DEADHEADS (se) - Loaded (2015)
Label : High Roller Records
Sortie du Scud : 30 octobre 2015
Pays : Suède
Genre : Hard Rock
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 33 Mins
"Les gens qui aiment et comprennent la bonne musique trouvent toujours chaussure à leur pied, quel que soit le style. La bonne musique, c'est juste de la bonne musique, et nous, on joue juste du Rock N'Roll. Je ne crois pas que tu aies besoin de jouer du Métal pour attirer les Metal freaks, je connais pas mal de groupes qui portent une étiquette "Metal" et qui pourtant jouent plutôt du Punk, du Rock ou même de la Pop. Et franchement, on s'en tape!! Cite moi un seul Punk qui n'aime pas MOTORHEAD ou VENOM!!!"
Alléluia, ainsi parle le nouveau messie Rock Manne Olander, accessoirement guitariste et chanteur de la nouvelle sensation suédoise adulée par la presse internationale, les DEADHEADS. Auteurs d'un premier album très remarqué, This Is Deadheads - First album (It Includes Electric Guitars), le quartette (Manne - Chant, guitare, Sigge - Basse, Tim - Batterie, Rickard - Guitare) remet le couvert en gardant le cap sur un Rock au délicieux parfum Vintage, sans changer les couleurs monochromes de sa bannière, et il y a fort à parier que Loaded rencontre le même succès critique et publique.
Pour être chargé, cet album l'est. Blindé de Rock pur jus, 70's transposées au vingt et unième siècle, il contribue à l'essor de la scène N'Roll suédoise qui commence à prendre des allures D'Eldorado des rockeurs de tout poil. Si la Scandinavie nous inonde régulièrement de ses groupes qui semblent émerger de nulle part, c'est avant tout parce que le Swedrock est la nouvelle tendance, et à juste titre. Qualité toujours au rendez-vous, simplicité, franchise et envie, chaque nouvel album semble éclipser le précédent, et tout ça donne un peu le tournis...
Au cas où (mais serait-ce possible ?) vous seriez passé à côté du premier LP des DEADHEADS, voici donc une chance de vous rattraper. Loaded, outre confirmer la redoutable percée de son prédécesseur, enfonce la guitare dans l'ampli, et met le turbo. Pour vous proposer une image plus musicale que littéraire, sachez que les suédois sont en quelque sorte un point de jonction entre le Rock N'Core des HELLACOPTERS et le Vintage Bluesy de GRAVEYARD. Moins comics/psychobilly que les premiers, et moins délibérément Soul que les seconds, le Rock des DEADHEADS pue les RAMONES, le Punk Rock sauvage et instinctif des 70's, mais aussi le Hard bien direct des BLUE CHEER en moins crade.
Ici, pas besoin d'essuyer ses bottes avant de rentrer, puisque le plancher est déjà tout crotté. Bikers, greasers, Punk, rockeurs, vous êtes ici chez vous, et la bière est fraîche.
Et si le groupe entame son road trip par trois directs au foie, il fait vite baisser les tours du moteur avec une pseudo ballade gorgée de Blues, "Empty Howles". Au delà de son jeu de mot pas très finaud, ce morceau est une pure merveille qui exhale les 70's par tous les pores déjà bien encrassés par la sueur, et qui déroule quelques soli en guise de pause au bord de la route de toute beauté. Feeling, spontanéité, quand je vous disais que la Suède avait tout bon depuis longtemps...
Mais ça ne les empêche pas pour autant de partir en vrille et en roue arrière sur un mélange détonant entre MOTORHEAD et les DAMNED ("Let Loose The Fool"), avant de lâcher un peu la pédale pour un groove endiablé ("When Blood Runs Out").
Quoiqu'il en soit, ils sont à l'aise dans tous les registres, pourvu qu'ils restent en terrain balisé Rock. Du speedé survitaminé aux amphétamines, un peu louche et Indie dans l'esprit, mais aussi très Punk Rock à la Jack White underground ("The Horror", aux arrangements louches mais à la vitalité digne des side project du lutin prolifique), au plus posé, binaire fuzzé jusqu'au trognon ("There's A Hole In The Sky", qui contribue par ses effluves carboniques à trouer la couche d'ozone, genre SUPERGRASS qui vire Rock punky), tout est sale mais carré, direct mais élaboré.
Le mot d'ordre est simple, laisser parler les guitares et les poser sur une grosse rythmique qui ne se contente pas de suivre les ordres. Basse coulante, gimmicks de batterie inventifs, c'est classique mais pas classieux et tout sauf ennuyeux.
C'est aussi jouissif que de réécouter un vieux STONES du début des 70's, même si Jagger/Richards n'auraient jamais pu balancer un brûlot aussi incendiaire que "Out Of Here" qui déborde de testostérone juvénile.
No Future ? Bien sur que si, sinon pourquoi finir sur un machin aussi bizarroïde et émotif que "UCP" ? Là, ça tangue un peu, vaguement romantique et presque ZEP, et en plus, ça singe la durée d'un "Stairway", pour finir en apogée de soli et de boucles de basse qui planent... malins les mecs quand même.
Ben oui, passer pour des gros greasers qui sentent le cambouis, c'est bien pour la crédibilité, mais les mecs ont un coeur quand même.
Alors OK, denim, boots et boucles de ceinture ça passe, mais sous la cuirasse, on peut sentir le velours d'une chemise fraîchement repassée...
Manne est honnête en plus, il revendique. GLUECIFER, SUPERSUCKERS, HELLACOPTERS, NASHVILLE PUSSY et consorts, en somme, le gratin du Hard Rock qui ne fait pas de manières. Il use de ses influences, mais redistribue la sienne, au travers d'un deuxième album qui surpasse presque son premier.
Mais qu'est ce qu'on se prend la tête là ??? C'est du Hard Rock, c'est suédois, alors vous voulez quoi de plus, un poster d'Agneta ?
Non, vous prenez Loaded, vous écoutez, vous vous fracassez tout en gardant un oeil sur la jeune beauté, et c'est parti...
On vous l'a dit, la bonne musique, c'est de la bonne musique. Un point c'est tout.
Ajouté : Lundi 24 Octobre 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Deadheads Website Hits: 6974
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