Vous vous êtes toujours demandé comment ce schizophrène de Devin Townsend pouvait écrire à la fois Ocean Machine et City ? Comment on pouvait composer des morceaux atmosphériques, expérimentaux, étranges, puis sombrer, avec un autre projet, dans la violence la plus pure ?
Devin Townsend fait ici le trait d’union entre ses différentes personnalités. Moins ouvertement brutal que les albums précédents, plus planant, avec des ambiances déjà entendues sur ces créations personnelles, cet Alien est le fruit d’une hybridation qui ravira ceux qui aimaient le combo pour le côté Townsend davantage que pour la violence pure. Il est donc plus accessible. Plus aboutit aussi. Même le chant a évolué ; les hurlements gutturaux cèdent la place aux chants aériens. On retrouve pourtant le martèlement atomique du géant Hoglan, ainsi que des riffs susceptibles de faire courir les fillettes.
On pourra toujours débattre de la pertinence d’une telle évolution, elle tend à prouver que le canadien n’est peut-être pas si schizo que ça.