FIESTA BIZARRA (pe) - Sadness Sorrow Imathgination (2015)
Label : Auto-Production
Sortie du Scud : 26 juillet 2015
Pays : Pérou
Genre : Cyber Free Punk Math
Type : EP
Playtime : 13 Titres - 21 Mins
Oui je le concède, sur ce coup là je me suis lâché. J'aurais pu trouver un créneau moins alambiqué, mais que voulez vous, c'est la musique qui dicte, pas le cerveau, et d'ailleurs, le mien est salement endommagé... En grande partie à cause de groupes comme ça.
Oh et puis c'est pas le Pérou hein...
Ah ben si justement tiens.
Trujillo, pas Robert non, la ville, qui se situe dans la vallée du fleuve... Moche. Non là sérieux, ils le font exprès. Mais c'est bien de là que viennent les FIESTA BIZARRA, et soyez en persuadés, ils n'ont pas choisi leur nom au hasard. Ils se sont formés en 2013, et depuis ont poursuivi leur chemin de traverse, en prenant soin de semer deux EP, un split à quatre, et aujourd'hui, les voilà donc arrivés à la première étape importante, celle du LP qu'il ne faut pas planter.
Leur réputation commençant à se propager sur la toile, il était temps que je m'intéresse à leur cas. Alors après un petit détour sur le VK Mathcore que j'affectionne tant, j'ai fini par découvrir de quoi il en était, et finalement, je n'ai pas découvert de quoi il en était.
Ce truc, c'est l'inclassable par excellence, à tel point qu'on croirait l'album venu du Japon ou de la Corée. A la limite, une orgie d'aliens en plein milieu d'un élevage de poulets engraissés par des Punk, et cajolés par des végétariens Shoegaze/Math, ça pourrait s'en approcher.
Encore faudrait-il que les aliens en question aient abusé du Guronzan, qu'ils aient bu trois litres d'expresso chacun avant d'atterrir, et qu'ils aient à la base un caractère pour le moins affirmé.
Mélange des genres, vous avez dit mélange ? Vous êtes servi, et c'est chaud dans la gamelle. Josefu (chant), Sebas (guitare), Oswald (guitare), Andre (basse) et Mateo (batterie) avaient le choix entre plusieurs ingrédients pour concocter leur mixture, mais ils n'ont pas choisi, ils ont tout mis. A priori, ça pue le truc immangeable, mais au contraire, les cinq frères ont eu du flair, et la cocotte hume d'un bon fumet d'avant garde fun et explosive.
Mais qu'est ce qu'on y trouve ? Du Math bien sur, sinon, pas la peine de faire ce jeu de mot dans le titre (Imathgination, pas mal les gars...), de l'Indie/Shoegaze (un peu), du Punk (beaucoup), et de la folie évidemment (passionnément). Ca saute d'une assiette à l'autre, ça passe d'une sauce très relevée à une douceur fondante, ça pique, ça fait sourire, et ça remplit le ventre comme un hachis Parmentier au gingembre.
Honnêtement, même après écoutes répétées, je ne suis toujours pas sur de la teneur en calories de ce que j'ai ingurgité. Je me souviens que c'était copieux, mais j'ai du l'avaler tellement vite que j'ai occulté les détails. Pas roboratif pour deux sous, mais ça cale. Grave.
Allez, j'arrête de tourner autour de la poule au pot. Vous voulez le mode d'emploi ? J'essaie. Prenez la démesure cartoon des meilleurs groupes de Nintendocore, la douce folie de Devin T, la rage d'un Dillinger, l'énergie Punk des Nervous Habits, ajoutez une petite cuillère de mélodies Indie/Shoegaze (ou une grosse, comme sur "アン"), touillez avec une bonne louche, ne laissez surtout pas reposer, et vous obtiendrez avec un peu de chance un truc aussi inhabituel que ".RAR" ou ":3".
Vous n'avez rien compris ?
Pas grave, on ne comprend pas un album pareil, on l'écoute.
Ca pulse, ça ramone(s), ça mitonne, et ça m'étonne. Les guitares sont joyeuses, donnent parfois l'impression de s'amuser chacune dans leur coin, et par dessus ça, la voix hurle, beugle, s'étrangle, mais va au bout de ses possibilités.
Et puis comme ça, un mid tempo pur Punk vient jouer les trouble fête, sur fond de guitare Math/Jazz ("Arequipa"), avant qu'un instrumental totalement fracassé Math ne propose une pause. On ramasse les plans qui traînent, on laisse la basse rouler sur la table, et puis on éparpille les notes, en cocottes ou arpèges, à l'aise.
On prend la température de l'espace voir comme les amis s'en sortent ("Melifluo", Dream Pop indie délicieuse et enivrante), on se rappelle qu'on a atterri sur Trujillo, alors on chante les louanges de "Robert" (autre morceau de Dream Pop, un peu plus Shoegaze cette fois-ci), mais sans pour autant oublier de mixer la Pop avec le Math et le Hardcore ("Oh Summer Summer!", là j'abandonne), et on se termine sur un dessert bien sucré mais qui fond sur la langue ("天使の花", ils viennent vraiment du Pérou ? Parce que là, ça ressemble quand même à de la Pop nipponne...).
Niveau structure, ils l'ont joué fine. Rien ne dépasse les deux minutes, c'est souvent beaucoup plus court, et du coup, ça passe comme un biscuit après le café, en laissant un arrière goût doucereux dans la bouche et une céphalée carabinée.
C'est coloré comme un manga, c'est exotique comme un road trip à Lima, et pourtant, ça tient debout sans estrade, et c'est surtout aussi efficace qu'original. Et promis, BABYMETAL n'a rien à voir la dedans.
Alors, vous tentez ? Ca vous intrigue, vous vous en foutez ?
Moi aussi, de toute façon je les adore, c'est ainsi. La folie, c'est contagieux, et c'est précieux, et à ce niveau là, ça vous change un homme. Et le Metal péruvien étant une denrée rare, sachez l'apprécier comme il le mérite, même s'il se permet quelques incartades en terre inconnue. Et puis, c'est pas le...
Ah non, je l'ai déjà faite.
Ajouté : Dimanche 05 Juin 2016 Chroniqueur : Mortne2001 Score : Lien en relation: Fiesta Bizarra Website Hits: 5128
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