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STRATOVARIUS (fi) - Timo Kotipelto et Jens Johansson (Juil-2015 / ITW-VIDEO)
Depuis la sortie de Nemesis en 2013, STRATOVARIUS semble surfer sur la vague d'un succès retrouvé après un passage dans des abymes malsains qui ont failli les détruire à tout jamais. Lors de leur retour en 2009, peu de gens croyaient à la pérennité de l'entreprise STRATOVARIUS tant le vaisseau semblait prendre l'eau de toute part. Avec les années, les doutes se sont estampés et le gang semble parti de nouveau vers de nouvelles aventures plus que prometteuses. Six ans auront été nécessaires pour prouver à tout le monde que STRATOVARIUS sans Timo Tolkki pouvait exister et survivre sans avoir à rougir de leurs prestations que ce soit sur scène ou en studio. La rencontre avec Matias Kupiainen a été déterminante, l'homme étant à la fois un guitariste des plus doué mais aussi un compositeur et producteur hors pair. La formation a trouvé une stabilité et une sérénité qui leur manquait depuis de nombreuses années et qui leur permet de retrouver petit à petit le statut qu'ils avaient auparavant. Comme on ne change pas une équipe qui gagne, c'est une fois de plus à Matias Kupiainen qu'est revenue la lourde tâche de produire et mixer la nouvelle galette. Le résultat est d'une efficacité redoutable, le guitariste ayant été une fois de plus brillant et inventif. C'est les deux vétérans de la formation que votre serviteur a pu soumettre à l'inquisition de Metal Impact. Entretien sans concession avec deux musiciens détendu et visiblement heureux d'être à Paris pour assurer la promotion d'Eternal ; leur dernière pépite. Encore un titre à sept lettres, nos finlandais serait-t-il superstitieux ? MI a mené l'enquête pour tenter de lever le masque sur une partie du mystère STRATOVARIUS. Magnéto messieurs, c'est à vous !
Line-up : Timo Kotipelto (chant), Matias Kupiainen (guitare), Lauri Porra (basse), Jens Johansson (claviers), Gregory Rolf Pilve (batterie)
Discographie : Fright Night (1989), Twilight Time (1993), Dreamscape (1995), The Fourth Dimension (1995), Episode (1996), Visions (1997), Destiny (1998), Infinite (2000), Intermission (2001), Elements pt. I (2003), Elements pt. II (2003), Stratovarius (2005), Black Diamond: The Anthology (2006), Polaris (2009), Elysium (2011), Under Flaming Winter Skies (Live in Tempere) (DVD - 2012), Nemesis (2013), Eternal (2015)
Metal-Impact. Bonjour, quel souvenir gardez-vous de votre concert à la cigale du 31 mars 2013 ? Jens Johansson. Un très grand souvenir. On a toujours eu un bon public à Paris, la salle était très belle et on en garde un très bon souvenir. La fête était bien et le concert aussi. Tout était parfait.
MI. Timo, ce concert était ton grand retour sur scène à Paris après tes problèmes de santé lors de la tournée HELLOWEEN ! Timo Kotipelto. Oui, exactement. Sur cette tournée, j'ai attrapé une stupide bactérie et si je n'avais pas fait attention à moi, je n'aurai pas pu chanter pendant un mois. J'étais donc très content d'être de retour à Paris, il y avait beaucoup de monde c'était bien, je remercie Dieu. C'était un grand retour pour moi.
MI. En décembre dernier vous avez ressorti Elements Part 1 et 2 en édition limitée. Comment est née cette idée ? Jens. C'est une longue histoire. Lorsque tu sors une réédition, tu dois offrir quelque chose d'extraordinaire car tu ne veux pas exploiter les fans, ne faire qu'une réédition simple ce n'est pas quelque chose de correct. Il faut apporter un plus avec par exemple des mixages différents, on a voulu faire un package complet. Nous voulions que ceux qui achètent tout ne soient pas lésés si nous sortions quelque chose de nouveau. C'est pour cela que nous avions proposé de nombreuses versions différentes comme une version 5.1 et bien d'autres choses. Cela nous a pris du temps pour tout finaliser.
MI. Est-ce que cela a été une bonne expérience de se replonger dans ces deux albums ? Jens. Dans un sens oui. Je ne sais pas, c'était une bonne époque, le groupe était au top car juste avant nous avions sorti Infinite. Mais d'un certains côté, ces opus étaient trop poussés avec toutes ces orchestrations. Pour moi, ils sont très bons mais je trouve qu'ils sont un peu trop Heavy. Si tu es quelqu'un de normal, tu ne peux pas les écouter à la suite, il y a deux heures de musiques et tu satures ! [Rires]
MI. Il y avait trop d'orchestration ! Jens. Peut-être. Il nous a fallu du temps pour comprendre ce que nous avions fait, il aurait fallu peut être sortir un seul album, je ne sais pas, c'est tout ce que je peux dire. On aurait pu prendre les meilleurs titres et en faire un seul cd. Mais nous étions au top en terme de production, d'orchestrations à tous les niveaux. On avait du temps et on enregistré deux heures de musique et c'est vrai que c'est un peu lourd. Il y a trop d'informations, c'est trop long pour tout assimiler.
MI. Vous avez organisé une tournée ou Vision était joué intégralement. Pourquoi avoir choisi cet album en particulier ? Timo. Initialement lorsque nous avons pris cette décision, nous étions en retard sur la production du nouvel album et on voulait donner des concerts. Il nous fallait trouver un moyen. D'autres l'on fait avant nous comme IRON MAIDEN qui a joué intégralement plusieurs albums qui étaient spéciaux à leurs yeux. On a pensé que cela serait bien de jouer un opus entier sur scène. On jouait déjà en concert quelques titres de Visions donc il ne nous restait plus qu'a apprendre la moitié des morceaux. On s'est donc mis à répéter ces chansons, on voulait offrir quelque chose de spécial aux fans. J'ai été surpris par leur réaction, le concert de Helsinki était incroyable, c'était super cool. Je pense que nous allons encore donner un show à Helsinki dans le cadre d'un festival.
MI. Comment était-ce de rejouer Visions en entier 17 ans après ? Jens. Nous avons fait notre première tournée pour Visions en 1997 et on n'avait pas joué la totalité des morceaux, on avait fait simplement quelques titres. Mais ce n'était pas très nostalgique. Timo. Oui, on n'a pas joué l'opus en totalité à cette époque, on ne pouvait pas le faire et cela a été parfait de jouer l'ensemble des morceaux car je dois admettre que nous avions choisi de ne pas jouer de très bons morceaux. Jens. Pour moi la nostalgie se retrouvait surtout dans le public. Lorsque tu enregistres un opus, tu ne fais que travailler dessus ensuite le public le découvre et la nostalgie vient de leur expérience à eux. Lorsque nous avons sorti Visions la même année la scène Heavy Metal a explosé de nouveau. C'est peut-être de là que vient la nostalgie.
MI. Nemesis a remporté un grand succès, pensiez-vous au moment de l'enregistrer qu'il en serait ainsi ? Jens. Certains peuvent le penser mais pas moi je me disais plutôt : "Mais qu'est ce l'on est en train de faire ?". Mais c'est une très bonne chose car si tu penses que tout est bien cela va créer au sein du groupe une forme d'hystérie qui n'est pas forcément bonne. Je pense que c'est mieux lorsque tu n'es pas sur et que tu doutes. Tu travailles plus et tu ne sais pas où tu vas. Je pense que pour nos meilleurs albums, ceux que les gens préfèrent on a ressenti ce feeling-là de ne pas savoir ou on allait. On a jamais pensé que tout était bien, Visions en est un bon exemple. On ne savait pas vraiment où on allait, on se demandait vraiment ce que l'on faisait et au final c'était très bien.
MI. Est-ce que vous étiez plus détendu pour Eternal ? Jens. Non, nous ne le sommes jamais malheureusement. Timo. Non, cela ne fonctionne pas comme cela. Je suis d'accord avec Jens de la manière dont nous nous sentons par rapport à un album et comment nous l'enregistrons. On ne sait jamais ce que cela va donner. Je me souviens que lors de l'enregistrement et du mixage de Nemesis, je me disais : "merde, les gens ne vont pas l'aimer". Je ne comprends pas ce qui s'est passé avec Nemesis. J'ai été très surpris lorsque nous avons eu de très bonnes critiques notamment au niveau des chroniques. Whao !!! Jens. Tu es toujours entre les deux. Timo. Tu sais que tu fais de la musique, bien sûr tu espères que le public va apprécier. Quand tu écris tu ne peux pas penser à ça, on ne se dit pas on va jouer cette note là et celle-ci et le public va aimer. On essaye de transcrire ce que l'on a l'esprit et c'est mieux ainsi. Tu ne peux jamais savoir si les fans vont adhérer ou non.
MI. Est-ce que l'écriture d'Eternal a été plus difficile ? Jens. Oui, c'est toujours difficile. Timo. Lorsque l'on écrit, il y a beaucoup de sueur et de souffrance. C'est beaucoup d'énergie dépensé, ce n'est pas physique mais c'est intense car on te demande beaucoup mentalement. C'est physique lorsque je chante. Ce n'est pas comme une balade dans un parc ou fêter un anniversaire, c'est beaucoup de travail. Pour moi l'enregistrement des voix a été difficile mais c'est pareil pour les autres notamment Matias qui a travaillé dessus pendant trois mois.
MI. Penses-tu que l'arrivée de Matias au sein de STRATOVARIUS est un petit miracle ? Timo. Dans un sens oui. Timo Tolkki a écrit de très bon morceaux par le passé et il avait un rôle essentiel au sein du groupe, on a été chanceux de trouver Mathias. Je ne sais pas si quelqu'un d'autre aurait pu s'intégrer aussi bien après le départ de Tolkki. C'est un des meilleurs guitaristes au monde, il peut aussi produire, mixer et composer. Dans un sens oui, c'était le musicien parfait pour nous.
MI. Le nouvel album s'appelle Eternal, pensez-vous que STRATOVARIUS est Eternel ? Timo. Je demande un Joker ! [Rires] ... Bien sûr nous sommes toujours là et notre musique continue à aller de l'avant et à exister, on ne sait jamais. On a ce titre majestueux qui résume bien notre musique et qui colle parfaitement avec la pochette. Souviens-toi en bien, il y a sept lettres : Visions, Epysode, Infinite, Polaris, Nemesis et Eternal. Peut-être que dans les prochaines années, on trouvera des mots a huit ou neuf lettres ! [Rires]
MI. A la sortie de Polaris en 2009, vous étiez inquiet... Six ans plus tard, vous déboulez avec Eternal, pensez-vous que c'est un nouveaux départ ? Timo. Dans un sens c'est un deuxième grand départ. Jens et moi on est toujours là mais bien sur les nouvelles arrivées et spécialement celle de Rolf Pilve nous ont amené une nouvelle énergie. Ce n'est pas comme si nous étions le plus grand combo de Heavy Metal au monde mais tout va bien. On revient lentement au niveau ou nous étions quinze ans auparavant, on y est pas encore mais on est sur le bon chemin. C'est très bien, je suis heureux d'être encore une fois ici à Paris pour donner des interviews.
MI. Tout va bien cela, aurait pu être pire ! Timo. Cela aurait pu être bien pire. Jens. Pour moi ce qui est important c'est que le concept est là et que l'on avance. Et puis on a aussi regagné la confiance des fans. En 2008, nous étions au plus bas et les fans nous lâchaient même si ils avaient envie de nous aimer encore. On était loin du STRATOVARIUS qu'ils aimaient. Ils auraient pu penser que l'on allait faire du Reggae ! [Rires] ... Il a fallu les reconquérir et regagner leur confiance. Maintenant, on a quatre albums et on a de bonnes idées, on est capable d'écrire des morceaux, on sait que l'on peut continuer à faire la fête avec eux. C'est quelque chose d'important que l'on est pu rétablir lentement la confiance. Il y a tellement de choses qui se sont passé en 2004/2005 qui se situait au niveau zéro, c'est très étrange. On a réussi à rétablir la confiance grâce à un gros travail.
MI. Sur Eternal, on trouve onze titres. Est-ce qu'il y a un titre plus important à vos yeux notamment au niveau des textes ? Timo. Pour moi, je crois que ce sont les paroles de "Lost Saga", il y a un énorme travail. Ca c'est un texte qui n'est pas typique de STRATOVARIUS. On joue du Heavy Metal mais on n'est pas attiré par les chansons traitant des rois, des esprits, ect. Cette fois c'est le cas, cela a été un challenge que j'ai accepté. Cela m'a pris quatre nuits pour écrire l'histoire et une nuit supplémentaire pour finaliser les paroles. Cela a été un gros travail. Il y a quelques bonnes chansons ! Jens. Je ne sais pas, je vois chaque titre d'une manière différente. Je ne peux pas dire qu'un titre est plus ennuyeux qu'un autre. Tu essayes de faire les choses de ton mieux mais parfois c'est difficile. Tu dois te rendre disponible et croire dans le système. Mais si c'est vraiment mauvais, quelqu'un va te le dire ou bien les fans vont te le faire sentir. Tu dois juste essayer d'aller au plus haut de tes possibilités et après tu vois ce qui arrive.
MI. Cela fait vingt ans que vous jouez au sein de STRATOVARIUS, quel regard portez-vous sur ces années passées au sein du groupe ? Jens. Je pense que c'est bien, il y a eu des hauts et des bas mais finalement nous avons survécu et nous seront là éternellement ! [Rires] ... C'est ce que je ressens avec ce nouvel opus.
MI. Pour terminer qu'avez-vous a ajouter au sujet d'Eternal qui vous parez important ? Jens. Il y a de bons morceaux, c'est le meilleur ! Timo. Il y a des titres accrocheurs. C'est du bon Power Metal. C'est un album qui apporte beaucoup d'énergie au public. C'est un bon opus.
MI. Dirais-tu qu'il est positif ? Timo. Oui, c'est ce que nous essayons de faire normalement même si nous sommes des personnes dépressives et négatives mais c'est un moyen pour surmonter nos problèmes. Jens. Nous sommes négatifs et dépressifs mais dans notre vie spirituelle et avec le groupe nous sommes très positifs et on passe du bon temps. Nous sortons d'une longue nuit sombre remplis de doutes et d'alcoolisme et là on se dit qu'il y a quelque chose de positif, c'est notre concept.
MI. Merci à tous les deux ! Jens. Merci à toi. Timo. Merci !
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