BONES BRIGADE (FRA) - Nicolas (Avril-2002)
Rencontre avec Nicolas de Bones Brigade le 20 Avril 2002 lors du festival Brutal Death-Grind organisé par Luna Frigidis. Une occasion pour nous de lui poser quelques questions et de nous informer sur les projets du label.
Metal Impact. Comment et quand en es-tu arrivé à écouter du Grind et du Death ?
Nico. En fait le parcours classique, en sixième j'écoutais pas mal de Hard Rock comme AC/DC, Maiden et Metallica. Ensuite j'ai écouté des choses de plus en plus extrêmes. J'en suis arrivé aux premiers Nalpalm Death et Morbid Angel, ils m'ont accroché tout de suite et je me suis dit que j'allais écouter ce style de musique pour longtemps.
J'écoutais donc de plus en plus de groupes comme Carcass, Terrorizer, des groupes qui pour moi étaient de qualité. J'ai continué à écouter ce style car cela me correspondait vraiment et il y avait tous les bons côtés que je recherchais : violence, sérieux, engagement et débilité.
MI. Quels sont tes albums de chevet ?
Nico. C'est pas vraiment des albums mais surtout des groupes de chevet car lorsque j'aime un groupe je l'aime de A à Z.
Je pense que ce serait Morbid Angel pour le Brutal Death Evil ensuite pour ce qui est du Grind il y en a beaucoup mais je choisirai Agathocles parce que c'est vraiment un groupe très culte à mes yeux.
MI. Comment et pourquoi as tu décidé de créer Bones Brigade ?
Nico. Au début, je distribuais des groupes Américains, Asiatiques et autres qui n'étaient pas très intéressants pour les autres labels mais moi je les ai trouvé intéressants et c'est comme cela que j'ai commencé à importer des disques pour mes potes sans faire de profit car je le faisais pour rendre service. Le bouche à oreille étant croissant, j'ai décidé de monter ma distro.
Par la suite, j'ai eu l'opportunité de réaliser le premier Last Day Of Humaty. J'ai donc foncé. C'était ma première production et j'y ai vraiment pris goût.
MI. Les activités principales de Bones Brigade sont la Production et la Distribution, comptes tu développer d'autres activités ?
Nico. Je pense pas car cela est très compliqué à faire et cela prend énormément de temps. Je préfère faire une chose sérieusement à 100% comme la distribution ou la production (mais c'est extrêmement lié tout de même), plutôt que de faire une autre activité qui va me brouter et me manger encore plus de temps. Donc une chose à 100% ou rien !
De plus, je fais tout, tout seul à 80% et les 20% qui restent ce sont des potes, à qui cela plaît de faire du bénévolat, qui viennent m'aider (Gronibard, Sylvester Staline...).
MI. Bones Brigade est aujourd'hui bien ancré dans le milieu Underground, peux-tu nous donner ton avis sur la scène Underground et Commerciale Française ?
Nico. La scène Underground se porte bien, je pense que l'on a une bonne scène.
Quant à la scène Commerciale, cela dépend dans quel style... Si c'est dans le style extrême et qu'ils ont gardé leur intégrité musicale cela me dérange pas mais si tu me parles du commercial style Heavy ou Prog : j'ai complètement abandonné.
Je suis à fond Grind, Death et beaucoup de Hardcore car vivant dans le Pas-de-Calais, j'ai donc l'opportunité d'aller en Belgique toute les semaines car il y a beaucoup de concerts Metal Hardcore. J'aime bien l'ambiance des concerts Hardcore, j'essaye de faire un concert par week-end même si ce n'est pas du Death ou du Grind.
MI. L'actualité de Bones Brigade pour 2002 ?
Nico. Drowning sort un album début mai 2002, ensuite je travaille à 100% à fond sur eux.
Septembre, Octobre on sort un album de Nefas, groupe Italien qui a un style du genre d'Immolation et très sombre.
Voilà pour l'instant, je préfère sortir un album tous les quatre mois et qu'il soit bien, pas un morceau de plastique qui va servir à faire des échanges.
MI. Quels conseils pourrais-tu donner aux groupes qui souhaitent travailler avec Bones Brigade ?
Nico. Je n'ai aucun conseil à donner... je ne me sens pas comme quelqu'un qui doit donner des conseils. Ils le font comme ils le sentent et si cela correspond à ce que j'ai envie d'entendre sur le moment cela peut marcher. Mais il n'y a pas que le côté musique, il faut aussi que j'ai de bonnes relations humaines avec le groupe. Si je ne m'en fais pas mes potes et qu'ils sont bons, je vais hésiter à les signer.
MI. Gronibard reste le "succès" Francophone de Bones Brigade, peux-tu nous compter l'histoire de Gronibard au sein de Bones Brigade ?
Nico. Il est clair que Gronibard a atteint une notoriété dans le milieu underground grind rigolo mais francophone. Contrairement à des groupes comme Last Day of Humanity ou Sublime Cadaveric Decomposition qui bénéficient d'une bien meilleure notoriété et ce au niveau international.
Au niveau de leur histoire... je ne connais pas très bien leur biographie, en fait je sais qu'ils répétaient comme des pouilleux dans un coin et qu'ils ont sorti une démo pourrie (Prendez-moi!). Non, en fait je connais pas bien leur parcours ou leur biographie...
MI. Ils t'ont plus tout de suite ?
Nico. [Rires] En fait, franchement non... Cela s'est passé bizarrement, ils me faisaient chier couramment pour signer chez moi. Puis un jour j'étais devant mon ordinateur dans un état plus que second... J'ai donc décidé de signer Gronibard sous l'influence de l'alcool.
Mais finalement et sincèrement sans eux je pense que Bones Brigade n'existerait plus car financièrement parlant, ils ont si bien vendu en France qu'ils m'ont sorti de pas mal de mauvais pas.
MI. Le coté festif du Grind n'est-il pas un moyen efficace de lutter contre la scène politisée du Black par exemple ?
Nico. La scène politisée du Black n'est pas vraiment belle...
Mais on peut lutter aussi grâce à des groupes comme Agathocles qui revendiquent beaucoup de choses contre le fachisme. Donc, on n'a pas forcément besoin de faire dans le rigolo pour lutter contre les abrutis qui prônent, soi-disant, une France propre à travers leurs musiques (black ou autres dérivés...).
De toute façon, que ce soit de façon rigolote ou sérieuse, ce sera toujours pour ma part un véritable combat. Parce que les abrutis qui votent Le Pen, il faut bien qu'ils se disent une chose : dès qu'il sera au pouvoir, leurs concerts de Black, ils pourront se le mettre bien profond dans le cul... Parce que Le Pen n'aime pas les cheveux longs...
MI. Pour conclure, qu'attends-tu d'un Webzine comme Metal Impact ?
Nico. Si MI m'apporte un peu plus de popularité cela ne peut être qu'un plus pour tout le monde (MI et Bones Brigade).
Je rajouterai un petit mot pour les lecteurs, il faut qu'ils continuent à écouter la musique qu'ils aiment vraiment. S'ils aiment le Black, qu'ils continuent à écouter du Black, mais il ne faut pas qu'ils écoutent le grind ou le néo pour en faire une "mode". Je préfère discuter avec un mec qui écoute Korn mais qu'il soit à fond dedans plutôt qu'un mec qui est passé du Black au Grind parce que cela devient une mode.
MI. On a le droit d'être éclectique tout de même ? [Rires]
Nico. Absolument, j'écoute de tout personnellement.
Ajouté : Mercredi 17 Avril 2002 Intervieweur : Blasphy De Blasphèmar Lien en relation: Bones Brigade Website Hits: 20979
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