DELAIN (nl) - Moonbathers (2016)
Label : Napalm Records
Sortie du Scud : 26 août 2016
Pays : Pays-Bas
Genre : Metal
Type : Album
Playtime : 11 Titres - 47 Mins
Il fut une époque – lorsque le brillant Lucidity (2007) sortit – où DELAIN entretenait l'espoir de reprendre le flambeau là où WITHIN TEMPTATION l'avait laissé s'éteindre. C'était le temps où Martin Westerholt (claviers) reprenait du poil de la bête, trouvait la chanteuse idéale (Charlotte Wessels, mais elle sait aussi passer l'aspirateur) et s'entourait de prestigieux invités (Sharon Den Adel bien sûr, Liv Kristine de LEAVES'EYES, Marco Hietala de NIGHTWISH ou encore Ad Sluijter d'EPICA) pour donner naissance à un prometteur premier album. Dans un style d'ailleurs qu'avaient tendance à délaisser ses anciens compères de WITHIN TEMPTATION, à l'heure où The Heart Of Everything annonçait les prémices d'un tournant majeur.
Et finalement, le petit frère a suivi exactement le même chemin que son guitariste de frangin. Après April Rain (2009), We Are The Others (2012), The Human Contradiction (2014), DELAIN s'enfonce un peu plus avec Moonbathers dans les méandres de l'inspiration abyssale. Comment un groupe – dans lequel on fondait tant d'espoirs – devenu aussi insipide, parvient-il à disposer d'un contrat pour sortir des albums ? La connexion avec le Metal n'a plus rien d'évident, certes la p'tite énervée aux cheveux bleus Alyssa White-Gluz (ARCH ENEMY) pousse ses growls sur "Hands Of Gold", soit dit en passant elle apparaissait déjà sur The Human Contradiction – et après ? En contrepartie, le chant de Charlotte finit par se révéler insupportable, et ce dès le premier titre... Il y a bien ce "Pendulum", à l'accouplement rythmiques / claviers qui donne dans le Heavy, avec des chœurs diablement efficaces, mais le peu de sonorités à l'acier trempé finit par s'estomper. Ou encore cet accéléré "Fire With Fire", bien rentre-dedans, agrémenté d'une mélodie dansante à la guitare, sans oublier cette foule qui scande ce qu'il faut pour être repris en public. Mais ça fait peu. Bien peu.
Et il y a pire. Bien pire. Le single nommé "Suckerpunch"... Comment vous dire ? A la première écoute, c'est sûr, c'est le nouveau single de Rihanna. Ou Beyoncé, je ne sais plus trop. Certes, c'est entrainant, il y a des "whoo-whooo" partout, c'est formidable car Hendrik Jan De Jong (membre du groupe de Rock alternatif NEMESEA) a participé au songwriting, et sans rire Charlotte se donne à 200 pourcent en faisant preuve de beaucoup de puissance, tout comme son batteur Ruben Israel d'ailleurs, mais alors ce n'est pas du tout ce qu'on attend de DELAIN. On a l'impression d'écouter un single de NIGHTWISH avec Anette Olzon (comme "Storytime"), les émotions en moins, le format radio en plus... Comme ce "The Hurricane", on appellera ça de la mauvaise Pop qui tourne en rond avec des guitares (Mylène Farmer ferait mieux). Comme "The Glory And The Scum" au refrain répétitif et un (énorme) poil agaçant. Comme "Danse Macabre", pour notre plus grand malheur : voilà une chanson qui débutait par un enchanteur thème celtique chanté par Charlotte, et puis, poum, tout s'écroule, en évitant tout de même la réelle catastrophe. Disons que ça passe, au milieu de tant de déception. Quand survient "The Scandal", une petite lumière se met à briller : même si ce morceau reste très Pop, il dégage quelque chose d'intelligent et magique. Et pour cause, c'est une reprise de QUEEN, un morceau qui date de The Miracle (1989). Voilà qui contraste avec le contenu général de Moonbathers, DELAIN s'adonnant à une musique bien trop sucrée... Résultat : tout ça manque d'une authentique saveur.
Votre serviteur a bien conscience, avec une telle chronique, qu'il s'attirera encore les foudres des fans de DELAIN. Certes. Mystic Laurëa disait de We Are The Others que c'était un album "sans fioriture et allant droit au but". Sur Moonbathers, pas de fioriture, pas de talent, pas d'étincelle. A part peut-être lors de ces passages orchestraux, sur la ballade planante "Chrysalis / The Last Breath", sur la belle intro cérémoniale et épique de "The Monarch", ou lorsque Martin Westerholt joue à la façon d'un Hans Zimmer sur ses B.O. les plus martiales ("Fire With Fire", "Hands Of Gold"). Westerholt ne ferait-il pas mieux de composer de la musique entièrement instrumentale ? La question reste entière...
Ajouté : Jeudi 22 Septembre 2016 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Delain Website Hits: 6306
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