Quelle joie de retrouver notre Deathcore adoré ! C'est dingue, même après toutes ces années à bouffer des breakdowns, impossible de m'en lasser. Ca tombe bien, il reste encore un paquet de formations encore debout pour se faire cracher dessus. Et pour tout vous dire, ces gars-là sont plutôt coriaces. Après un Eleven bigrement bien fichu, j'avais enfoui CHABTAN dans un coin de ma tête, sans m'en soucier davantage. Grossière erreur ? Probablement. Pour le coup, j'étais bien loin de me douter de la sortie d'un tel album. Même si leur Deathcore précolombien n'a jamais été des plus transcendants, les gaillards ont toujours eu cette étincelle de hargne en eux. Cette fois-ci, c'est une femme peu rassurante qui nous sera présentée.

Pour vous situer un peu la chose, Coatlicue n'est pas le genre de nana avec qui on a envie de se faire un restaurant. Après, si vous avez un fétiche concernant les divinités avec une jupe de serpents, des crânes et autres charcuteries en guise de collier, c'est à vos risques et périls ! Mais dans tout ça, est-ce que la donzelle en a vraiment dans le ventre ? Il semblerait que oui. Si CHABTAN ne marque pas ici une évolution significative, il affine sa musique avec rigueur et précision. La fougue de la jeunesse s'est peu à peu évaporée au profit de quelque chose de plus sérieux. C'est comme ça qu'on se retrouve avec des refrains de toute beauté à la "Astral Monsters" qui nous montrent une facette légère et mélodique. Globalement, les morceaux de The Kiss Of Coatlicue sont simples et sans prise de tête. Même si certaines pistes sont un peu plates par moments ("Anthropomorphic Beast", "Reptile"), cette production est des plus divertissantes. Au final, CHABTAN nous donne ce qu'on a envie d'entendre, sans hypocrisie et sans arrogance. Cette volonté de vouloir apporter quelque chose de propre à l'auditeur se ressent tout le long de l'album.
C'est donc avec joie qu'on se délectera des mélodies du plus bel effet avec le titre éponyme, ou encore des petits détails qui font plaisir comme l'introduction salivante de "Born From Vucub Caquix", (Brrrrr le frisson). Quoi qu'il en soit, toutes ces bonnes choses ont touché mon âme de jeune coreux, et donnent sérieusement envie de voir ces gaillards sur scène. Pour les non-initiés au Deathcore, je vous conseille également de jeter une oreille sur cette production. Car même si on reste sur quelque chose de convenu, tout est exécuté avec une minutie qui pourrait bien ramener de nouveaux adeptes dans ce style trop souvent défini comme puéril, parfois à juste titre il faut bien l'avouer.

Bref, avec des groupes comme CHABTAN, c'est clair qu'on ne demande pas la lune. Et ça tombe bien, ils n'ont pas la prétention de nous l'apporter. Avoir les pieds sur terre n'est pas forcément négatif, comme nous le prouve The Kiss Of Coatlicue. Les Frenchies nous offrent donc ici un album complet, carré et qui envoie ce qu'il faut. Que demander de plus ? Pas grand chose si ce n'est une légère pincée d'inspiration, et un peu plus de puissance dans la production. On attend donc la suite avec un appétit farouche ! D'ailleurs les gars, si jamais vous restez sur le thème des dieux aztèques, par pitié, évitez d'appeler votre prochaine production Huitzilopochtli ou Malinalxochitl, je tiens à ma langue. Ah ? Au temps pour moi, Coatlicue vient de la couper pour s'en faire un burrito.