On va la faire cours, le Sludge n'est pas du tout mon domaine de prédilection. Certes il y a bien MASTODON avec qui j'avais tenté l'aventure, mais ça ne m'a pas vraiment emballé. Et puis je suis tombé sur BARONESS. Plus mélodique, plus light, moins saturé. Si le genre ne m'était toujours pas familier, le désir d'en découvrir un peu plus était bel et bien présent. D'autant plus que la patte graphique de leurs productions a vraiment de quoi attirer le regard. Et puisque le manque d'expérience dans un style musical ne m'empêchera nullement de mettre mon petit grain de sel, c'est parti pour dévorer Purple, le cinquième album de la formation.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, nous sommes happés dans l'univers bariolé des ricains. Dès les premiers riffs de "Morningstar", on assimile rapidement la musicalité de cet album. Guitares à la fois légères et couillues, batterie écrasante, voix monotone mais non dénuée de tripes. En bref, la recette est consistante, propre et préparée avec amour.
Je trouve qu'il se dégage de cette production une dualité fort bienvenue. D'un côté, elle semble accessible et peut se savourer à la manière de l'entêtante "Kerosene", tout en gardant un goût métallique à la "Desperation Burns" qui nous filerait un torticolis en moins de deux. La sensibilité est également de la partie avec "Chlorine and Wine", véritable petit bijou de délicatesse et de hargne, qui démarre tout en douceur avant de s'envoler dans une explosion de mélodie. En somme, je n'ai pas grand chose à redire sur ce Purple. Tout est varié, cohérent, et inspiré. Bien sûr on pourrait lui reprocher un côté trop propre et un brin répétitif par moment. Mais ce caractère un peu tête de mule se révèle être vraiment entraînant et participe à renforcer l'aura hypnotisante de cette production. Même si un peu de folie ne serait pas de trop dans la musique des ricains, on ne va pas en demander plus que ça. Il est clair qu'aux yeux des fans, cet opus ne sera pas le meilleur de BARONESS, et certains préféreront se rabattre sur l'excellent The Red Album. Mais dans le fond, tout le monde s'accordera sans trop de souci à dire que Purple reste un album de qualité.

Il faut dire les choses comme elles sont, BARONESS est une formation qui mérite son statut d'incontournable, et au final c'est tout ce qui compte. On a ici un album qui cogne, brûle la gorge, tout en faisant planer l'auditeur à la manière d'un bon Jack Daniel's. D'ailleurs, si Purple était un alcool, il serait plutôt du genre tord-boyau, qui te réveille avec le foie dans la machine à laver. Mais fort heureusement, on parle ici de musique, donc pas de danger. Alors à consommer sans modération mes amis. Santé !