JIMM (FRA) - Jimm (Nov-2015)
JIMM est un projet solo en studio et un power trio en live. Après une carrière et des participations ici et là, Jimm sort un debut album éponyme en 2013. In[can]décence, deuxième album est sorti à l'automne chez Dooweet Records. Le premier méfait du gang était un petit melting pot de différents styles et influences. Du Surf Rock, du Metal, déjà, mais aussi des pistes un peu plus Pop guimauve. Il n'était pas évident de deviner dans quelle direction l'artiste allait poursuivre sa lancée. A notre grand plaisir, c'est sur le dur chemin du Metal que JIMM s'est engagé. Comme nous avions envie d'en savoir plus sur cette jeune pousse, on a Rendez-vous donc dans un troquet de Montparnasse pour une discussion à bâtons rompus autour d'une pinte de blonde.
Line-up : Jimm (chant, guitare, basse), Fred Quota (batterie)
Discographie : JIMM (2013), In[can]décence (2015)
Metal-Impact. JIMM, c'est un groupe ou un projet solo ?
Jimm. A la base c'est un projet solo puisque j'étais tout seul, j'avais eu des groupes en province et un groupe parisien où j'étais bassiste. J'ai essayé de remonter des projets mais c'était galère de partir de zéro. Donc j'ai fait des maquettes, enregistré l'album et après j'ai trouvé des musiciens. C'est un projet solo à la base mais en live on est un groupe.
MI. Tu nous racontes ton histoire ?
Jimm. Cela fait dix ans que je suis à Paris. Avant j'étais en Correze où j'avais monté un groupe avec les potes de mon village. On a changé plusieurs fois de nom et ça a duré une dizaine d'années de 17 à 27 ans. J'ai toujours joué avec le même batteur, le reste tournait. On faisait des maquettes, on a jamais fait de disque. Au fil du temps les musiciens se sont éloignés, le batteur se démotivait, la musique n'était pas sa priorité. Je voulais enregistrer un disque, les autres ne voulaient pas, donc j'ai décidé de monter le truc dans mon coin. "Eternel Requiem", "Ephémère", "Arriviste" et "Quand tu me frôles" que je joue sur mon premier album, sont quatre des morceaux qui datent de cette époque. On avait joué un peu à Toulouse, à Paris et en Correze... Je te dirai pas le nom du groupe par contre ! (rires)
MI. Quel est le groupe qui t'as décidé à faire de la musique ?
Jimm. J'ai découvert le Rock avec les GUN'S en 1991 et Use Your Illusions 2, la musique de Terminator 2. C'est là que j'ai commencé à écouter du Rock, à vouloir faire de la guitare, mais ça a mis deux ou trois ans parce que je voulais faire de l'électrique mais tout le monde m'a conseillé de commencer par l'acoustique. Après, je devais être en sixième et mon prof de collège nous faisait chanter des morceaux de Rock, il nous avait joué un morceau des PIXIES, j'avais adoré et j'ai voulu faire de la guitare. DEEP PURPLE aussi, les solo comme "Higway Star"...
MI. On sent aussi une grosse influence Trustienne dans ton chant ?
Jimm. J'ai vachement écouté TRUST. A la base j'étais pas chanteur et vers 22, 23 ans, dans mon premier groupe, j'ai dû remplacer le chanteur qui était parti. Quand j'ai commencé, je ne savais pas chanter donc j'ai un peu fait comme Bernie. Au début, il ne chantait pas, il gueulait. J'ai vachement écouté ça et quand tu n'as pas trop la technique, c'est plus de la gueulante ou du parler que du chant. Au fur et à mesure que je m'améliore, j'arrive à chanter un peu mieux, mais TRUST c'est mon groupe français préféré, c'est normal que ça s'entende un peu. Tant au niveau musique que dans la voix.
MI. Un guitariste qui t'as particulièrement influencé ?
Jimm. Si je dois en citer trois : Slash, Randy Rhoads, Richie Blackmore. J'aime aussi le guitariste de BON JOVI, pas mal de guitaristes de blues, un peu Zakk Wilde mais les trois premiers, c'est le trio gagnant.
MI. Tu as pris des cours ?
Jimm. J'ai commencé par une sorte de conservatoire en Correze, c'était une école de musique où tu faisais 30 minutes d'instrument et 30 minutes de solfège avec un bulletin de notes tous les trimestres. J'en ai fait trois ans jusqu'au lycée, après j'ai pris des cours avec un mec un peu autodidacte qui me faisait bosser que des trucs d'oreille. C'est lui qui m'a le plus appris. Et à la fac j'ai pris des cours avec un shredder, fan de Paul Guilbert. J'ai corrigé pas mal de défauts avec les gammes mais ça me saoulait un peu. En fait j'ai touché un peu les trois enseignements. Classique, autodidacte et moderne.
MI. Tu joues combien d'heures par jour ?
Jimm. Ca dépend, maintenant un peu moins mais quand j'étais à la fac, je passais mes soirées à la guitare, parfois même 8 ou 9 heures par jour.
MI. Tu as plusieurs instruments ?
Jimm. J'ai 5 Les Paul, une Explorer... En tout, j'en ai douze en comptant les acoustiques. J'ai un accordage spécial, je suis accordé tout un ton en-dessous et certains morceaux la grosse corde est droppée, elle est deux tons en-dessous. Donc je suis obligé de mettre un tirant spécial. J'ai deux guitare qui ont ce ton là. La classic et celle qu'on voit dans le clip de "Occident Oxydant". Quand je joue en live, c'est toujours la même, celle que j'ai sur "A l'intérieur" ou "Eternel Requiem". C'est ma guitare de prédilection.
MI. Ton line-up a beaucoup bougé depuis que tu as commencé avec JIMM, tu es stabilisé à présent ?
Jimm. Sur les disques, c'est moi qui enregistre toutes les partition de basse et de guitare mais j'ai besoin d'un batteur. Le premier batteur studio c'était David, un marseillais que Francis Caste m'avait conseillé. Après j'ai trouvé un batteur sur Paris, Jocko, pour les live. C'est lui qui apparaît dans les trois premiers clips, mais il est parti en Australie pendant un an donc j'ai dû en trouver un autre. Pour le deuxième album j'ai demandé à mon pote Fred, qui joue dans pas mal de groupes sur Paris d'enregistrer avec moi. Comme il avait plein de groupes, il ne pouvait pas trop pour les live, donc j'en ai trouvé un autre, Etienne, qui apparaît dans les deux derniers clips et avec qui je fais normalement les concerts. J'ai aussi changé de bassiste live en juillet, mais là c'est stabilisé.
MI. Sur certains live vous êtes quatre, sur d'autres vous êtes trois ?
Jimm. On était quatre mais pas à tous les concerts. On était quatre pour les concerts à Paris et trois pour les concerts en province.
MI. Et quelle configuration préfères-tu ?
Jimm. Trois. Parce que je trouve que à quatre, quand tu as deux guitares, dans les petites salles c'est le bordel, il y en a toujours une qui est plus faible que l'autre et j'aime bien quand on entend la basse. C'est vraiment ce que j'aime guitare, basse, batterie, c'est plus péchu. Tous les groupes que j'aime sont des power trio, à part les GUN'S N ROSES. Moins il y a de choses, plus c'est épuré, plus c'est efficace, plus énergique, plus simple.
MI. Parlons de ton premier album. Comment en es-tu venu à travailler avec Francis Caste, quelle est la genèse de ce projet ?
Jimm. J'avais un pote vers 2009 qui avait été enregistrer une maquette chez lui, il m'en avait parlé, donc j'avais noté son nom, j'avais regardé un peu sur internet et écouté quelques groupes, des productions qu'il faisait, et j'avais trouvé ça cool. Comme je connaissais pas grand monde dans ce milieu là, que lui produisait pas mal de groupes dans ce style, j'avais écouté ses prod, surtout une que je trouvais vachement bien. J'avais été chez lui un an avant d'enregistrer pour en parler et voir. Il était sympa. Je lui ai dit que j'avais pas de batteur donc il m'avait donné un contact pour le batteur, ça s'est fait comme ça.
MI. Comment s'est passé l'enregistrement du disque ? Il t'as beaucoup apporté ?
Jimm. Par rapport aux démos, les morceaux n'ont pas beaucoup changé. Niveau guitare, basse batterie, les structures sont les mêmes. Au niveau des voix, on a fait quelques arrangements, des choeurs. J'avais amené deux trois références d'albums, de sons que j'aimais bien, des prod américaines, donc il a amené pas mal de ce côté là mais finalement moins qu'au deuxième où il y a eu beaucoup d'arrangements entre les maquettes et l'album définitif. Le premier c'était plus brut. Je branchais, je faisais mes solo, mes riffs.
MI. Sur ce premier album, tu cherchais encore ton style ?
Jimm. Le premier album était un peu un fourre tout de ce que j'ai fait pendant dix ans. Il y a avait quatre chansons de mon ancien groupe, des créations récentes comme "A l'intérieur", une chanson plus Rock dans le style que je recherche actuellement à pérenniser. Il y avait une ou deux instru, des ballades un peu plus Pop. Je voulais enregistrer un disque, j'avais une vingtaine de morceaux, on a pris les meilleurs. Les instru j'hésitais, mais Francis m'avait dit de le mettre parce que ça pouvait apporter. Le morceau "Celte" on le joue jamais dans les concerts, y a peut-être une ou deux ballades que j'aurais dû virer...
MI. Avec In[can]décence, tu penses avoir trouvé le genre de musique que tu souhaites pérenniser ?
Jimm. Niveau style, le deuxième album c'est mon truc. Des gros riff un peu Heavy, des refrains mélodiques, le chant en français, des solos. Au niveau de la prod il y a toujours des évolutions, mais au niveau du style, In[can]décence est dans la continuité de morceaux comme "Eternel Requiem" ou "A l'intérieur". Cet album est plus homogène au niveau du style, Rock.
MI. Est-ce qu'il y a un morceau qui te définisse plus ?
Jimm. Celui que je préfère, c'est "Jamais de trêve". C'est le meilleur riff, le meilleur texte. Au niveau de la voix, quand je gueule j'aime bien mon timbre de voix, quand je chante j'aime moins. Et sur "Jour de gloire", j'aime bien le côté un peu Grungy.
MI. Cet album n'a pas été produit par Francis Caste, pourquoi ?
Jimm. A la base je voulais retourner chez Francis, mais après avoir écouté le troisième album de BUKOWSKI, Hazardous Creatures que j'avais trouvé vachement bien, je suis allé voir Fred Duquesne qui l'avait produit. J'adorais la prod, les arrangements, tout. J'ai voulu changer...
MI. Qu'est-ce qui a le plus changé entre les deux enregistrements ?
Jimm. Pas mal de choses. Sur le premier album, j'ai utilisé une guitare et deux amplis. Sur le deuxième Fred m'a fait jouer sur des Fender, j'en avais jamais utilisé de ma vie ! il y a aussi une PRS, pas mal de sonorités différentes. Fred m'a fait changer les mélodies niveau chant. A la basse j'avais des lignes plus complexes, il m'a fait simplifier ça. Il m'a aussi fait simplifier pas mal de morceaux de guitare, des arrangements et sur les voix on a ajouté des choeurs et changé quelques refrains au niveau des textes, quelques bouts de phrase par ci par là. Enfin, on a pu répéter les morceaux avec Fred Quota, le batteur, ce qu'on avait pas eu l'occasion de faire sur le premier où je n'avais pas rencontré mon batteur avant l'enregistrement s'est pas rencontré avant l'enregistrement.
MI. C'est important pour toi de travailler avec des producteurs un peu connus et typé ?
Jimm. C'est sûr que Francis et Fred sont un peu connus mais avant tout j'écoute ce qu'ils font, et les tarifs. Je voulais un gars sur Paris sympa qui fasse quelque chose que j'aime. Cela attise la curiosité de certains, les musiciens, les gars du milieu. Le public s'en fout. Moi j'y vais avant tout pour le son.
MI. Tu as choisi de faire deux albums plutôt que des EP, pourquoi ?
Jimm. J'ai un pote qui m'a fait la réflexion il y a un mois. Il m'a dit pourquoi tu fais un album alors que tous les groupes font des EP. Si t'as pas beaucoup de demandes... En fait c'est con mais j'ai toujours écouté que des albums chez moi. Je voulais faire un album à part entière, à chaque fois j'avais une vingtaine de morceaux. Je me suis jamais posé la question de faire un EP. Je trouve que ça fait plus pro, plus abouti. Pour te faire connaitre, ok, mais une fois que tu as fait un album, je verrais pas l'intérêt de faire un EP. Et puis j'ai pas mal de compos et même, quand tu fais un album, tu as un mois de studio, d'investissement à fonds. Je préfère faire un album tous les trois ans qu'un EP tous les ans.
MI. Pourquoi as-tu fait autant de clips (5) ?
Jimm. Parce que je trouve que c'est le meilleur outil de promotion. T'es pas connu, t'as pas de label, ça te donne un visuel vers lequel les gens iront plus facilement. A la base, c'était une idée du premier batteur, David. Le premier clip qu'on a fait, c'était "Mathusalem". Ensuite m'a présenté un pote Mathias, qui a tourné les quatre clips suivants. Mathias avait suggéré de filmer un live pour faire un clip et c'est ce qu'on a fait pour "Eternel Requiem" à la Miroiterie, avec une bonne ambiance. Le clip est bien, la façon de filmer avec les ralentis. Comme j'ai aimé, on a fait A l'intérieur un peu plus clip et pour le nouvel album, je voulais un single, on a fait "Occident Oxydant" sur un toit et après on a fait un concert au Bus Palladium, ça fait un clip live, il y avait pas grand monde, donc on a serré les plans, c'était un vendredi soir au mois de juin. On pouvait pas annuler. Le clip c'est le meilleur outil de promotion.
MI. Tu as aussi un attaché de presse, pourquoi ?
Jimm. Le premier album était en vente sur internet sur Dooweet, au début ils faisaient que de la promo, maintenant ils font aussi des concerts, des labels. Sur le deuxième album, c'est Chris et son équipe qui se chargent de la promo de l'album. Il envoie les CD promo aux webzine. Il bosse avec Season of Mist et c'est grâce à eux que l'album est dans certaines FNAC.
MI. Que t'apporte l'attaché de presse ?
Jimm. Pas mal de chroniques, un petit encart dans Rock'n Folk. Il a plus de poids que quand c'est moi qui envoie les CD. Je fais ma promo de mon côté, le flyage en sortie de concert ça marche pas, donc je fais mon auto-promo sauvage et Chris est plus écouté par certains médias.
MI. Tu dépenses de l'argent pour promouvoir ton projet, tu dépenses pour bosser avec des producteurs réputés...
Jimm. Je fais pas de crowdfunding et toute ma thune y passe. Toute la thune que je gagne, je l'investis dans la musique.
MI. Comment définis-tu ton style musical ?
Jimm. Pour moi c'est du Rock Moderne, y en a qui trouvent ça Punk, d'autres Metal. Les riffs, comme ils sont accordés plus bas, ça donne un côté Heavy, mais j'ai la voix claire. Heavy Rock me convient bien. Après ça dépend vachement des repères de chacun.
MI. Tu n'es pas très typé Metal.
Jimm. Je n'ai aucun tatouage, j'ai les cheveux courts, je bois pas, je n'écoute pas de Metal, je vais jamais à des concerts de Metal, j'écoute du Blues. A part DEFTONES, PAPA ROACH...
MI. Sur ta photo de profil Facebook, tu poses devant un portrait de John 5. Tu as une attirance particulière pour lui ?
Jimm. C'est une photo qu'on a prise de moi au Hard Rock Hotel de Vegas où j'étais l'an dernier. John 5, j'aime bien ce qu'il faisait avec Marylin Manson, j'aime pas trop sa carrière solo. Je l'ai vu au Hellfest avec ROB ZOMBIE, lui ou un autre, ça aurait été pareil.
MI. Tu as déjà fait le Hellfest ?
Jimm. J'y étais de 2009 à 2013.
MI. Tu écoutes un peu de Metal quand même !
Jimm. J'y allais chaque fois le jour des groupes Rock (le samedi). L'année dernière j'ai pas pu avoir de place. L'année d'avant je voulais y aller pour EXTREME mais y avait plus de pass 1 jour. Je fais pas les 3 jours... Cette année, il y a la rumeur de la reformation des GUN'S, s'ils sont au Hellfest, va falloir que je trouve des places...
Ajouté : Mardi 01 Décembre 2015 Intervieweur : Rivax Lien en relation: Jimm Website Hits: 7418
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