HOT HELL ROOM, Architect Of Chaos. Avec ce nom de groupe, ce titre d'album et ce visuel reprenant "Le Pandemonium", une toile du peintre John Martin datant de 1841 qui représente la capitale des enfers, ce projet hexagonal autoproduit a tout d'un disque de Black satanique. Sauf que non. La surprise est de taille quand retentissent les premières notes d'un Heavy Metal mélodique dans la lignée de ALTER BRIDGE ou de BLACK STONE CHERRY.

Rassurez-vous, la déception est de courte durée car il y a du niveau sur la galette et les cinq petits gars de HOT HELL ROOM savent y faire pour poser des ambiances et envoyer un Heavy Metal classique mais bougrement inspiré et original. Il faut dire que ce groupe qui joue depuis 2003 réunit des musiciens blanchis sous les harnais. Et s'ils évoluent dans des groupes d'obédiences diverses et variées, la somme de leurs influences diverses donne lieu à une bouffée d'air frais.

Projet fondé en 2003, HOT HELL ROOM réunit au départ le bassiste Alain Raoul qui oeuvre à l'époque dans le Death Metal progressif (COLDOWN, 7th NEMESIS, EVOLVENT) ; Loïc Massagne, chanteur et multi-instrumentiste issu de la scène Dark - Goth (INVADING CHAPEL) et le batteur Loïc Stone. Au début, c'est un side project entre potes sans autres ambitions que de jammer ensemble. Le projet se consolide autour de 2009 avec la sortie d'une démo et l'arrivée de nouveaux musiciens. Ludovic Rouix (ANTHEMON, EVOLVENT) reprend les fûts et deux guitaristes viennent compléter le line-up : Sylvain Savoye et Sebastine Luccionni. Le quintet enregistre un premier album, issu des sessions antérieures du groupe (Kali Yuga Bonfire, paru en 2013) puis un deuxième rejeton vient compléter la famille en 2016. Il s'agit du premier disque élaboré entièrement avec le nouveau line-up. Et si l'histoire a commencé avec une bande de trois potes, la suite montre que la mayonnaise a bien pris avec les nouvelles recrues car il n'y a rien à jeter dans Architect Of Chaos. Tout s'emboîte à la perfection. Chaque morceau est un petit joyau bien ciselé réservant son lot de surprises. Une rythmique inspirée avec une batterie veloutée à souhait, qu'on entend clairement dans le mix et qui apporte à l'édifice beaucoup plus qu'un simple beat. Des guitares grondantes et fougueuses, qui balancent du riff de compétition et osent quelques petits soli bien sentis. Enfin, un chant en anglais qui, une fois n'est pas coutume en France, est rehaussé d'un accent tout sauf caricatural et qui met en lumière des lyrics sombres et inspirés. Ajoutons à cela une prod bien léchée et vous obtenez ce qui se rapproche de l'opus parfait.

Projet conçu et réalisé par des artistes confirmés, Architect Of Chaos démontre qu'il est encore possible de sortir des sentiers battus dans le Heavy Metal en proposant un album classique dans le fonds et moderne dans la forme. Un disque qui a du sens et n'est pas uniquement une relecture des grands moments du genre.