AMON AMARTH (se) - Jomsviking (2016)
Label : Metal Blade Records
Sortie du Scud : 18 mars 2016
Pays : Suède
Genre : Death Viking mélodique
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 52 Mins
Pour la première fois de son histoire, AMON AMARTH s'est lancé dans la réalisation d'un concept album. Bien entendu, ce dixième (déjà ?!!) album studio n'aborde pas le sujet épineux de l'évasion fiscale ou du port du burkini sur la plage... AMON AMARTH reste AMON AMARTH et forcément, Jomsviking est un disque consacré à ces mercenaires vikings et païens qui quittaient leur forteresse de Jomsborg pour aller piller et massacrer les ennemis de quelques seigneurs – aussi chrétiens pouvaient-ils être – en échange d'émoluments non négligeables. De vrais mercenaires quoi, qui, s'ils avaient beau vénérer les habituels Dieux d'Asgard, n'en crachaient pas pour autant sur l'argent. Aujourd'hui ces gars-là feraient fureur mais là n'est pas le sujet...
Plus que la teneur des textes écrits par le géant et toujours charismatique chanteur Johan Hegg, c'est l'hommage appuyé aux réelles influences du quintet suédois que l'on retiendra dans ce Jomsviking. AMON AMARTH reste AMON AMARTH – on l'a déjà dit – et appartient à cette horde de combos que l'on ne critiquera jamais pour utiliser maintes et maintes fois la même recette. D'entrée ce "First Kill", que l'on qualifiera juste de guerrier, convenu et efficace, met les pendules à l'heure (à l'inverse, "One Against All" semblera tellement prévisible qu'il perd en saveur). Il introduit aussi de la meilleure des manières Tobias Gustafsson (ex-VOMITORY), batteur remplaçant du démissionnaire Fredrik Andersson. Et le garçon assure fort, très fort.
A peine le temps de s'en remettre que résonnent les doubles guitares mélodiques de "Wanderer". Ce qui apparaît alors évident, c'est que si AMON AMARTH a, à ses débuts, pratiqué un Death Metal certes mélodique mais quand même rugueux, il emprunte davantage au Heavy Metal et au Thrash Metal qui nous ont tous bercés. L'intro de "On A Sea Of Blood", c'est du SLAYER pur jus, la rythmique qui s'en suit s'inspire des heures de gloire d'IRON MAIDEN, MEGADETH, et METALLICA réunis (Johan Hegg a d'ailleurs toujours prétendu que James Hetfield était son modèle). Un sévère clin d'œil est adressé aux mêmes héros sur "At Dawn First Light" : entre la ligne mélodique digne du duo Adrian Smith / Dave Murray (comme pour le solo), et des riffs que n'aurait pas renié le regretté Jeff Hanneman, AMON AMARTH ne se cache plus.
Et puis, comment passer sous silence la présence de la belle Doro Pesch ? Amenée à répondre à Johan Hegg sur le Heavy (ben oui...) "A Dream That Cannot Be", la Metal Queen évolue pour le coup à contre-emploi. Mais contre toute attente, alors que ce titre semble au départ assez quelconque, la voix de la Walkyrie se marie assez bien aux riffs pondus par la paire Olavi Mikkonen / Johan Söderberg. Qui l'eut cru ? Après avoir convié l'unique Messiah Marcolin sur Deceiver Of The Gods, AMON AMARTH se fait encore plaisir : de la prestation de Doro, ils admettent qu' "elle a été très pro". Mouais. On se dit surtout que ces Vikings à l'enthousiasme bien enfoui se sont permis, en deux albums, d'inviter deux figures incontournables du Heavy Metal.
Malgré ce dévouement pas dissimulé pour un sou au Heavy d'un autre temps, AMON AMARTH n'accouche pas d'un Powerslave ou Ride The Lightning à la sauce Death Viking. AMON AMARTH reste AMON AMARTH – ben oui on le redit encore – avec son style bien à lui et ces sonorités aisément reconnaissables. Seuls ces géants nordiques peuvent accoucher d'un riff syncopé comme celui de "Wanderer", de cette ambiance tribale qui annonce la chevauchée épique sur "The Way Of Vikings", de ce putain de mid-tempo nommé "Raise Your Horns" spécialement taillé pour la scène avec son refrain très Folk Metal !
Et si le final et mélancolique "Back On Northern Shores" ne procure pas l'impact émotionnel des classiques "The Hero" ou "Embrace The Endless Ocean" (sur Twilight Of The Thunder God), difficile de ne pas s'extasier à l'écoute de "One Thousand Burning Arrows". C'est un titre qui justifie tout ce que l'on vient d'exposer précédemment et qui vante les qualités d'AMON AMARTH : un morceau puissant et Heavy à souhait, souvent mené par un thème joué sur un son très clair voire épuré, avec des guitares toujours mélodiques. Jamais AMON AMARTH n'avait atteint cette perfection. "One Thousand Burning Arrows" symbolise à elle seule le message délivré par Josmviking, un album aux guitares fabuleuses et sur lequel AMON AMARTH avoue son adoration sans faille à ses idoles de toujours.
Ajouté : Jeudi 22 Septembre 2016 Chroniqueur : NicoTheSpur Score : Lien en relation: Amon Amarth Website Hits: 5674
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