HAMMERFALL (de) - Pontus Norgren (Sept-2016)
HAMMERFALL est un combo qu'on ne présente plus. Fier défenseur d'un Heavy Metal de grande classe ou les choeurs sont rois et les hymnes légions, les suédois sont devenus des incontournables de la scène mondiale ! Formé en 1993 par Oscar Dronjak, le gang en 23 années de bons et loyaux services a enchainés les brulots et composé quelques pépites d'anthologies. Après une période d'errance en 2011 ou même leur mascotte fétiche Hector avait disparue des radars désorientant les fans, HAMMERFALL a redressé la barre et nous revient avec Built To Last. Un retour aux sources entamé en 2014 avec (r)Evolution, une pépite qui leur a permis de tourner intensément à travers le monde aux côtés notamment de EDGUY et GOTTHARD. Pour en savoir un peu plus sur les motivations de la formation suédoise, votre serviteur a soumis à la question Pontus Norgren, le sympathique guitariste. Un entretien placé sous le signe de la bonne humeur. Magnéto Pontus, c'est à toi !
Line-up : Joacim Cans (chant), Pontus Norgren (guitare), Oscar Fredrick Dronjak (guitare), Fredrik Larsson (basse), David Wallin (batterie)
Discographie : Glory to the Brave (1993), Legacy of Kings (1998), Renegade (2000), Crimson Thunder (2002), Chapter V: Unbent, Unbowed, Unbroken (2005), Threshold (2006), No Sacrifice, No Victory (2009), Infected (2011), (r)Evolution (2014), Built to Last (2016)
Traduction / Retranscription : Laurent Machabanski
Metal-Impact. Comment s'est déroulé votre dernier concert au Trabendo à Paris ?
Pontus Norgren. C'était incroyable car tous les concerts de la tournée étaient complets. On ne sait pas jamais trop à quoi s'attendre lors de la sortie d'un nouvel album. A cette époque il s'agissait de l'album (r)Evolution. C'était super et c'est toujours un plaisir de venir à Paris car les concerts ont toujours été très bons. C'est un public Metal, je l'admets.
MI. Quel souvenir gardes-tu de votre première tournée en Australie il y a deux ans ?
Pontus. Aller en Australie était fascinant. Nous ne savions pas trop où on mettait les pieds. Nous avions déjà été à Hong Kong, ainsi qu'au Japon. Le public australien est surprenant. On a été littéralement "soufflé" de jouer dans des endroits pareils.
MI. Qu'est ce qui t'a le plus surpris en Australie ?
Pontus. La distance. C'est toujours le cas pour des groupes qui sont coupés du monde et qui viennent de Scandinavie pour découvrir le monde. Tout parait si loin pour nous. Tout est toujours compliqué en ce qui concerne le trajet, pour prendre l'avion, ou le bus. Avant on ne pouvait pas trop se le permettre. Maintenant tout se passe bien une fois que nous sommes arrivés. L'interconnexion était incroyable avec les gens. Durant les interviews, j'étais impressionné même si j'étais complètement crevé.
MI. Comment élaborer vous votre set list après dix opus ? Est-ce difficile de choisir ?
Pontus. C'est toujours dur à chaque nouvel album. Nous avons tellement de titre qu'il est difficile de choisir les bons morceaux que tu veux jouer sur scène, pour le public et les fans. Parfois, on en retire certains que le public veut entendre, et là il devient colérique. Il est possible de jouer tous les titres que les gens ont envie d'entendre si nous avions la possibilité de jouer sept heures mais c'est impossible ! [Rires] ... Il y a les anciennes chansons et au final il faut toujours pouvoir jouer au moins quatre nouveaux titres. Nous voulons toujours garder la programmation complète de l'album même s'il faut en jeter seize sur les vingt. C'est délicat de satisfaire tout le monde.
MI. L'album s'intitule "Built to Last". As-tu travaillé avec Oscar Dronjak et Joacim Cans sur les nouveaux titres ?
Pontus. Oui, nous avons tous travaillé pour l'écriture des chansons avec eux. C'est complexe d'avoir tant de vieux morceaux et de devoir faire quelque chose de neuf. Les idées jaillissent et on en parle tous ensemble au niveau des paroles et de la manière dont HAMMERFALL devrait être.
MI. Vous avez tourné deux ans sans discontinuer pour enchainer directement sur l'enregistrement de "Built To Last". Tout a été très vite, avez-vous ressenti une forme de pression ?
Pontus. C'est ce qui s'est passé tout au long de l'année excepté pour (r)Evolution. Pour cet album, nous avions décidé de faire une pause dont nous avions réellement besoin. Faire des trucs complètements différents chacun de notre côté. Même si tu fais partie d'une équipe de foot ou de hockey ou de n'importe quoi d'autre, il faut s'arrêter de temps en temps. Non seulement pour toi et aussi pour les autres. Tu dois te concentrer sur ce que tu fais. Même si c'est ardu et que tu as l'impression d'écrire toujours les mêmes morceaux. Puis tu commences à progresser dans l'écriture de la chanson et soudain de nouvelles mélodies apparaissent très rapidement. A cet instant précis, tu as besoin d'avoir de la pression pour mettre en oeuvre des bons trucs, pour créer un nouveau style, et de nouvelles choses. C'est bien d'être sous stress car tu exprimes tout ce que tu as en toi. C'est durant ce moment précis que les bons titres et les textes se mettent en place. Nous aimons tous travailler sous pression ! [Rires] ... Cela devrait être en tout cas du bon stress, sinon tu peux continuer à écrire un album pendant des années et des années. Les progrès que nous avons réalisés ont permis que cela fonctionne. Dès que nous entrons en studio, nous n'avons plus qu'à ajouter la touche finale.
MI. Au niveau de la production, vous n'avez pas changé d'équipe. Elle est toujours constituée de Fredrik Nordström et James Michael. Pourquoi avoir choisi de ne rien changer ? Vous pensez avoir la dream team ?
Pontus. Je le crois aussi ! [Rires] ... Si tu le compares à (r)Evolution, nous savions comment on voulait travailler par rapport aux opus précédents. En tant que producteur je peux m'occuper de la production dans sa globalité et d'un point de vue technique aussi. La première fois que nous avons réalisé un opus avec James Michael nous étions efficaces. Nous aimons enregistrer tout par nous-mêmes et quand nous avons invité Fredrik Nordström a travailler sur (r)Evolution, nous avions plein d'idées de la manière dont le son des guitares et de la batterie devait rendre. Ensuite, nous avons nous-mêmes tout enregistré le son des guitares et la batterie. La situation était telle qu'il y avait plein d'énergie et de fun entre nous et que nous avons souhaité plus impliquer Fredrik Nordström cette fois-ci au niveau de la production et des enregistrements que nous effectuions chaque jours. Il avait toujours quelque chose à nous montrer, des petits trucs techniques, on pouvait l'entendre car il captait l'énergie et on n'arrêtait pas de travailler encore et encore. Il n'y avait pas cette pression comme avec certains producteurs. C'était très sécurisant de voir de telles performances tout au long de l'enregistrement. Maintenant, on réalise que c'est du bon travail parce qu'il n'y avait pas toute cette mauvaise pression. Ca a marché. On a adoré travailler de cette manière que ce soit avec James ou Fredrik... tous ensemble. Michael est un grand chanteur et producteur. Il a confiance en lui dès qu'il s'agit de chanter. Joacim est un ancien et c'est un bon vocaliste, bon producteur aussi.
MI. Quelle a été ton implication en tant que producteur ? Le son est l'enjeu principal ?
Pontus. Oui, c'est le son : la manière de trouver le son juste des guitares. Nous devons avoir une approche globale de toutes les guitares et pas seulement d'un seul son. C'est la compétition. Trouver et vérifier les sons et se dire que c'est celui-ci ; le voilà c'est le bon. Tu travailles toujours de la même façon en tant que producteur. Dans ce contexte je suis venu avec un esprit neuf à savoir ce que nous allions faire. Nous avons changé et nous avons travaillé beaucoup de sons sur les ordinateurs et enregistrement protool. Le bon travail a été de notre côté.
MI. Tu es le guitariste d' HAMMERFALL mais tu joues aussi avec KING DIAMOND. Comment se déroule ta collaboration avec eux ?
Pontus. C'est fantastique. Nous avons tourné pendant trois ans en Amérique et un peu partout en Europe. King Diamond est en pleine forme et nous sommes sur le point d'enregistrer un nouvel opus. C'est un projet qui est en cours car cela va nous entrainer à jouer sur des centaines et des centaines de spectacles ! [Rires] ... Nous ne savons pas si nous allons enregistrer un live. J'ai entendu dire qu'il allait faire quelque chose l'année prochaine.
MI. Est-ce que Johan Koleberg est votre nouveau batteur ?
Pontus. Oui, il fait définitivement partie de HAMMERFALL. Il a participé à l'enregistrement de "Built To Last" et a fait du bon travail. Il est là pour un bon moment... Il a une famille et nous prenons soin de lui pour qu'il ne soit pas toujours sur la route lors des tournées.
MI. Est-ce que c'est la philosophie de HAMMERFALL "Built To Last" (construit pour durer) ?
Pontus. Oui, c'est notre philosophie.
MI. Vous avez envie de jouer sur scène lors des vingt prochaines années ?
Pontus. Oui, j'aime à dire que tu as en toi la musique et qu'elle est gravée dans ton coeur. Tant que tu as envie de jouer de la musique tu peux continuer à le faire. Si je n'ai plus envie de faire de la musique, j'arrêterai les tournées. Si c'est seulement tourner pour faire de l'argent, l'énergie disparaît. Comme nous l'évoquions à travers le titre "Built To Last", c'est notre but mais peut être que dans deux ans ça s'arrêtera car il n'y aura plus d'envie. Nous voulons jouer la musique que nous aimons et non pas de la musique dictée par quelqu'un d'autre.
MI. Infected, s'ouvre avec le morceau "Hector's Hymn", c'est retour d'Hector et l'hymne des fans de HAMMERFALL ?
Pontus. Pour Infected nous souhaitions que la mascotte Hector prenne des vacances ! [Rires] ... A cette période, on ne se rendait pas compte que la mascotte était importante aux yeux des fans. C'est un de mes albums favoris. Nous sommes passés par différents types de management et cela s'est terminé par le fait qu'il n'y avait plus Hector sur les pochettes d'albums. Nous voulions faire un break. Ce n'était pas une situation facile. Hector, c'est la réalisation d'une équipe de six personnes et cela va désormais continuer.
MI. "The Sacred Vow" est le premier single. Qui a choisi, la maison de disques ou vous ?
Pontus. Non, ce n'est pas la maison de disques puisque nous avons changé de label. Nous voulions tout d'abord réaliser un teaser pour obtenir quelque chose à quoi se référer. Nous avons tourné une vidéo pour le morceau qui s'intitule "Hammer High". "The Sacred Vow" c'était pour attirer l'attention. Avec ce titre, tu as beaucoup plus. C'est un moyen de promouvoir la sortie de l'opus.
MI. Pourquoi avoir choisi de signer chez Napalm Records après avoir passé vingt ans chez Nuclear Blast ?
Pontus. Je pense que c'est tout le processus d'évolution du groupe qui nous a fait changer de maison de disques. Le fait de tout programmer à l'avance, et surtout depuis les trois derniers albums nous avions fait ce que nous souhaitons et nous avions juste eu envie de faire quelque chose de nouveau. C'est un peu à l'image d'une relation amoureuse, parfois il faut essayer de surprendre en appliquant de nouvelles idées.
MI. Qu'est ce qui t'as donné envie de faire de la musique ?
Pontus. Ce sont mes parents qui m'ont inspiré. Mon père jouait de la guitare et chantait aussi et ma mère jouait du piano. Ma mère vient d'une région du Nord de la Suède, où la musique traditionnelle compte beaucoup. Pendant les congés scolaires nous allions dans les festivals de musique. J'étais très jeune et j'ai commencé à jouer à l'âge de huit ans de la trompette et de la guitare. A la maison tout le temps on chantait et on écoutait de la musique. Je suis allé dans une école de musique pendant dix ans. La musique et moi ne faisons qu'un. Puis j'ai appris la guitare et je voulais devenir un guitare héro ! [Rires] ... Comme JIMMY HENDRIX et RITCHIE BLACKMORE...
MI. Quel est le premier groupe qui t'a influencé ?
Pontus. La musique qui m'a soufflé fut DEEP PURPLE. J'écoutais cette musique avec mon frère. Principalement le disque "Liven in Japan". Ca m'a scotché ! Le son était puissant et fort : c'était incroyable. Je ne cessais de l'écouter encore et encore tous les jours. Tout a commencé avec le son des guitares. C'était cool comme avec le titre "Smoke on the Water" et après il y a eu des sons similaires comme JUDAS PRIEST, ACCEPT, Y&T. Toutes ces mélodies de guitare ; c'est une partie de ma vie. J'ai toujours aimé les jeux de guitares en duos au fil de toutes ces années. J'apprécie tous les groupes ou les guitaristes jouent en duo. Il y a beaucoup trop de groupes que j'apprécie pour les compter.
MI. Beaucoup de groupes comme SABATON ou GHOST sont suédois comme vous. Est-ce que HAMMERFALL a eu selon toi une influence sur ces formations ?
Pontus. Si tu fais un retour en arrière, au début des années quatre-vingt-dix, beaucoup de groupes ont émergés comme des communautés partout en Suède. Dans les écoles, il fallait choisir de jouer d'un instrument de musique et c'est pour cela qu'il y a eu des groupes qui sont sortis du lot. Lorsque nous avons commencé à jouer de la musique, c'est ce que le public voulait entendre. Et ça a marché dès le premier album. Tout le monde était surpris. Nous avons eu un super public aussi. Dans les années quatre-vingt, il y a eu EUROPE et d'autres groupes suédois. On a ouvert une porte aux mondes car on pouvait le faire en Suède.
MI. En vingt-trois ans de carrière, quels ont été les points culminants de HAMMERFALL ?
Pontus. Il y en a tellement ! [Rires] ... Ce qui a été le plus important dans ma carrière fut de jouer pour un public, des personnes qui aimaient le Heavy Metal ! Et puis lorsque le public chante en choeur avec nous nos morceaux. Un moment important a été sans aucun doute d'avoir joué au Wacken Open Air devant une foule de plus de dix mille personnes.
MI. Qu'as-tu envie de rajouter à propos de "Built to Last" ?
Pontus. C'est un album qui vient du coeur. C'est ce que nous aimons faire par-dessus tout. Nous adorons joué ce style de musique. Nous voulons construire pour durer. Nous voulons vraiment construire et continuer à jouer et garder les membres de HAMMERFALL pour toujours. Nous nous tenons prêts à nous lancer dans une tournée gigantesque.
Ajouté : Lundi 04 Juin 2018 Intervieweur : The Veteran Outlaw Lien en relation: Hammerfall Website Hits: 4510
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