Autre Groupe Présent au concert : Sharon Isbin
Date du Concert : Samedi 5 février 2005
Lieu du Concert : Théâtre du Châtelet (Paris, France)
Durée : 2h

Steve Vai ne fera donc jamais rien comme les autres ! Le voici qui abandonne son groupe et la promo de son nouvel album pour passer une semaine à Paris afin de préparer un concert unique. Ni au Zénith, ni à l’Elysée Montmartre mais au Théâtre du Châtelet ! Pas en compagnie d’un groupe de Metal mais en duo avec Sharon Isbin, une guitariste classique ! Sacré Steve…
Le Théâtre ayant passé commande d’une œuvre originale de Vai pour sa partenaire, il est fort probable que ce concert soit un événement unique au monde. Metal-Impact se devait d’y être.

L’arrivée de Sharon Isbin sur la scène donne le ton : les métalleux vont être sacrement dépaysés. Pas de light show, aucun décor, un volume sonore faible, on est loin des rugissements de riffs !
Mais la virtuose a les moyens de convaincre les nombreux connaisseurs de guitare présents dans le public. Sa propreté d’exécution fait froid dans le dos.
Cependant, il faut avouer que l’arrivée de l’énergumène est la bienvenue. Immédiatement acclamé par le public, Vai (en costume) s’installe après avoir prononcé quelques mots gentils à l’attention du public. Il débute par un petit festival d’harmoniques qui provoque quelques froncement de sourcils de la part des habitués du répertoire classique du Théâtre du Châtelet. Mais, bien vite, le charisme et la simplicité du personnage rendent ses frasques sympathiques. Il n’est pas rare d’entendre la salle entière rire alors que Vai fait sortir une note de nulle part avec une petite grimace en coin. On se dit alors que le mixe des styles et des publics était une bonne idée.
Après l’entracte (inutile de chercher à acheter de la bière ou des T-shirts) Sharon Isbin revient avec son répertoire habituel. Elle interprète notamment un magnifique “Asturias” qui nous laisse sur le cul. Puis Steve revient avec “Lotus Feet”, un morceau symphonique extrait de son dernier album, puis “Die To Live”.
Sharon Isbin revient alors pour interpréter “The Blossom Suite for Two Guitars” avec son compositeur ; “c’est du sérieux” avouera t’elle en chaussant ses lunettes et en se plongeant dans sa partition. Un peu tendue, elle aura droit aux grimaces de Vai pour se décrisper. L’interprétation sera sans faille et les deux virtuoses ont apparemment pris beaucoup de plaisir à ce petit exercice. Ils se lancent alors, toujours ensemble, dans des morceaux plus légers : une valse (“ou quelque chose d’autre”) et une salsa cubaine (“ou quelque chose d’autre”).
Malgré plusieurs rappels, Sharon Isbin semble surprise de la chaleur du public. Steve Vai, lui-même, nous gratifiera de plusieurs remerciements en s’étonnant d’un tel engouement.
Pour finir, les duettistes se livrent à une séance de dédicace chaotique dans le foyer du théâtre. Poseur mais pas prétentieux, toujours le sourire aux lèvres et avec ses lunettes de soleil, Steve Vai est une vrai Rock Star qui n’a pas oublié son public. La générosité est dans sa nature. L’excentricité aussi.
A la prochaine, Steve.