Cet album ne calmera pas la polémique : les fans, oubliant les défauts et la redondance, crieront au génie ; les détracteurs, eux, crieront au scandale, oubliant le talent du Môssieur.
Comme toujours, la vérité est quelque part au milieu.
A force de tourner en rond, le père Yngwie doit avoir la nausée ! On retrouve tous les tics néoclassiques qu’on avait déjà entendus sur les albums précédents, cette branlette incessante, cet ego aussi gros que son maître. Et pourtant, comment lui reprocher d’être fidèle à son style, lui qui a pour ainsi dire inventé le genre ? Comment lui imposer un changement radical, lui qui a survécu à toutes les modes ? Ce nouvel album s’inscrit donc dans cette logique.
Voici donc un cd plein à craquer de Heavy Metal néoclassique, avec des solos extraordinaires qui remettront les pendules à l’heure. Car si Malmsteen peut facilement figurer en tête de liste des artistes les plus copiés, cet album est l’occasion de constater combien il enterre ses concurrents. Sa vitesse d’exécution est toujours aussi remarquable, mais c’est surtout sa propreté qui fait frémir.
Il me semble que le chant de Doogie White (pas le meilleur chanteur que Malmsteen ait eu) a davantage de chaleur et de personnalité qu’auparavant. Il n’y avait donc aucune raison pour que le guitariste prenne le micro (sur “Charity Warrior”), même si le résultat est loin d’être raté.
On notera aussi que le clavier semble plus en retrait que d’habitude et surtout plus finement amené.
La production est bien plus réussie que sur War To End All Wars mais reste très granuleuse. La première écoute est assez révélatrice puisqu’elle laisse une légère impression de bâclé.
Malgré les qualités de cet album, du fait de son caractère répétitif et peu novateur, il reste difficile de s’avaler les 18 titres (dont 4 instrumentaux) d’un coup.