SIMO (usa) - JD Simo (Dec-2015/VF-EV)
On devrait toujours prêter une oreille aux premières parties. Et pas profiter de cet avant concert pour garer la bagnole, aller pisser ou boire une bière en discutant avec un vieux pote. Louper la première partie, c'est passer à côté de groupes qui pourraient bien prendre dans votre coeur une place au moins aussi importante sinon plus que le groupe tête d'affiche que vous êtes venu voir ce soir. Tenez, ce 31 mars 2016 à La Maroquinerie, c'est SIMO qui ouvrait pour MONSTER TRUCK. Je ne connaissais pas le gang et le flyer / sous bock à l'effigie du groupe, genre de dessin style nouille en variations de mauve et bleu turquoise avait tout pour me faire fuir "Encore un satané trio de Rock revival, j'en ai ma claque". Mais allez savoir pourquoi, j'ai finalement décidé que j'étais mieux loti dans la salle à trois mètres de la scène qu'au bar. Nous avons assisté à un set magique, exécuté par trois musiciens passionnés et passionnants. Un set malheureusement écourté par le genou fragile de notre invité d'aujourd'hui, le guitariste JD Simo. Avec sa petite trentaine d'année, le garçon cache bien son jeu, car s'il a eu sa première guitare à trois ans, il ne l'a plus beaucoup lâchée depuis et c'est fort d'une expérience de plus de deux décennies de gratte qu'il a fondé son groupe, SIMO avec deux comparses, il y a cinq ans. J'avais fait connaissance avec JD Simo par l'entremise d'un concert magique et hélas un peu écourté, j'ai voulu en savoir plus sur le garçon...
Line-up : JD Simo (chant et guitare), Elad Shapiro (basse), Adam Abrashof (batterie)
Discographie : Simo (2011), Love Vol.1 (2015, EP), Let Love Show The Way (2016)
Metal-Impact. Peux-tu nous expliquer pourquoi tu as dû interrompre ton set pendant le concert du 31 mars 2016 à La Maroquinerie ?
JD Simo. Mon articulation s'est pliée dans le mauvais sens et mon genou s'est déboîté, juste comme ça. Je suis tombé au sol. Au début je n'ai pas compris ce qui arrivait. J'étais allongé par terre mais quand j'ai essayé de me relever, j'ai ressenti une douleur abominable, comme jamais je n'en avais ressenti avant. Jamais je n'avais autant souffert, et rien n'arrêtait la douleur, je ne peux même pas le décrire. Alors j'ai hurlé pour que les gens backstage viennent m'aider. Mais quand quelque chose comme cela se produit, c'est très confus, et à cause du barrage de la langue, tout devient très compliqué. Heureusement, mon groupe et notre équipe m'ont rejoint et ils m'ont dit que les secours étaient en route. Quand ils sont arrivés, ils m'ont chargé dans l'ambulance qui m'a amené à l'hôpital où l'on m'a fait une batterie d'examens. Finalement, j'ai appris que mon genou n'était pas cassé mais seulement déboîté. Il a donc fallu le remboîter ce qui a été encore plus douloureux, malgré les calmants qu'ils m'avaient donné à mon arrivée à l'hôpital, la douleur était encore effroyable. Je suis sorti de l'hôpital vers 3 heures du matin et après une brève nuit de sommeil, j'ai décidé que nous allions poursuivre la tournée. Nous avions un show le lendemain soir en Angleterre et j'ai dû jouer assis ce qui représentait un nouveau challlenge pour moi car c'est quelque chose que je n'aime pas du tout faire. Mais j'ai fait en sorte de donner le meilleur de moi-même malgré ce handicap.
MI. Jouer debout ou assis, quelle est la différence pour toi ?
JD. Quand je suis assis, je ne peux pas me laisser aller aussi facilement pendant les impros. J'ai dû m'adapter et je pense y être parvenu parce que j'ai déjà assuré une douzaine de dates assis mais je n'en peux plus d'attendre de pouvoir me tenir debout à nouveau. Parce que c'est pour moi la meilleure manière de me laisser emporter par la musique et de "lâcher la bride".
MI. Tu as donc besoin de te déplacer sur scène pour mieux vivre le show ?
JD. C'est sûr que ça aide. Mais je ne me rends pas compte de ce que je fais. Quand je vois des vidéos de mes concerts, c'est un peu embarrassant parce que je suis plus mobile que je pense l'être. Mais à présent que j'ai été forcé de rester assis, la nécessité d'être debout m'apparait encore plus comme une nécessité. C'est la première fois de ma vie que j'ai un accident avec des séquelles aussi graves et cela va prendre une toute nouvelle perspective quand je pourrai à nouveau jouer debout, sans béquilles, d'ici un mois ou deux. Etre normal à nouveau... Après cela, je ne serai plus jamais le même.
MI. Ce show à La Maroquinerie était ton deuxième concert en France, quels sont tes sentiments vis-à-vis du public français ?
JD. J'adore ce public. J'ai désormais une connexion particulière avec la France [rires]. Le public était génial et je prenais vraiment mon pied, c'était vraiment très chouette et j'aurais tellement aimé pouvoir mener le set à son terme. J'avais un si bon feeling que je suis très impatient de revenir dès que possible pour jouer dans plusieurs salles en France. J'aime votre pays et Paris en particulier. Cette ville a une place privilégiée dans mon coeur, c'est l'une des plus étonnantes villes du monde et je rêve de pouvoir y vivre, donc j'espère pouvoir revenir souvent.
MI. Tu as terminé ta tournée européenne de printemps hier, tu rentres aux Etats-Unis demain et trois jours plus tard, tu démarres une tournée américaine de 40 dates.
JD. A l'heure où nous parlons, SIMO a déjà donné 60 concerts pour l'année 2016. Aux Etats-Unis, 45 concerts en début d'année où nous avons couvert la moitié du pays. Là nous nous produisons dans l'autre moitié. Puis nous reviendrons en Europe la dernière semaine de juin et jouerons jusqu'à la fin juillet, essentiellement dans des festivals.
MI. Pourquoi est-ce nécessaire de donner autant de concerts ?
JD. Nous sommes un jeune groupe donc c'est plus important de travailler dur au démarrage. Tu dois jouer et mériter ce que tu reçois. Tu dois monter sur scène, donner un bon concert et donner aux gens des raisons d'en parler à leurs amis, de parler de nous sur les réseaux sociaux, d'acheter nos disques, de revenir nous voir. Et quelle que soit l'évolution des technologies ou du music business, je ne pense pas que l'équation changera : cela prend du temps et c'est du boulot mais le lien qui se crée entre un artiste et ses fans est unique. Tu nous vois jouer, tu aimes, tu suis le groupe et il progresse grâce à ses fans.
MI. Doit-on s'y prendre différemment pour fidéliser une fanbase aux Etats-Unis et en Europe ?
JD. Pas vraiment. Parce que au bout du compte, tu dois donner des concerts et tu dois être bon. Et les gens doivent aimer ce que tu fais et y revenir. Donc, non, je ne pense pas que ça soit très différent. Cependant il y a quand même une différence c'est que en Europe vous êtes plus influencés par la presse. La presse américaine est très compartimentée. Il y a beaucoup de journaux mais ils n'ont pas un énorme impact culturel sur les américains et les choix qu'ils font. Ici, il y une plus grosse connexion entre la presse et les fans. Et j'ai remarqué ça dans tous les pays d'Europe dans lesquels j'ai joué : Hollande, Belgique, Allemagne, France et bien sûr l'Angleterre.
MI. Parlons un peu de toi à présent, peux-tu nous raconter ton histoire ?
JD. J'avais trois ans quand j'ai eu ma première guitare. Je venais de découvrir Elvis à la télé et j'ai tanné mes parents pour en avoir une. J'ai commencé à jouer à quatre ans et j'ai donné des concerts très tôt, dans des shows du genre "American Legends". Puis j'ai commencé à jouer dans des clubs vers 9 ou dix ans. Au moment où j'entrais au lycée, je jouais dans un groupe professionnel qui jouait des sets de quatre heures dans des clubs. Je jouais avec des musiciens plus âgés que moi parce que je ne connaissais personne de mon entourage qui joue de la musique. Je n'ai jamais eu d'amis qui aient envie de faire de la musique avec moi. Quand j'ai eu quinze ans. J'ai plaqué le lycée pour partir sur la route à plein temps. J'ai faire le tour du pays pendant les cinq années suivantes, jouant dans tous types de clubs et vivant dans mon van. Quand j'ai eu 21 ans, j'étais vraiment usé par ce mode de vie. J'ai décidé de me poser à Nashville (Tennessee) parce que je voulais vivre dans un coin qui offre des opportunités à un musicien avec mon expérience. J'ai d'abord trouvé une place dans un groupe résident dans un club. C'est un groupe qui existe depuis 30 ou 40 ans et qui a accueilli une liste interminable de grands guitaristes qui, pour la plupart, ont eu une brillante carrière de musiciens de session. Je me suis donc retrouvé dans ce groupe, où je jouais essentiellement de la country, et cette place m'a ouvert les portes des studios d'enregistrement. Et donc pendant les cinq années suivantes, j'ai fait ça. Musicien de session en studio le jour et guitariste dans un club la nuit. J'ai participé à environ 1200 à 1500 concerts et enregistré sur 500 projets en studio. Au bout de cinq ans à ce rythme, j'ai commencé à avoir envie de m'investir dans un projet inédit. Pas forcément en tant que frontman, et pas forcément en tant que chanteur non plus, mais pour faire autre chose que sideman jouant la musique des autres. C'est à ce moment que j'ai rencontré mes deux comparses, on a répété ensemble, on a donné un concert et on a improvisé. Il est devenu rapidement évident pour moi que c'était ça que je voulais faire à présent. Donc petit à petit, on a décidé de nous consacrer à ce projet ce qui signifiait que je devais cesser de me rendre disponible pour des sessions studio, ce qui était un peu effrayant. Cela nous a pris cinq années de plus mais aujourd'hui, enfin, cet engagement commence à porter ses fruits, tant aux Etats-Unis qu'en Europe.
MI. Mis à part Elvis, tu avais d'autres idoles étant jeune ?
JD. Gary Moore, qui jouait avec Elvis, et Chuck Berry. C'était mes idoles quand j'avais cinq ans.
MI. Tu as pris des cours de guitare, ou bien es-tu autodidacte ?
JD. Au tout début, quand j'avais cinq ou six ans, j'ai pris quelques courts. Mais rapidement je me suis retrouvé seul. J'écoutais les autres musiciens et j'essayais de reproduire leur son. Je le fais toujours aujourd'hui. Je pense que l'enseignement est une bonne chose, pour peu d'avoir un bon professeur qui te donne une bonne base de départ, mais si tu veux devenir un musicien accompli, quel que soit ton instrument, tu dois te l'approprier et le découvrir par toi-même.
MI. Combien de guitares possèdes-tu ?
JD. Pas tant que ça. Je dirais une dizaine. Je n'ai pas une mentalité de collectionneur. Quand je n'utilise pas quelque chose, j'ai tendance à l'abandonner. Je n'aime pas avoir des tas de quelque chose. Je préfère avoir quelques trucs qui comptent vraiment pour moi et qui conviennent à tous les moments de ma vie. C'est pareil pour les fringues. Si j'ai trop de choses, ça me stresse. Avec les guitares, je dois en avoir dix ou onze. Cela peut paraître beaucoup à un non musicien, mais j'ai des amis guitaristes professionnels qui possèdent plutôt cinquante ou soixante instruments.
MI. Et combien de guitares emportes-tu en tournée ?
JD. En général deux ou trois. Au cas où quelque chose se passe mal, ou casse. Je n'aime pas non plus voyager avec beaucoup d'instruments parce que je préfère n'avoir qu'un modèle par concert. Je ne veux pas avoir à réfléchir à ça pendant un set. J'aime garder l'esprit libre et ne pas avoir à réfléchir à ça.
MI. Quels modèles de guitare préfères-tu utiliser ?
JD. Je joue essentiellement sur des Gibson. Des vieilles Gibson. Et justement, récemment, quelqu'un de chez Gibson est venu me présenter un custom qu'ils avaient fait à mon nom. C'est une toute petite série qu'ils ont tirée, j'en ai vu une en Hollande. C'était un peu bizarre. Je trouve que c'est légèrement prématuré. Je leur suis reconnaissant d'avoir fait ça mais c'est un peu too much et ça me dérange.
MI. Tu n'as pas envie d'être considéré comme un guitar hero ?
JD. Ce genre de truc, ce n'est pas pour moi. Je veux juste être un meilleur musicien, écrire de meilleures chansons, donner les meilleurs shows que je puisse donner. Si quelqu'un a quelque chose à me dire sur les shows, je l'en remercie. J'accepte aussi humblement que possible. En général les compliments me mettent mal à l'aise et je suis gêné lorsqu'on me fait des cadeaux. J'apprécie, mais je pense toujours à ce que j'aurais pu mieux faire. Je ne pense pas à moi comme une icône. Je pense à tous mes héros et j'essaye de m'élever à leur niveau.
MI. Puisqu'on parle de tes propres héros, tu as enregistré une partie des chansons de ton dernier album sur une Les Paul ayant appartenu à Duane Allmann. Comment est-ce arrivé ?
JD. Il y a dix ans, j'ai rencontré un gentleman originaire de Floride, il est venu me voir jouer et on est devenus amis. C'était un type super et au fil d'une conversation, j'ai appris qu'il était propriétaire d'une vieille Les Paul ayant appartenu à Duan Allman. Il me l'a prêtée à plusieurs occasions, pour des concerts commémoratifs notamment. Concernant l'album, nous avons enregistré les chansons bonus à la Macon Big House. C'est la maison où les Allman's Brothers ont habité pendant plusieurs années. Nous avions seulement l'intention d'enregistrer deux ou trois chansons pour les bonus, parce que l'album était déjà terminé Scott savait que j'allais enregistrer là-bas, il m'a donc dit : "la guitare est à Macon, si tu le souhaites, libre à toi de l'utiliser". Nous avons joué pendant deux jours et enregistré de quoi remplir deux albums complets. Alors quand nous sommes revenus, j'ai balancé la première version de l'album et j'ai recomposé une nouvelle tracklist réunissant le meilleur des sessions de Macon avec le meilleur de l'album initial. Tout ce que j'ai fait à Macon, je l'ai fait avec la guitare de Duane, je ne l'ai pas posée pendant deux jours.
MI. Qu'est-ce que ça fait de jouer avec une guitare légendaire dans un lieu légendaire ?
JD. J'avais un super bon feeling, surtout à cause du lieu. Je me sentais un peu indigne parce que Duane est un immense héros pour moi. C'était une expérience inoubliable et j'essaye de lui rendre justice du mieux que je peux.
MI. Tous les disques que vous avez publié ont été enregistré live. Pourquoi est-ce si important pour vous de publier des sessions live plutôt qu'un album très produit ?
JD. Les prises sont complètement live mais on a ajouté un petit peu d'overdub. C'est comme ça que nous voulons que nos disques soient construits. On prend le son et après on embellit légèrement. L'une des raisons pour lesquelles je procède comme cela est liée à mon expérience de musicien de session. Je trouve que le facteur humain est de plus en plus facilement effacé du disque parce qu'il est désormais possible de rendre n'importe quel enregistrement parfait. Tu peux déplacer les percus, renforcer la voix... Tu peux faire tout ce que les ordinateurs te permettent de faire et je pense que ce n'est pas bien. Si on utilise la technologie dans une démarche créative, comme le fait Trent Reznor avec NINE INCH NAIL, c'est excellent. Mais si on utilise la technologie pour cacher les défauts et faire croire que le produit est meilleur qu'il n'est en réalité, c'est mal. Pour ma part, il était vraiment essentiel que l'enregistrement du disque reflète ce que nous sommes. Le disque sonne exactement comme nous sonnons en concert, on ne triche pas et je trouve ça capital, surtout de nos jours. Parce que c'est vraiment l'exception, surtout dans le Rock, malheureusement.
MI. Tu as dit que tu préfères utiliser des studios mobiles plutôt que d'enregistrer dans de vrais studios, pourquoi ?
JD. Pendant toutes ces années comme musicien de session, j'ai passé mon temps en studio. Il y a bien sûr de très bons studios, où j'ai eu l'opportunité de travailler, mais la plupart de ces studios ressemblent à des hôpitaux, ou à des bureaux. Ils sont très techniques, cliniques, propres, parfaits... Mais ce ne sont pas des endroits très inspirants. Tu sais, mis à part quelques endroits qui ont été bâtis pour être des studios, comme Olympic ou Abbey Road à Londres, la plupart des studios, notamment aux Etats-Unis, étaient juste des pièces comme celle où nous sommes en ce moment. On les a transformées en studio et ce sont devenu de bons endroits pour créer de la musique. J'aime cette idée, je trouve plus facilement l'inspiration dans un lieu qui ait du sens. Mais comme je pense qu'il est important pour un musicien de se renouveler, il n'est pas impossible que nous enregistrions le prochain album de SIMO dans un studio, pour peu que nous en trouvions un qui nous convient.
MI. Chez SIMO, la part consacrée à l'improvisation est très importante. Qu'est-ce qui vous a décidés à mixer l'improvisation avec des morceaux plus structurés et écrits, comme sur votre dernier album ?
JD. C'est juste parce que c'est ce que nous aimons. En concert, si on se contentait de jammer et improviser pendant une heure, on s'ennuierait. Et si on montait sur scène pour jouer des petits morceaux de 3 minutes pendant une heure, on s'ennuierait encore plus. Donc, nous aimons mixer les deux et c'est cool pour SIMO de toujours avoir une bonne balance entre les deux styles.
MI. Quand vous entamez une session d'improvisation, comment cela se passe-t-il ? Comment sais-tu que vous partez dans la bonne direction ?
JD. On ne sait jamais. Il faut se laisser aller, c'est comme une méditation. Tu es autorisé à aller là où tu dois aller. Tu ne combats pas le feeling, tu ne le forces pas. Tu te concentres sur les autres musiciens du groupe, sur ce qu'ils jouent et eux font de même avec toi. On se répond mutuellement et on construit quelque chose ensemble, une dynamique qui nous conduit là où on doit aller. Il n'y a pas d'étapes prédéterminées. Et chaque soir, c'est différent et d'une manière ou d'une autre, ça fonctionne à chaque fois.
MI. Et comment décidez-vous de mettre fin à la session d'improvisation ?
JD. On ne sait pas. La session se termine. Cela se fait naturellement, je ne saurais pas l'expliquer, c'est très mystique. Spirituel. C'est une expérience unique pour moi, comme musicien. Même si j'ai joué avec des tas de super bons musiciens, je n'arrive à me plonger dans l'improvisation qu'avec mes collègues de SIMO.
MI. Ce n'est pas un peu frustrant de ne pas pouvoir conserver de traces de ces impros que vous donnez en live ?
JD. Non, c'est tout le contraire. Quand c'est vraiment très bon, le feeling est si particulier qu'il te soutient. Et la fois suivante, cela peut-être un petit peu mieux, ou moins bien mais c'est comme un être vivant, qui respire et qui vit sa propre existence. Tu ne sais jamais vraiment où elle va t'emmener et c'est ça qui rend l'expérience si cool. Je comprends que ça puisse paraître frustrant à quelqu'un de plus cartésien mais pour moi, c'est génial parce que cela signifie que chaque soir, je vais avoir une expérience unique et que je ne vais pas seulement recycler quelque chose encore et encore.
MI. Est-ce que vous expérimentez des chansons de votre prochain album pendant vos concerts ?
JD. Oh oui. A Paris, nous avons joué trois nouvelles chansons. Nous avons mis de côté entre 30 et 40 idées pour le nouvel album. Nous prenons ce projet très au sérieux parce que tout ce que nous faisons nous permet de progresser. Le public est toujours plus nombreux et nous voulons lui donner le meilleur de nous-même. C'est très important de bien montrer ce que nous sommes et ce que nous faisons parce que je pense que dans les précédents albums, on trouvait encore des traces de nos influences et je voudrais que nous arrivions à passer outre et que nous développions vraiment un son caractéristique. Nous travaillons très dur à cet effet. Pas de repos en vue, ça c'est sûr.
==================== ENGLISH VERSION ====================
Metal-Impact. You colapsed on stage during your last set in Paris (31.03.16), can you tell us what happened?
JD Simo. The ankle twisted in the wrong way, and my kneecap dislocated, just like that. I went down. The first moment I didn't realised what happened, I was lying on the ground, but then I tried to get up and the pain was like nothing I've ever felt before. It was the most painfull thing I've ever felt and it wouldn't stop. I can't describe it. I screamed to the guys on the wings that I needed help. Vhen something like that happens it's very confusing. People try to understand and because of the language barrier it's difficult. Eventually, my band and our crew got me and let me know that the paramedics were running away and I was just lying there with this pain I had never felt. The paramedics stabilised me and got to the ambulance and then to the hospital. They made some exams and finally a few hours later they concluded it wasn't broken but it was just dislocated. And then they had to put it back together and that was even more painfull. I got pain medication they gave me when we arrived to the hospital but even still it was crazy. I got out there around two or three in the morning and I made the decision the following morning to continue the tour, and go to England. We had a show the next night and I had to sit down which ha been challenging for me because it's something I don't enjoy but I did the best I could do, I wanted to do what I could.
MI. Standing or seating, what's the difference for you?
JD. Seating down I can't loose myself in the music that much. I figured out how to do somewhat because I've done eleven shows that way but I can't wait to get back again. Because, to me it's just the way to let go and to just not be present in my own mind.
MI. You need to move on the stage to be in the show?
JD. It just helps. Because I'm not aware that I'm doing it. When I see videos of myself it's kind of embarassing because I'm more in the movement that I...think I am. But now that I've been forced to seat, it's more evident to me how important it is for me to be able to be free. .I've never had an injury in my whole life, it's gonna be a whole new perspective on things, when in a month or so I'll gonna get on stage without brace or that kind of stuff. Be normal again. I'll be more gratefull, I'll never be the same.
MI. This set at La Maroquinerie was your second venue in France. What are your feelings toward french public?
JD. I love it. I've a very special connexion to France, now [rires]. I was enjoying that show and it was really fun and I really wished that I could have finished. It was a really good feeling and I cannot wait later in the year to come back and not only finish that show but play in several different places in France. I love the country, and Paris in particular is a special place for me. It's one of the most amazing places in the world. I'd love to live here, so I'll look forward for many more.
MI. What's the biggest difference between building a fanbase in the US and in Europe?
JD. They're not that different. Because on the end you have to go, and you have to play show and you have to be good. And people have to like what you do and then come back, so I don't thing necessarily it's that different. The only thing that is different is it's much more press driven, in Europe than in the US. The US is very fractured, from a press standing point, there's a lot of press in the US but they don't have much culture impact on americans and the choices that they make. Over here it seems to be much much more of a connection to music fans. And I think it's all of the EU, what I've seen so far, in Holland, Belgium, Germany, France, England.
MI. You just finished your European Tour, now you're going back home and you start an American tour at the end of the week, how many dates this time?
JD. We've already done 45 and we've done half of the country, and now we're gonna do the other half for another 40 shows. And then we come back to Europe the last week of june and the whole month of july, mostly to play festivals. And the other night in Germany was our sixtyest show of the year.
MI. It's necessary to play so much to keep the public aware
JD. Yeah, cause we're a new band so it's more important to work harder than we'll ever work in the future. Because, you have to go out and you have to earn it. You have to go out there, play a good show and give people reason to tell their friends about you, to talk about us in social media, to buy your records, to come see you again. And I don't think no matter how much technology or the music business changes that the way people connect to music will ever change. It's harder work and it's take a little longer but I think it's because there's nothing like that where you connect with somebody because you see them play and you legitimely like it. And then, you grow together. Artist and fans.
MI. Could you tell me about your history as a musician?
JD. I was three or four years old when I got a guitar. I begged my parent when I saw Elvis on the television. I started playing and I started to perform very quickly, six or seven years old, in shows like American Legend, things and stuff like that. And then I started playing in club when I was nine or ten years old. By the time I was entering highschool, I was playing in bands and they were professionnals, they would play four hours sets in clubs. I was always with older musicians because no one that I grew up with played music when I was young. I never had other friends that wanted to play music. So I always had to play with older musicians. By the time I was in highschool, my sophomore years when I was fifteen, I dropped out of school to go on the road full time. I traveled the States for the next five years, and played all over America, in clubs, all types of stuff. By the time I was about to be 21, I was really really burned out on that. I ended to move to Nashville / Tennessee because I wanted to live in a place that maybe had some opportunities for me above what I'd done up to that point all those years. It was tough and first (it's a very long story) but I ended up finding my way into this club band that had been existing for thirty plus years in Nashville and had a pedigree of all this amazing prior guitarists. Most of which ended up to be brilliant iconic session musicians. I found myseld in that band, playing mostly country music and that opened up the ability to start playing on records and so for the next five years, that's what I did. I was playing on studio stuff. Records, demos, whatever during the day and then I'd go playing with this club band at night. I did at least 1200 to 1500 shows with that band and and 500 record sessions because it was every day, for five years. It was right around that time that I was wanting to be involved in something with original music, not necessarily wanting to be the frontman, not necessarily even wanting to be the singer but wanting to do something that wasn't a sideman thing and it was right at that moment that I met my bandmates and we got together and we improvised, we jammed and it was very clear to me that that was something I wanted to do. So, gradually, we decided to really do it and go for it which for me ment not making myself as avalaible to make records which was very scary. It has taken us five more yeras but then finally things has been moving in the right direction and things are slowly but gradually work, in America as well as over here and it's been a long several years of hard work to be there. At the moment things are going pretty welle thankfully.
MI. When you began with the guitar, did you have other iconic guitar heroes?
JD. In the very beginning, Gary Moore who played for Elvis. Him and Chuck Berry were the original early Rock n Roll, I, as a five years old kid, was very fan.
MI. Did you learned the guitar by yourself?
JD. From five to six years old, I took lessons but quickly I ended up learning by myself. Listening other musicians and trying to reproduce their sound. I continues to this day. I think teaching is really good, if a good teacher can give you a good starting base but if you gonna be a musician, no matter what instrument you play, you gonna take it and think whit your own hands at some point and do it for yourself.
MI. Do you only play electric guitar?
JD. I play acoustic, I play all types, I play piano, drums, bass, harmonica. I play all bunch of different stuff but the guitar is my instrument of choice. I like acoustic as much as electric. We'll be making another record later this year and there's probably more acoustic stuff than in our last record, because that's a type of flavour that I personnaly really enjoy.
MI. How many guitars do you own?
JD. Not that many, probably ten to eleven. If I'm not using something, I tend to give it away. Because I'm not really a collector. I don't really like to have tons of something. I like to have a handfull things that really means something to me and that goes with anything in my life like clothing...to me having tons of something stresses me out. With guitars I have probably ten or eleven, which is a good amount for anyone but I've got friends who do this for a living and have got fifty or sixty guitars.
MI. How many guitar do you take with you when you're on tour?
JD. Usually two or three, because something goes wrong, or something breaks... That's like you have a backup or two. But I don't like to travel with many because tipically I like to play with one instrument a night, because I don't wanna be thinking about that. I like to be free and to me if I'm changing guitar, that kind of disrupt me flow.
MI. Are you using several models, several brands?
JD. I mostly play Gibsons, old one. Recently, Gibson just came out with a signature model.They've done a small serie. I've seen a few of them in Europe, somebody brought me one in Holland. It's kind of weird. I think it's al little bit prematured. I was gratefull they wanted to do it but it's a bit over the top. I'm a bit embarrassed by that.
MI. You dont' want to be a guitar hero?
JD. First of all those type of things don't fit with me. I just want to be the best musician, write the best songs, give the best shows that I can. Any of that other stuff, if anybody have something to say about my shows, I'm gratefull, I accept it, as humbly as I can. Tipically, compliments make me uneasy. It makes me uncomfortable if somebody trys to make me gifts or something so. I appreciate but I'm always thinking about what I wanna do better. I'm not thinking of me in an iconic position. To me I think all of my heroes musically and I try to hold myself to that level. Whatever people want to make of it is up to them. There's always gonna be that don't like what you do and people who do like, that's fine but I don't have necessarilly attraction for that kind of stuff. I try to be honest, do a good job.
MI. Speaking of your guitar heroes, you registered some songs on your last album with Duane Altmann Les Paul. How did it happen?
JD. Ten years ago, I met this gentleman for Florida, he came to see that club band I played in and we became friends. He was a nice guy and after the fact I found out that he owned one of Duane's old Les Paul. Over the last decade he's been very kind to let me use the guitar in many occasions. And in order to record bonus tracks for the album, we had gone to Macon to record at the Altmann Brothers old house that they had lived in back then, just because I thought it was something fun to do. We only intended to record bonus track because we got an album that was already finished. We went there for two days to record like three bonus songs. And Scott knew that we gonna do that, so he said to me "you know, the guitar is in Macon, feel free to use it if you want". So I did and it was a huge honour and in those two days, we ended up cuting material for almost two albums. So when we went back, I scrapped the first version of the album and replaced it with the best that we've got in those sessions and the best from the original album. It just turned out that all the stuff that we've recorded in Macon, I did it with Duane's guitar because I was there and I was using it and we all worked quickly and I just never took it off.
MI. Did you have special feelings playing Duane's guitar?
JD. Oh yeah, the special feelings had more to do with to be in his old house. It was really special. It was something I felt a bit unworthy because that's a huge hero of mine. It was an amazing experience and I try to honour it properly. That's a thing I'll always remember. Something I'm very gratefull to people that allowed me to do.
MI. All the material you're publishing with SIMO is live registration. Why is it so important for you to record live?
JD. There's some overdubs on the album. The songs are completely live but there are other stuff that we overdubed. Essentially it's how we want our records to be made. You have your tracks and then you embellish the body after the takes. Why it's important for me to work in that capacity is just purely because I think that having so much experience recording as a session musician, I just thing record music has become really boring. I thing that more often than not, the human element of music is being stripped from records because you can make everything perfect. You can move drums around, you can tune vocals, you can do anything you want in a computer and I think that it's a bad thing. I think that if you use technology as a tool to be creative, like Trent Reznor from NINE INCH NAIL does, that's really great. But if you use technology to fix an edit and seem more talented that you're really are, it's bad. For me, it was just important on this record and on the last record to kind of firmly establish the step we were. If you come see a show, this is how the three of us sound like and I'm not lying to you in any way. We really can play and can sing and I think it's a very important point to be make nowadays. Because it's definitely the exception these days, especially with the Rock music, unfortunately.
MI. You said in another interview that you like using mobile studios to record in special places instead of using real studios, why?
JD. It's just because all of this years as a session musician, I've been in so many recording studios. For years and years. There are some very good studios that exist, definitely, that I've worked in, but a lot of them fell like hospital, office...they're very technical, they're very clinical, they're very clean, they're very perfect but they're also very not that inspiring. Studio used to be just places, they weren't made to be studios. A very few of them I should say were built as a studio, like Abbey Road or Olympic in London, but famous studios in America like Motown or Stax in Memphis, or Sun studios in Memphis, or where Phil Spector did all that stuff in Los Angeles, with the Beach Boys and stuff like that, were just rooms. They put stuff up and it was a good space to make music. I enjoy that. I think it's a little more interesting for a musician to be in a space that perfect. But like I said, I think it's important for musician an artist not get too comfortable and always do something different so, it's yet to be decide where we gonna do the next record but I wouldn't be opposed to go in a studio if it's a good studio for the next one because I don't want to make the same record again. So we'll see.
MI. SIMO is a band with a very big improvisation part, how did you decide to mix improvisation with builded songs in your album?
JD. It's just because that's what we like. If all we did was go on stage and jamm, and improvise for an hour, we'll be bored. If we went on stage and play short songs for an hour, we'll be very bored. So, we love both and so for us it's fine to always find a balance between the two and that's something that I tink we're just starting to do as a group fully kinda understand what that means. We've been out for month and month and month touring and every night is different and it allowed us to experiment with the balance and we're getting better at it all the time.
MI. When you begins an improvisation set, how do you feel you're going in the right direction?
JD. You don't know, you just do it. You just kind of let go and it's like a meditation. You're allowed to go where you have to go, you don't fight it, you don't force it and you listen to your band mates and what they're doing and vice versa. You respond to each other and you build a dynamic, it just goes where it's supposed to go and with us, there aren't predetermined cues, when we gonna come back, so every night it's different and somehow or another, it always works.
MI. How do you decide to stop the improvisation session?
JD. We don't know. It just happens. Somehow it always happens, I don't know how, it's a very mystical, spiritual. It's something that is unique to me as a musician because I've played with lots and lots of great musicians and it's only with my band mates, it's the only situation that's ever happened to me, as a musician.
MI. Isn't it a little bit frustrating to play great improvisation whithout any recording, any memory?
JD. No, it's the opposite. When it's really good, the feeling is so special to come to the end of it and have it feel great that, that sustains you and the next time it might be a little better, it might be not as good but it's that living breathing thing that intoxicate because you never know what it's gonna be and it's fun. And I can understand to someone who is very structured it probably wouldn't be. But to me it's amazing because that means that every night is gonna be different and I like that because it means that I'm not recycling something again and again. It forces me to let go and to channel and to not play the same, sing the same. It forces me to grow and it's really really fun.
MI. During your show do you test your new songs for the next record?
JD. Yeah. Actually, I remember what we played in Paris. We played three new songs. We write constantly and at this point there are 30 or 40 things that whe already have in mind for the next record. We're taking this new album seriously because everything that's happening it's steadily moving along. And the audiences are nice and steady and with this next record it's very important to us to refine what we are and what we do because I thing there is a lot of aspects on our last record and previous that are a bit derivative of some our influences and I thing it's very important for the three of us to kinda work past that point and do our best to kinda develop what is ours. That's something we're working very hard to kinda refine. No rest and sight. That's for sure.
Ajouté : Vendredi 20 Mai 2016 Intervieweur : Rivax Lien en relation: Simo Website Hits: 7763
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