MORTIFER (nl) - The Rise of the Archaic Bloodcult (2015)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 30 octobre 2015
Pays : Hollande
Genre : Black Metal
Type : Album
Playtime : 7 Titres - 35 Mins
Le nihilisme a encore de très beaux jours devant lui si j'en crois mon instinct. Dans le landerneau du Black Metal, nombreux sont les musiciens à privilégier l'approche DIY pour diffuser leur musique, et agissent souvent seuls, dans les recoins les plus sombres de leur âme et de leur... cave.
Un nouvel exemple m'en a été donné ce matin, avec ce nouveau longue durée du one man project MORTIFER, du musicien du même nom/pseudo.
Fulco Helmig de son nom de baptême (quoiqu'il n'a certainement pas été baptisé...) est ce qu'on peut appeler un prolifique dans son genre, puisqu'il participe/a participé à de nombreux projets, dont REBELLION (une démo), VERBUM VERUS (rien), RAPTOR (quatre démos), HELLFIRE NEMESIS (deux démos, un EP), et HELL ICON (plusieurs formats, mais sa participation reste floue sur certaines sorties), et bien sur, MORTIFER, son concept le plus abondamment représenté.
L'homme est omni disciplinaire, s'occupe bien sûr de tout de A à Z, fait parfois appel à un batteur de session, mais gère sa boutique en solo, et se vautre dans un Black Metal très raw, voire Lo-fi, à l'instar d'autres formations plus ou moins connues comme BLACK CILICE, BEHERIT, WORMSBLOOD, SUMP ou FELL VOICES, mais il est vrai que les exemples ne manquent pas dans ce créneau.
Pour faire simple, et au cas où vous ne seriez pas familier du genre, le principe est clair. Jouer un Black Metal très basique, directement influencé par BURZUM, BEHERIT et tous les flingués des 90's qui sortaient leurs exactions sur cassette en essayant d'obtenir le son le plus proche d'un bootleg dix fois recopié, essayer d'en copier le son plus qu'approximatif, et vogue la galère...
Au mieux, les albums soumis à cette éthique ressemblent à des démos, au pire à des tentatives de captations d'une pièce à l'autre, avec vases communiquant entre une cave humide et une chambre défraîchie, mais parfois, la magie noire opère et on se retrouve face à des productions intéressantes, restaurant l'ambiance des premiers témoignages du Black Metal, lorsque les moyens manquaient aux musiciens.
L'avantage de cette mouvance est qu'elle est facile à aborder, et à chroniquer. La musique est souvent (toujours) la même, et dans le cas de MORTIFER, le schéma ne change guère. Le Black joué par Fulco est en effet tout ce qu'il y a de plus basique, se base sur les poncifs du style, et rien ne fait dévier le bonhomme de sa ligne de conduite. Alternance de blasts sur passages véloces, dérivations Heavy sur tempi lourds ou mid, voix évidemment raclée et souffreteuse, basse indiscernable, et riffs suraigus et circulaires qui restent les cordes penchées sur une tonalité unique.
De là, la chose est simplissime. Soit le Raw Black lo-fi (mais MORTIFER ne fait pas partie des plus vicieux du genre puisqu'on parvient encore à discerner les changements de plans) est une addiction chez vous, et The Rise of the Archaic Bloodcult ira grossir les rangs de votre discographie déjà bien fournie, soit vous êtes complètement réfractaire au genre et vous fuirez sans vous poser de questions.
Concrètement, cet album me fait clairement penser au The Oath Of Black Blood de BEHERIT, compilation sortie en... 1991 et regroupant les deux démos du groupe Finlandais. Même son froid et hivernal, même approximations instrumentales (en gros, une batterie souvent à côté de la plaque), même refus d'une quelconque forme de compromission et d'évolution.
Schématiquement, cet album pourrait être signé par n'importe quel musicien Lo-fi, sans pour autant être désagréable. Mais malheureusement, le point fort de ce genre de réalisation reposant sur une atmosphère plus ou moins délétère et inconfortable, on ne peut pas dire que MORTIFER ait atteint son but... Les pistes s'enchaînent et nous enchaînent à une spirale sans fin, sans susciter la moindre émotion positive ou négative. Pas assez underground pour être absolu, pas assez musical et travaillé pour envoûter, cet album n'est rien de plus qu'un produit supplémentaire s'ajoutant à la longue liste des misanthropes modérés.
Dommage, quelques bonnes idées de ci de là émaillent cette réalisation, mais c'est trop peu pour la rendre intéressante, sinon captivante.
Mais si vous ne savez pas quoi vous caler entre les feuilles en cette fin octobre, The Rise of the Archaic Bloodcult peut éventuellement faire l'affaire.
Etre mauvais, ça se travaille. Si ça n'est pas un don à la base.
Ajouté : Jeudi 25 Août 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Mortifer Website Hits: 6988
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