Ils sont tous là, bras dessus bras dessous ou main dans la main, heureux d’hurler à pleins poumons les quelques lignes du refrain de « All We Are » : Lemmy et Mikkey Dee (MOTORHEAD), Blaze Bayley (qu’on ne présente plus), Biff Byford et SAXON, Udo Dirkschneider, CIRCLE TO CIRCLE, les membres de WARLOCK version 1986, ou encore Jean Beauvoir et Claus Lessmann. Quoi de plus symbolique que ce final d’anthologie pour évoquer le concert anniversaire des vingt ans de carrière de la Reine du Metal, Doro Pesch ! Toujours aussi belle, la Walkyrie du Hard profite de l’évènement pour inviter ses amis et frères d’armes, et nous gratifie d’un concert de pas moins de 3 heures ! Il y a des petits jeunots qui peuvent prendre exemple…
Au total, pas moins de 34 morceaux sur ce DVD (l’autre DVD montre Doro et son équipe sur les routes, et présente le concert sous forme de film avec des interludes/interviews de plusieurs participants). Et des moments mémorables : des duos avec les 2/3 de MOTORHEAD (« Love Me Forever »), SAXON au grand complet (sur la reprise du Priest, « You’ve Got Another Thing Comin’ »), Udo de feu ACCEPT sur « East Meets West », sans parler de cette formidable reformation de WARLOCK, sur les excellents « All Night », « Fight For Rock » et « Evil ». L’occasion de voir que le six-cordiste Niko Arvanitis n’a rien perdu du feeling guitaristique qui l’habite.
Voilà qui contraste avec certaines « faiblesses » techniques du groupe de Doro (le gratteux Joe Taylor en tête, notamment pendant les soli), véritable point noir du concert, qui affaiblit des morceaux de légende, comme « Egypt » (cover de DIO, mille fois mieux dans sa version studio sur le Tribute Holy Dio) ou encore « True As Steel ». Etonnant, quand on sait que le talentueux Oliver Palotai (intronisé il y a peu au sein de KAMELOT) officie ici en tant que clavier / second guitariste. Mais à la décharge des musiciens, le mixage ne leur fait pas toujours honneur, et la batterie de Johnny Dee a tendance à étouffer le reste des instruments. Heureusement, la réalisation est dynamique et le visuel rattrape les carences sonores. Autre regret : pas de trace du « Fear Of The Dark » de MAIDEN, où Blaze accompagne Doro sur un titre qu’il maîtrise sur le bout des doigts. Il me semble bien pourtant que ce titre avait été joué pour l’occasion. Du coup, on a juste droit à « Bad Blood » avec le père Bayley.
Mais peu importe, l’émotion est là (notre Fraulein préférée a même plusieurs fois les larmes aux yeux tout au long du set), et même si la discographie de Doro n’est pas excellente dans son intégralité, vous verrez que certains titres tiennent encore bien la route : « I Rule The Ruins », « Love Me In Black », « Burning The Witches », etc … sans oublier donc le titre phare, « All We Are » … Sympa aussi, la présence de pom-pom girls, les Rhein Fire, au physique avantageux (traduire : vachement bien roulées) pendant le tonique « Burn It Up » spécialement taillé pour la scène. Pourtant, leur chorégraphie un peu balourde (et oui, n’oublions pas qu’on est en Allemagne quand même …) ne fait que mettre en lumière la grâce de la Reine du soir. Et la Miss assure, même émue, Doro reste Doro, secouant sa longue crinière et remuant comme si sa vie en dépendait.
« L’âme d’une guerrière », voilà un titre qui n’est pas volé.