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HANGMAN'S CHAIR (FRA) - Julien Chanut et Mehdi Birouk Thépegnier (Juin-2016)


Le samedi 18 juin 2016, HANGMAN'S CHAIR -groupe français originaire de Paris- se produisait sous la Valley dans le cadre de la onzième édition du HELLFEST à Clisson, lieu de rendez-vous des métalleux de tous poils aujourd'hui incontournable. Julien Chanut (guitare) et Mehdi Birouk Thépegnier (batterie), membres fondateurs du groupe, nous ont accordé la veille de leur concert une interview...

Line-up
: Cedric Toufouti (chant), Mehdi Birouk Thépegnier (batterie), Clément Hanvic (basse), Julien Chanut (guitare)

Discographie : (A Lament For...) The Addicts (2007), Leaving Paris (2009), Hope///Dope///Rope (2012), This Is Not Supposed To Be Positive (2015)



Metal-Impact. Comme il s'agit de notre première interview du groupe, vous allez devoir vous livrer à un exercice répétitif pour vous, celui de vous présenter en quelques mots...
Mehdi Birouk Thépegnier. On existe depuis plus de vingt ans maintenant. Nous avons enregistré quatre albums après quelques changements de line-up surtout au moment du premier CD. Sur le deuxième, nous avons eu un nouveau chanteur et depuis le line-up n'a pas bougé. Nous avons sorti en septembre 2015 notre quatrième album This Is Not Supposed To Be Positive et du coup nous sommes en promotion sur cet album. On a fait quelques dates avant le mois d'avril, et on a fait une belle tournée avec une quinzaine de dates sur avril et mai. Actuellement nous enchainons quelques festivals et nous sommes là aujourd'hui avec vous. Voilà, une présentation assez courte.

MI. Il faut avouer que l'on vous a zappés lors de votre premier passage au Hellfest en 2011, mais c'était bien tôt !
Mehdi. Oui, mais demain ce sera quand même une heure plus tard !
Julien Chanut. Franchement la dernière fois, c'était tôt, et c'était le vendredi. C'est long, les gens ont du mal à rentrer, la pose des bracelets, la fouille, c'est toujours le bordel le premier jour. Moi je sais que plein de potes à nous étaient bloqués dans la file et n'ont pas pu nous voir. Mais ce qui est fou ici, c'est que même le matin, de bonne heure, la tente est remplie.

MI. Comment percevez-vous l'accueil de votre dernier album ?
Mehdi. Très content des réactions, nous avons été bien entourés pour bien travailler cet album. Cela nous a bien boosté et encouragé aussi tous ceux qui bossent avec nous. Pour beaucoup, l'album This Is Not Supposed To Be Positive est considéré comme notre premier et nous découvre avec celui-ci et replonge dans notre discographie. Tout cela nous donne un joli élan alors que ça partait assez mal. Après l'auto-production, on a eu une période noire où il a fallu se remettre en question. Cet album on l'a voulu plus clair, plus net, plus sincère.
Julien. C'est l'album qui nous permet de continuer.

MI. Pour HANGMAN'S CHAIR, cet album s'inscrit-il comme une continuité ou un renouveau, une remise en question ?
Julien. Un renouveau ? Pour les gens ça peut paraître comme tel mais certainement pas pour nous.
Mehdi. Ce sont les choses de la vie, les évolutions en font partie, ça reste avant tout une aventure humaine. On se connaît avant la musique, nous sommes des amis de longue date. Nous ne sommes pas dans le calcul. Cet album là fait renaitre de ses cendres toute la dynamique du groupe. Il y a eu des moments noirs, de doutes comme je l'ai déjà dit mais on n'a jamais décidé de nous arrêter. Les épreuves font qu'il y a beaucoup de sincérité, de cœur dans cet album. Et grâce aux gens autour de nous, au nouveau label Music Fear Satan, l'album a eu une plus grande exposition.
Julien. On s'était retrouvé à tout faire par nous mêmes, do it yourself, avec une volonté constante de bien faire, mais ça ne suffit pas. A un moment en tant que musicien ou compositeur, moi, je me suis dit: "je ne sais pas vendre ma musique, je sais la faire". Point. On s'est rendu compte qu'il fallait lâcher du lest, savoir bien s'entourer, déléguer et faire confiance à des gens qui doivent bien faire ce travail. Au niveau des membres du groupe c'est du solide, on se connait depuis que l'on a 12 ans avec Medhi, on a 36 ans maintenant, Clément on le connait, il devait avoir 14 ans...
Mehdi. Cédric, on savait qu'il chantait, on cernait bien l'univers du personnage, qui correspondait au nôtre, du coup ça fonctionne bien.
Julien. Quand tu sais que sur quatre personnes il y a trois mecs qui se connaissent depuis 20 ans c'est toute l'histoire du groupe et de sa solidité.

MI. Comment abordez-vous l'enregistrement d'un album ?
Mehdi. Dans le concept HANGMAN'S CHAIR, on écrit l'album pour avoir une entité homogène en racontant une ou plusieurs histoires.
Julien. Nous ne sommes pas à la recherche du Hit, si ça marche tant mieux, nous avons une approche plus globale.
Mehdi. En studio, on arrive avec dix ou douze titres, on les enregistre tous. Après certains passent à la trappe ou restent en stand by pour d'autres projets. Cela se fait naturellement.
Julien. Nous ne sommes pas dans une démarche commerciale et d'ailleurs nous n'en voulons pas de cette vie là, faire un tube, ramasser les droits et passer à autre chose comme aller bosser dans une banque. Beaucoup fonctionnent comme ça, pas nous. Pour nous la musique reste notre passion, nous avons un boulot à côté. On continue à jouer que ça marche ou pas. Tant qu'un gars nous dit: "Je vous sors l'album et vous faites quelques concerts", ça nous va bien. Tant que je répète avec mes potes et que je continue à faire de la musique...c'est là tout mon concept de vie, le nôtre d'ailleurs.
Mehdi. C'est ce qui fait que tout cela reste sain, même entre nous. Dans la musique, et dans le dernier album en particulier ça se ressent ce côté sincère, honnête de notre démarche et de notre façon d'être.

MI. Le visuel du dernier album, celui de la guillotine ne laisse pas indifférent. Quel est le message derrière cette symbolique forte ? Un clin d'œil à l'accessoire scénique d'Alice Cooper ?
Julien. En effet Alice Cooper (Vincent Furnier) qui a des ancêtres français a pu être marqué par cette page de notre histoire, à la révolution ! MI. Ou aux problèmes du bourreau Deibler qui avait été mis au chômage partiel ?
Julien. (rires) Au siècle dernier, à l'époque, il y avait en effet du taf et je pense qu'il y en aurait aussi aujourd'hui. La guillotine, nous, on trouve ça esthétique, y a aucun message derrière ça. J'adore le concept de la guillotine, le concept parle de lui-même, celui de l'exécution, c'est fort, et c'est... français. Sinon je le répète derrière ça il ne faut y voir aucun message.

MI. Au H.F. 2016, vous allez vous trouver sur la même affiche que BLACK SABBATH pour sa tournée d'adieu. En 2011, vous souvenez-vous que vous la partagiez déjà avec OZZY ?
Mehdi. Ah oui! exact.


MI. Alors pour votre prochain Hellfest qui assurera votre première partie ? ... Le Metal est aujourd'hui à la croisée des chemins, les pionniers des 70's font leurs adieux, ou nous laissent orphelins avec les disparitions de Lemmy, Dio...
Mehdi. C'est la boucle qui se boucle. Il y des choses, un héritage de ces années là que tu ne pourras jamais retirer, oublier.
Julien. Fallait voir comment le rock dans les 70's était appréhendé par les gens, c'était la musique de Satan, écouter du rock à l'époque c'était beaucoup plus subversif qu'aujourd'hui. Maintenant dans le Metal tu as de la soupe, on est d'accord ? Il n'y a plus d'intention extrême, ça devient très commun d'écouter du Metal.
Mehdi. Il y avait plus d'espace pour les groupes, et moins de monde sur le créneau. Il y avait aussi une charge émotionnelle que je ne retrouve plus aujourd'hui. Je parle au patriarche, je crois que tu es d'accord avec moi. Je ne pense pas pleurer quelqu'un dans trente ans. On perd beaucoup de gens dans le Rock, on perd beaucoup de gens autour de nous, c'est un cycle, cycle bouddhiste de la vie.
Julien. Tout ce qui s'est passé dans les années 70's a été un grand choc culturel. Les pionniers de l'époque sont en fin de vie, on assiste à une hécatombe, c'est vrai.

MI. En tant que groupe, acteur Metal, que sentez-vous comme renouveau dans ce genre ?
Julien. On n'écoute pas beaucoup de Metal, on écoute celui de notre adolescence, pas le Metal d'aujourd'hui, plutôt du Rap.
Mehdi. C'est une question de génération, on reste sur les choses qu'on écoutait gamin, on est certainement passé à côté de certains trucs. Dans notre milieu il y a des groupes comme TORCHE,... qui ont une identité.
Julien. A la rigueur on écoute les groupes qui ont les mêmes influences que nous, Hardcore, Punk. Mais il n'y a plus grand chose qui nous fait vibrer aujourd'hui musicalement. Beaucoup font de la musique sans vraiment la ressentir.
Mehdi. Il y a aussi la question de la longévité des groupes, ça va tellement vite aujourd'hui.
Julien. Quand on avait 14 ans, tu ne pouvais pas enregistrer chez toi, fallait passer en studio. En répétition, tu enregistrais sur des cassettes. Aujourd'hui n'importe quel kid peut sortir un truc avec un bon son, une belle pochette... C'est trop, ça dévalue le boulot, on est sur de l'éphémère, le monde de la consommation.

MI. Vous allez rééditer votre album de 2012 Hope Dope Rope?
Julien. Nous avons une vraie frustration sur cet album. On a fait un bon album mais on ne l'a pas travaillé. Aucune promo derrière, le précédent label ne pouvant l'assurer. On a décidé de le sortir quand même, à l'époque on s'en foutait un peu ! On verra bien !
Mehdi. L'album ressort avec trois titres supplémentaires, ceux qui avaient été enregistrés lors de la même session pour un split sorti en LP.
Julien. Ces titres, on ne les avait pas gardés sur l'album de 2012 car ils ne s'inscrivaient pas dans l'unité et l'homogénéité de l'album.


Ajouté :  Samedi 15 Octobre 2016
Intervieweur :  Le Patriarche
Lien en relation:  Hangman's Chair Website
Hits: 6804
  
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