TEXAS HIPPIE COALITION (usa) - Dark Side Of Black (2016)
Label : Carved Records
Sortie du Scud : 29 avril 2016
Pays : Etats-Unis
Genre : Groove Metal
Type : Album
Playtime : 10 Titres - 40 Mins
TEXAS HIPPIE COALITION publie cette année un nouvel album et j'aurais vraiment voulu qu'il fut meilleur que le précédent (Ride On). Vous êtes en droit de me demander pourquoi je m'acharne avec ce groupe dont les instants de grâce sont plutôt rares. Après tout, des projets de Groove Metal marchant pas très finement dans les traces de PANTERA, il y en a des tonnes, et celui-ci n'est pas forcément le meilleur ni le plus prometteur. Je vous répondrais que, oui, vous avez raison, mais qu'il y a chez THC quelque chose qui donne envie d'y croire. La dégaine caricaturale Big Daddy Ritch, leur frontman obèse, avec son galurin de cow-boy qui sue le redneck texan à 10 bornes, son gilet de cuir à franges et sa barbiche blondasse pelée comme un vieux chien galeux. La revendication d'être les inventeurs du Red Dust Metal, un genre musical totalement inédit décrit comme une union entre LYNYRD SKYNYRD, ZZ TOP et PANTERA. Les paroles bas du front mais tellement 100 pourcent yankee de leurs chansons. Les soli de guitare de killer du regretté Randy Cooper (parti en 2014), Les poses outrageuses des musiciens dans leurs clips... Bref, il y a chez THC quelque chose de Rock'n Roll, qui en fait un petit peu plus qu'un énième PANTERA du pauvre. Et il faut également admettre que le successeur de PANTERA n'est pas encore né (si tant est qu'il apparaisse un jour) et qu'on est en droit de rêver qu'un groupe nous propose un jour une lecture un peu neuve du concept.
Malheureusement, cette renaissance ne se fera probablement pas avec Dark Side Of Black, le dernier album de TEXAS HIPPIE COALITION. Le groupe sort d'une période de hiatus provoquée par le départ de deux membres fondateurs, remplacés par des petits jeunots. Conséquence prévisible, un pénultième album assez peu inspiré (Ride On). Deux ans plus tard, on est en droit d'espérer que Dark Side Of Black sera l'album de la renaissance avec un line-up certes juvénile, mais stabilisé autour de la figure paternaliste et parfois envahissante du chanteur Big Daddy Ritch. Lla galette a été produite par Sterling Winfield, un spécialiste du Groove Metal qui a travaillé sur des disques de PANTERA et HELLYEAH. On pourrait donc se dire que malgré son titre caricatural et son artwork téléphoné (le logo à moitié dissimulé dans une ombre insondable, et laissant apparaître ce qu'on pourrait prendre pour la représentation imagée d'un sexe féminin), la coalition des hippie texans va nous proposer du lourd. L'espoir est vite anéanti, car dès la première écoute, il apparaît clairement que Dark Side Of Black s'adonne à un Metal incolore et inodore, le genre de musique un peu Heavy mais pas trop que passent en boucle les radios américaines. Il y a heureusement quelques bons moments : "Come Get It", "Angel Fall", "Shakin' baby" ou "Rise" avec sa belle intro bien badass. Ces morceaux ont en commun une ouverture coup de poing débouchant sur un riff autoroute accompagnant un chant plein de rage contenue explosant sur des refrains scandés, avec un petit solo de guitare pour faire le break. On peut considérer cette construction plutôt académique comme la marque de fabrique du groupe. Une signature auditive qu'on retrouve dans ses grands moments comme "Turn it up" et "Hands Up" (Peacemaker), "No Shame" et "Pissed Of & Mad about It" (Pride of Texas) et même "El Diablo Rojo" (Ride On). Sans être très original, c'est efficace et ça passe plutôt bien. Mais à bien y réfléchir, ces morceaux révèlent un manque de créativité et de prise de risque alarmants, car ils ne sont que la pale copie des compos plus anciennes qui étaient un rien plus mordantes et bénéficiaient d'un effet de surprise.
Outre ces maigres bons moments, la galette propose également des ballades larmoyantes ("Knee Deep" et "Dark Side") et une pelletée de morceaux interchangeables et sans saveur, qui se caleront parfaitement sur Radio Kansas entre une pub pour motoculteurs John Deer et un reportage consacré à la foire aux chevaux de Brownwood. Des riffs à deux balles, des soli interchangeables, des lyrics à pleurer et un vernis Southern qui rappelle ROB ZOMBIE et HELLYEAH, mais en moins bien.
Vous l'aurez compris, sans être à brûler, ce nouveau méfait est un produit marketing et sans saveur, le genre de disque nécessaire pour qu'un groupe puisse continuer à passer à la radio mais qui n'apporte rien de neuf à la discographie de THC.
Ajouté : Dimanche 03 Juillet 2016 Chroniqueur : Rivax Score : Lien en relation: Texas Hippie Coalition Website Hits: 7012
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