La première question qui m’est venu à l’esprit en écoutant cet album fut la suivante : pour quel public cette musique est-elle destinée ?
Le mélange a de quoi déconcerter : les jeunes teenagers ricains passent en revue Emocore, Neo Metal, Ambient et Technodance. Vous vous demandez sûrement à quoi cela ressemble ? Justement, à rien.
L’idée de réécouter ce disque une deuxième fois histoire de voir si je ne passais pas à côté de quelque chose m’a définitivement conforté dans ma première impression : la torture mentale!
Pourtant, ce brassage de styles, aussi déroutant soit-il, pouvait attirer de potentiels nouveaux auditeurs voulant découvrir ce type de sonorité et voir quel pourrait être leur effet. Mais cette démarche peut également s’avérer dangereuse. Et le danger, Nevea Tears semble y goûter de manière insatiable!

Cet « Emocore Metalotechnoide » devient très vite désagréable : tout d’abord, le chanteur doit être schizophrène car il passe à lui seul de chants criards et torturés à des phrasés clairs et limpides, comme si de rien n’était. Le chant extrême n’est pas du tout adapté à ce « genre » et ne colle pas avec les compositions. Le recours outrancier de nappes de synthés et autres samples ne sont d’ailleurs pas vraiment bien arrangés, sauf sur la plage 6 de l’enregistrement, l’instrumental « Xiaoyu 74 », le titre qui passe comme étant le meilleur.
De plus, les titres de certains morceaux frisent avec le ridicule, tels que « Who Would Be Tom Selleck ? » ou bien « Johnny Cash V. The Space Coyote »???? La forte propension de cassures de rythmes, de breaks aux pianos ou de samples sonnent creux et contribuent à la désunion des morceaux, si bien que parfois on se demande quel titre sommes-nous en train d’écouter ?
Soyons indulgents et notons tout de même l’effort fourni quand à la production d’Alveran Records qui est plus que correcte pour leur début de carrière et louons l’artwork de la couverture, très agréable au regard.
Il est à prendre en considération qu’il s’agit là du premier album studio du groupe, qui doit encore se chercher!

De véritables génies ces Nevea Tears, ils ont réussi l’exploit d’inventer « a new style », la « Popémocore Techno » ! Pardon pour ce néologisme sémantiquement pauvre.
S’ils veulent se démarquer pour se démarquer, pour leur prochaine pépite, voici les styles que je leur propose de mixer : du Grind teinté de Dub sur fond de Ragga avec une petite touche de Musique Classique !