Grosse béquille dans les côtes, crochet du droit en pleine gueule et uppercut fatal.
Voilà, c'est comme ça qu'on pourrait résumer ce premier EP du groupe francilien UNDER THE BLACK SHORES. Certes, votre serviteur n'est pas en train de chroniquer sur son domaine de prédilection, mais ce Emergence propulse une violence instrumentale et verbale qui fait mouche. Et qui fait suffisamment mal pour mériter d'en parler.

Et pour cause. Le line-up d'UNDER THE BLACK SHORES est constitué de Valentin Istria (guitares), Max Moro (basse), Félix Loizeau (batterie), mais surtout deux chanteurs : Stan Danel et Nicolas Georget. A l'inverse des groupes de Metal symphonique où une donzelle joue les Cendrillon pendant que le poilu se prend pour une Bête féroce, au sein d'UNDER THE BLACK SHORES tout le monde se déchaîne sans aucune retenue. Tandis que le premier frontman aboie comme il est de coutume dans le Deathcore, le deuxième officie dans un registre plus guttural et profond, à la limite de la bouillie d'outre-tombe du plus bel effet.

Résultat ? C'est une attaque en règle que subit l'auditeur, un festival de coups et de mots plus brutaux les uns que les autres (le final de "Remorseless" finira d'achever l'humanité). La section rythmique assassine tout, les riffs graves et virulents matraquent à n'en plus finir. On soupçonne parfois ("Erratic", "Remorseless") une certaine mélodie passagère, voire une inquiétante mélancolie empruntée au Black. Voilà des variantes bienvenues au milieu de ce déluge musclé, car UNDER THE BLACK SHORES assomme sans état d'âme. L'intro de "Mask Of Pain" laisse entrevoir de nouvelles possibilités, de même que les arrangements malsains de "My Own World", ou la rythmique syncopée de "Crystal Cracked" (celle là même qui annonce une montée en puissance et l'apogée de cet EP).

C'est sur point qu'il faudra travailler, au risque de proposer du matériel trop similaire et trop hargneux pour taper dans le mille systématiquement. Le potentiel est là, ces gars là assurent tout en gardant un bon sens de l'humour (allez voir le clip de "Remorseless", vous comprendrez), la pochette de Dixon Jong affiche un design fabuleux, alors tous les éléments sont là pour sortir du lot. A surveiller de près.