Qu’on se le dise, le Metal God n’est plus seulement une Légende. C’est aussi une marque.
Depuis la reformation de JUDAS PRIEST, Rob Halford s’est mis en tête de créer son propre label (Metal God Entertainment) et de sortir le maximum de produits liés à sa carrière solo, que ce soit avec FIGHT, TWO, ou son dernier « groupe », HALFORD. Après, on trouve la démarche louable ou limite d’un point de vue commercial, peu importe, ce n’est pas le sujet (il faudrait parler d’iTunes et ça me casse les boboles). Et puis quelque part, le retour de Rob au sein du PRIEST a mis fin à l’évolution de HALFORD, ce qui est bien dommage, dans la mesure où ce quintet, soutenu par le producteur Roy Z, avait laissé entrevoir un super potentiel. HALFORD avait ramené Rob sur les sentiers du Metal lourd et c’était déjà énorme !!!
Pour faire court, les 2 albums d’HALFORD, Resurrection et Crucible, étaient qualitativement bien meilleurs que le premier opus du PRIEST après le come-back de son chanteur (Angel Of Retribution). Aujourd’hui encore, j’aimerais que JUDAS nous sorte une tuerie de la trempe de Resurrection…
Mais plus encore que 2 albums studio, c’est la réputation scénique d’HALFORD qui est à souligner. Quelle tuerie !!! Ce DVD du Resurrection World Tour, capté au Rock In Rio III, vous le démontrera ! Evidemment on nage en plein festival, alors la prestation du combo se limite à une petite heure de puissant Heavy Metal. Sauf qu’en 14 titres tout est dit : Rob assure comme une bête, Bobby Jarzombek martelle ses fûts à 200 %, Mike Chlasciak balance des soli d’une grande qualité avec une aisance déconcertante. A leurs côtés, Ray Riendeau (basse) et Pat Lachman (seconde guitare) restent du coup un peu en retrait.
La setlist, à l’image du Live Insurrection, se compose de classiques du PRIEST (« Electric Eye », « Metal Gods », « Breaking The Law »), mais aussi de titres oubliés comme « Jawbreaker » ou « Stained Class », brillamment interprétés. Elle fait bien sûr la part belle à l’album Resurrection (l’énorme titre éponyme en ouverture, « Made In Hell », un « Silent Screams » tout en émotions, le speedé « Cyber World »). C’est aussi l’occasion de redécouvrir des morceaux du sous-estimé FIGHT (« Into The Pit » ou encore « Naild To The Gun »).
La réalisation procure au concert un effet très dynamique, en revanche les options sonores laisseront un sentiment mitigé : trois mix sont disponibles, Stereo, 5.1 Surround et Stereo On Stage. Sur ce dernier le son s’avère excellent, malheureusement on n’entend absolument pas le public (d’où le « On Stage »). Il faut donc se rabattre sur les 2 premières options, où le son se veut un peu plus brouillon. Mais au moins, quand Rob laisse la foule prendre le pouvoir sur le final « Breaking The Law », on en prend plein la tronche et ça le fait !
Enfin, histoire de ne pas se foutre de nous, en plus du traditionnel documentaire en bonus, le père Rob nous offre l’album qui amena la tournée, Resurrection, remasterisé (cela dit le son était déjà très bon sur l’original et la différence ne saute pas aux oreilles), et agrémenté de titres supplémentaires (« Hell’s Last Survivor », « Sad Wings ») et d’inédits (« God Bringer Of Death », « Fetish »). Pour 24 €, on a affaire à un produit relativement complet.
Sur ce, Monsieur Halford, je vous attends de pied ferme avec le PRIEST pour cette date très attendue au Zénith de Paris (21 Mars 2009). Histoire de voir si vous êtes encore capable de nous balancer un show aussi bon qu’avec HALFORD …