ont vu qu'on ne se moquait pas d'eux. Et puis nous délivrons une sacrée énergie sur scène. Dans le cas de MISANTHROPE, nous avions choisi nos morceaux les plus péchus.
MI. Vous devez aussi jouer en Janvier 2004 à Paris, à la Locomotive avec MOONSTONE et PHENIX.
Stephan. Non, ça a été annulé à cause d'une erreur de planning. Il y avait un autre concert le lendemain et MOONSTONE, qui était tête d'affiche, a décidé de reporter. Nous espérons pouvoir y jouer prochainement… même si nous devons payer pour jouer.
MI. Sur scène, modifiez-vous vos titres par rapport à l'album ?
Stephan. Pour ce qui est du dernier album, non, nous jouons les titres exactement comme nous les avons enregistrés. La seule exception vient des chœurs : sur scène c'est moi qui assure les chœurs alors que sur l'album, ils ont été fait par André qui cumulait lead et chœurs car c'est un excellent chanteur.
MI. Faites-vous des reprises ?
Stephan. Oui, quelques-unes. Sur le premier album nous avions déjà inclus une reprise de GOTTHARD : "Fist In Your Face", mais sur scène nous en jouons une autre : "Sister Moon". Nous jouons aussi deux titres d'AC/DC : "Hell Ain't A Bad Place To Be" et "High Voltage".
MI. Où êtes-vous le plus à l'aise : en studio ou sur scène ?
Stephan. Oh, sur scène ! C'est clair.
MI. Avez-vous commencé à travailler sur un nouvel album ?
Stephan. Oui, nous avons trois ou quatre morceaux qui sont pratiquement prêts et qui plaisent véritablement à tout le monde. Donc ils figureront sur le prochain album. Mais je ne peux pas te donner de date de sortie pour le moment.
MI. Allez-vous jouer ces morceaux sur scènes ?
Stephan. Non, non. Nous avons fait ça lorsque nous enregistrions "Second To None", nous voulions absolument jouer ces titres en public, et puis comme nous n'avions pas un grand répertoire, ça nous arrangeait. Mais du coup, nous avons eu moins de plaisir à les jouer une fois l'album sorti car l'effet de surprise auprès du public était passé. Nous ne ferons pas cela la prochaine fois ou alors juste sur une date, pour rigoler et voir ce que ça donne.
MI. Suite aux bonnes critiques de "Second To None", avez-vous été contactés par une maison de disque acceptant de vous financer ?
Stephan. Non, mais tu sais, nous sommes très satisfaits d'Alain Ricard qui fait vraiment du bon boulot. Brennus est un bon label qui nous représente bien. Alors, évidemment nous nous auto-produisons, donc un contrat avec une major serait une bonne choses sur ce point. Mais si c'est pour finir au fond du placard d'une major qui n'en a rien à foutre de nous, j'aime mieux qu'on reste là où nous sommes, avec des gens qui nous supportent vraiment. J'ai beaucoup d'amis qui ont été déçus par les contrats " mirobolants " qu'on leur a proposé. Soyons honnêtes, nous n'avons pas le potentiel pour faire un disque d'or, nous le savons, donc il vaut mieux travailler avec un label qui le sait aussi et qui, dans ces conditions, va tout faire pour nous promouvoir. C'est le cas d'Alain Ricard pour qui nous sommes le 2ème groupe le plus vendeur derrière KILLERS.
Ajouté : Vendredi 12 Décembre 2003 Intervieweur : Alexis de Fireball Lien en relation: Wild West Website Hits: 23904
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