15 ans d’existence, ça se fête… Surtout lorsque l’on est français, que l’on fait du Grind et que l’on reste fidèle à l’underground depuis ses débuts. INHUMATE n’a pas pris le melon : au contraire, donnez-en un aux Alsaciens et, pourvu qu’il soit bien mûr, ils vous l’éclateront sur scène ou sur la tronche, ou plutôt sur leur tronche à eux car il suffit de voir Christophe pour réaliser que les gars d’INHUMATE n’ont rien perdu de leur énergie et que, l’expérience aidant, ils se sont même bonifiés avec l’âge. Christophe ne craint pas les acrobaties et, surtout, le groupe ne craint pas son public, il l’aime et lui donne tout. Si Christophe demande aux chevelus présents dans la salle de cracher leurs tripes, c’est qu’ils sont eux, sur scène, les premiers à le faire et que c’est dans ce concert de tripaille qu’ils entendent communier. La scène chez INHUMATE n’a rien d’un lieu sanctifié où seule sa seigneurie saurait trôner : le public est invité à monter sur scène à loisir. Christophe se retrouve bien souvent chahuté, bousculé, porté, mais rien qui ne le déstabilise. Bien au contraire, ce contact, ce mélange d’effluves, c’est ça qui l’anime. Et pour une autoprod, autant dire que la qualité n’est pas dégueu, loin de là. Jugez plutôt : cinq caméras ont été utilisées, avec pour résultat une plongée suffocante dans la fosse de la Laiterie. En prime, le combo nous propose des images d’archives de prestations scéniques datant du début des années 1990 des plus sympathiques : ça nous change des archives de SYMPHONY X figurant sur la version limitée de Paradise Lost. Les deux styles n’ont rien à voir, mais c’est un coup de gueule qui méritait d’être passé.
Pour conclure, ce At War With… INHUMATE est un must-have pour tous les fans de Grind pur et dur : on en oublie bien souvent la technicité réelle des musiciens pour être soufflé par ce spectacle assez unique d’une Laiterie en ébullition, à un point tel que l’on se demande comment celle-ci a pu survivre à une telle épreuve.